Une fois de plus, la photographie se sera mise au service de la peinture. De la même façon que cette fresque du XVIe siècle qui a été photographiée dans les moindres détails l'an dernier, la célèbre Cène de Léonard de Vinci s'est à son tour prêtée au jeu de la copie numérique. Visible sur Internet depuis samedi, cette peinture qui représente le dernier repas du Christ se chiffre aujourd'hui en milliards de pixels, 16 précisément.
Cette version numérique a fait appel à des techniques étudiées pour protéger la fresque des dommages de la lumière. La Cène a en effet bien vieilli au point que la peinture est à présent craquelée de toutes parts et très fragilisée. Le mérite de cette « sauvegarde » revient à l'entreprise HAL9000, spécialisée dans la photographie d'art et à l'Institut central de restauration qui ont développé un éclairage sans ultra-violets et sans émission de chaleur. La prise de vue proprement dite a été réalisée au moyen d'un reflex numérique Nikon D2X en neuf heures de temps. L'impact total de l'opération a été estimé comme équivalent à celui d'une poignée de minutes sous l'éclairage ambiant habituel.
Il a fallu ensuite assembler les 1 677 clichés en vue de reconstituer la fresque dans son intégralité. Pour ce faire, les équipes ont utilisé une machine composée de deux Processeurs quadri-coeurs d'AMD (« comme quoi ils existent » nous fait remarquer Julien ;-)), 16 Go de mémoire et un disque de 2 téraoctets. Malgré l'excitation ressentie devant la prouesse technologique, le responsable d'HAL9000 se dit bien conscient qu'une image numérique ne peut pas se substituer à une observation réelle de l'œuvre. Toutefois, à défaut de pouvoir faire le déplacement, nous vous invitons à découvrir la fresque dans ses plus fins détails en suivant ce lien.