Lancé en 2016 par Pierre Lescure (ex-PDG de Canal +), Jean-David Blanc (fondateur d'Allociné) et Jean-Marc Denoual (ex-TF1), Molotov se porte bien, et vise l'équilibre financier autour de 2022.
Pour les fondateurs de Molotov, le moment est venu de jeter un œil par le rétroviseur et de dresser le bilan de deux années à jouer des coudes avec la télévision traditionnelle. Dans une interview accordée à La Tribune, Pierre Lescure et Jean-David Blanc se disent confiants, et revendiquent près de 6,6 millions d'utilisateurs.
6,6 millions d'utilisateurs, dont "largement" plus de 20 000 abonnés
Lancé il y a deux ans, Molotov voit son nombre d'utilisateurs progresser semaine après semaine. « 70 000 à 100 000 nouveaux (utilisateurs) rejoignent la plateforme chaque semaine », annonce Jean-David Blanc dans les colonnes de La Tribune.Un chiffre qui vient donc s'additionner aux 6,6 millions d'utilisateurs déclarés par les deux cofondateurs ; même s'ils se gardent bien de préciser s'il s'agit là d'utilisateurs enregistrés, mensuels ou quotidiens.
Et sur le payant alors ? D'après Pierre Lescure et Jean-David Blanc, ils « recrutent jusqu'à 900 nouveaux abonnés chaque jour », contre une vingtaine à peine l'an dernier. Quant à connaître le nombre exact d'abonnés payants du service (qui offre notamment la haute définition et l'enregistrement de programmes contre 3,99€ par mois), il faudra se contenter d'un vague « nous sommes très au-dessus » du chiffre de 20 000 abonnés qui a circulé ces dernières semaines.
Salto ? Même pas peur
Gratuit, Molotov est une application (smartphone, tablettes, ordinateurs et télés connectées) visant à se substituer aux box et autres tuner TNT. Son crédo, c'est l'agrégation des flux, pour proposer à ses utilisateurs un contenu clair, accessible quand et où ils le souhaitent.« L'objectif de Molotov, c'est précisément de redonner de la visibilité à ces contenus qu'on ne connaît pas, et de les visionner quand on veut », précise Jean-David Blanc, en s'opposant ainsi frontalement au modèle télévisuel classique qui, lui, n'a pas évolué avec les usages d'aujourd'hui.
Interrogés au sujet de Salto, le service concurrent que s'apprêtent à lancer la coalition TF1, France Télévisions et M6, Pierre Lescure et son associé jouent la carte de l'incrédulité. « Je souhaite bonne chance à Salto, qui, s'il aboutit, ne signifie pas que les chaînes cesseront de distribuer leurs contenus sur Molotov, déclare l'ex-PDG de Canal+, avant de reprendre, plus loin, Nous sommes le partenaire des TF1, France Télévisions et M6, pas leur concurrent ».
Toujours à la recherche de nouveaux partenaires stratégiques et de sources de financements, les cofondateurs se voient contraints de « repousser encore » l'équilibre financier, initialement prévu à 2021, à une date indéterminée.