Le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) pilote le projet estimé à plus de 2 millions d'euros sur trois ans. De son côté, la filiale de l'opérateur historique français, Orange Business Services, a été chargée, sur appel d'offres, de la maîtrise d'oeuvre d'ISIS, un projet initié en 2004.
Cet intranet permet, d'une part, l'échange et le partage en temps réel d'informations classifiées au titre du secret défense entre acteurs gouvernementaux, d'autre part, il sert la conduite de l'action gouvernementale dans des situations d'urgence ou de crise. ISIS doit pouvoir rester disponible en tout temps. Côté « clients », depuis un poste ISIS, les acteurs concernés (cabinets ministériels, hauts fonctionnaires de défense et de sécurité, centres opérationnels, grandes directions) accèdent à un portail collaboratif, une base documentaire, un annuaire interministériel et une messagerie électronique sécurisée (plusieurs niveaux de chiffrement sont intégrés).
Ce réseau homologué « confidentiel-défense » depuis le 8 novembre 2006, est le premier du genre en France. Il s'appuie sur une infrastructure en fibre optique (IP dédiée) et contribue à la coordination des affaires de l'Etat, à la sécurité des communications et des réseaux face aux cyber-menaces bien réelles. « La culture de la sécurité n'est encore que balbutiante », a souligné Francis Delon. Cette approche, mise en oeuvre dans le cadre d'ISIS, doit être « élargie » à la société civile, a ajouté le secrétaire général de la défense nationale.
Ce point de vue est partagé par Laurent Wauquiez : « le temps des hackers ludique est révolu. Ces derniers ont laissé la place aux prédateurs et aux réseaux organisés, nos SI (systèmes d'information) sont sous la pression ». Cependant, a ajouté le porte-parole du gouvernement, « il ne s'agit pas de subir, mais d'assurer le transfert et la confidentialité des données. L'Etat doit être un moteur. La sécurité est un défi pour nous tous ».
Opérationnel sur une dizaine de sites institutionnels en région parisienne (Elysée, Matignon, ministère de la Défense, etc.), ISIS couvrira d'autres sites l'an prochain pour toucher 400 utilisateurs. Le déploiement se généralisera ensuite à l'ensemble des acteurs gouvernementaux, puis aux autorités déconcentrées, pour atteindre le millier d'utilisateurs fin 2009. ISIS deviendra ainsi l'outil commun des acteurs de la défense et de la sécurité sur l'ensemble du territoire national et pourra être enrichi en fonction des besoins (visiophonie, outils d'aide à la décision...)