Directeur adjoint de Médiamétrie//NetRatings, Julien-ROSANVALLON évoque le repositionnement de ce spécialiste dans la mesure d'audience à l'heure d'internet et revient sur le débat entre mesure "site centric" et "panels".
JB -Julien Rosanvallon, bonjour. Pouvez vous présenter votre société et rappeler son métier ?
JR -Comme son nom l'indique, Médiametrie//Netratings est une filiale commune à Médiamétrie et au groupe Nielsen, dont le métier est de mesurer l'audience des sites internet selon des conventions et des règles définies dans le cadre du Comité Internet de Mediametrie qui réunit des acteurs représentatifs du marché, les agences médias et les principales associations professionnelles telles que l'IAB, le GESTE, l'UDA et le SRI.
JB -La convergence des médias a t'elle également un impact sur votre organisation ?
JR -Jusqu'à présent, Médiamétrie était effectivement structuré par média mais nous nous sommes réorganisés en trois unités d'affaires, la première regroupant les mesures d'audience de référence de la télévision, de la radio et du web, la seconde se focalisant sur le cross-média et la mesure de la performance, et la troisième proposant un service de référence pour le suivi des audiences des programmes de télévision à l'international. Le web est donc intégré avec les autres médias car nos clients veulent une vision à 360° de la consommation de leurs contenus, quel que soit le canal de diffusion : radio, télévision, ordinateur mais également désormais téléphone mobile.
JB -Certes mais vos panels de téléspectateurs et d'internautes sont encore distincts ...
JR -Effectivement mais l'un de nos grands chantiers est de disposer d'une vision cross plates-formes. Plusieurs solutions sont envisagées, dont celles de fusions statistiques entre les différentes études. L'unité d'affaires Cross Media & Performances se penche d'ailleurs sur cette problématique dans l'étude “Media in Life“ qui détaille la consommation des médias des français tout au long de la journée.
JB -Mediametrie est aussi actionnaire majoritaire de eStat. Pourriez vous également proposer des mesures combinant panels et outils “site centric“ ?
JR -Panel et site-centric sont effectivement deux outils différents. eStat est un outil plus tactique, qui permet notamment de piloter le contenu éditorial d'un site au jour le jour, de savoir ce que consultent les internautes, comment et à quelle heure et ce de manière très précise. Le panel Médiametrie//Netratings est un outil plus stratégique s'appuyant sur un échantillon de 10 000 panelistes recrutés par téléphone et permettant de mesurer l'évolution des 6 500 principaux sites français.
Les deux outils ont une importance égale et sont totalement complémentaires. Nous travaillons d'ailleurs sur une base de données qui combinera à terme les données du panel Médiametrie//Netratings avec celles d'outils comme eStat mais également Xiti et d'autres acteurs du marché de la mesure site-centric. Cela permettra de répondre aux besoins des annonceurs, qui recherchent des informations comme les visiteurs uniques mais également les pages vues.
JB -Chaque paneliste est censé représenter le comportement de 2700 internautes. Votre panel peut-il dès lors faire l'impasse ou du moins présenter une vision biaisée de l'audience de certains sites spécialisés sur une niche éditoriale ou une tranche d'âge difficile à recruter par téléphone ?
JR -Certaines tranches d'âges sont effectivement plus difficiles à recruter que d'autres, toutefois notre panel est redressé sur une étude de cadrage (1000 interviews par téléphone et par mois) afin d'être représentatif de la population française des Internautes. Nous prévoyons bientôt de compléter ce premier échantillon de 10 000 internautes recruté par téléphone par un second échantillon de 15 000 personnes recrutées en ligne. Le recrutement sur Internet ayant tendance à surpondérer les gros consommateurs d'Internet, tout notre travail consistera à redresser, par des outils statistiques, les niveaux d'usages de cet échantillon sur celui recruté par téléphone afin de coller au plus près de la réalité.
JB -Travaillez vos également sur de nouveaux critères comme le temps passé ?
JR -L'indicateur du temps passé est disponible depuis longtemps dans nos outils. Nous pensons que c'est un indicateur qui va prendre de l'importance, notamment avec l'émergence de la vidéo. Notre meter (le logiciel qui enregistre le surf des panélistes) est installé localement sur le poste des panélistes. Il enregistre ainsi l'activité avec une très grande précision. Il est notamment capable de détecter la fenêtre ou l'onglet du navigateur que le panéliste consulte. C'est un point clé pour mesurer le temps de façon précise. Nous disposons d'ailleurs de brevets pour notre meter. Nous lancerons en 2008 une nouvelle version du 'meter' qui permettra une meilleure prise en compte des contenus du web 2.0 (Vidéo, AJAX...) et un meilleur interfaçage avec les outils site-centric.
JB -Avec le lancement du iPhone, les médias se penchent ils également sur le développement de l'internet mobile ?
JR -Oui bien sûr et Médiamétrie a d'ailleurs lancé en mai 2007 un panel de mobinautes qui mesure les sites et les catégories de sites fréquentés, le profil des utilisateurs, etc. Nous observons également les pratiques de l'Internet mobile dans nos études d'usage comme Media in life ou l'Observatoire des Usages Internet. C'est un sujet auquel nous croyons beaucoup.
JB -Julien Rosanvallon, je vous remercie.
Julien ROSANVALLON : “Le panel Médiametrie//Netratings est un outil stratégique”
Publié le 17 décembre 2007 à 09h45
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