Renvoi d'ascenseur ? A l'occasion d'une longue conférence de presse organisée ce matin à l'Elysée, le président de la République Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour une refonte du financement de la télévision publique, qui abandonnerait la publicité au profit d'une “ taxe sur les recettes publicitaires accrue des chaînes privées” ou d'une “taxe infinitésimale sur les chiffres d'affaires des nouveaux moyens de communication comme l'accès à internet ou la téléphonie mobile”.
La perspective d'abandonner la publicité est plutôt bien accueillie chez France Television. «Cette orientation claire, donnée par notre actionnaire, entraîne évidemment de nombreuses conséquences pour le groupe France Télévisions, car elle modifie profondément notre modèle économique. [... ] Cette clarification est aujourd'hui faite. Elle valide notre stratégie éditoriale. Elle va permettre de renforcer encore l'identité du service public, en confortant le travail mené depuis deux ans et que nous souhaitons amplifier.» a commenté Patrick de Carolis, président de France Télévisions.
Pour le moment, les représentants des fournisseurs d'accès et des opérateurs cellulaires n'ont pas commenté les propositions présidentielles. Par contre, les marchés financiers ont déjà largement réagi. A la mi-journée, à Paris, les cours des principaux groupes médias affichaient de fortes hausses : +3,91% pour Bouygues (maison mère de TF1), + 5,09% pour Lagardère, +5,35% pour , + 7,53% pour M6/Metropole TV et même +12,10% pour TF1, qui signait ainsi la plus forte progression du SRD.
«Compte tenu des liens de TF1 et Bouygues avec le pouvoir en place, on se doutait déjà qu'ils ne seraient pas défavorisés », commentait ce midi un vendeur d'actions parisien à l'Agence France Presse. Un discret mais efficace renvoi d'ascenseur de la part d'une Président de la République que ses détracteurs accusent de plus en plus souvent de collusion avec les grands noms de la presse et de l'industrie.