La Federal Communications Commission (FCC) vient d'ouvrir une enquête au sujet du câblo-opérateur Comcast suite à plusieurs plaintes relatives à de possibles filtrages des réseaux P2P. Outre-Atlantique, deux associations de consommateur réclament 195.000 dollars par abonné concerné par les problèmes liés au filtrage à Comcast. Le service Vuze, issu du client BitTorrent Azureus et destiné à la commercialisation de contenus vidéo, aurait également déposé une plainte auprès de la FCC. Tous souhaitent que l'autorité de régulation des télécoms américaine définisse clairement dans quelle mesure un fournisseur d'accès à Internet a le droit de restreindre certains usages.
En octobre 2007, l'agence Associated Press et l'Electronic Frontier Foundation (EFF) accusaient déjà Comcast de limiter les transferts de fichiers, des allégations rapidement réfutées par le câblo-opérateur. De son côté, Comcast nie avoir intentionnellement bloqué le trafic émanant d'applications telles que BitTorrent ou Gnutella, mais reconnait toutefois avoir parfois « retardé » le trafic P2P lorsque le réseau connaissait un encombrement important.
« Comcast a intentionnellement dégradé la qualité du trafic P2P tout en démentant à plusieurs reprises les accusations relatives à ces pratiques. Les applications P2P, et tout particulièrement BitTorrent, que Comcast limite, émergent comme l'un des meilleurs moyens pour les fournisseurs de contenu de distribuer légalement des films ou d'autres programmes vidéo. Sur le plan économique, Comcast a tout intérêt à brider cette concurrence de façon à favoriser son propre service de distribution vidéo par câble », affirment diverses associations signataires d'une plainte déposée le 1er novembre dernier.
La réglementation américaine autorise les opérateurs de télécommunication à opérer une « gestion raisonnable du réseau », de façon à garantir le bon fonctionnement de ce dernier, mais les fournisseurs d'accès sont tenus à la « neutralité » dans la mesure où il leur est aisé de favoriser tel ou tel service en lui accordant une bande passante plus élevée qu'à ses concurrents.
A l'étude en France suite aux recommandations de la mission Olivennes, le filtrage des protocoles d'échange de fichiers peer-to-peer est particulièrement problématique dans le sens où il compromet tous les usages légaux que l'on peut faire de ces réseaux.