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L’Eurodrone, le drone militaire européen MALE, élaboré par Airbus, devrait finalement prendre son envol… Avec quelques années de retard.

Après plusieurs années de négociation, et donc avec pas mal de retard sur le calendrier initialement établi, l’Eurodrone devrait enfin se concrétiser. La semaine dernière, un membre du Ministère de la Défense français a en tout cas fait part de sa confiance à ce sujet ; il a indiqué que si « quelques menus détails » devaient encore être réglés, l’optimisme était désormais de rigueur.

Un projet européen ambitieux ralenti par des questions budgétaires

Présenté en 2015, le projet Eurodrone implique quatre pays : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Sa finalité est la production d’un drone européen MALE (Medium Altitude, Long Endurance), présenté comme le remplaçant du General Atomics MQ-9 Reaper et comme une alternative aux drones Reaper américains.

Son élaboration incombe principalement à l’entreprise française Airbus, épaulée par Dassault et la société italienne Leonardo. Au départ, les premiers drones devaient être livrés en 2025. Mais depuis le début du projet, gouvernements et industriels ne parviennent pas à trouver un accord sur un élément pourtant crucial : le prix.

En effet, jusqu’à récemment, les montants proposés par Airbus étaient jugés trop élevés. Ainsi, encore en décembre dernier, Florence Parly, Ministre des armées, expliquait au sujet du projet MALE que « la souveraineté a un coût, mais pas n'importe lequel ».

Par conséquent, faute de compromis, le projet est resté au point mort pendant plusieurs mois.

7,1 milliards pour 63 Eurodrones

Concrètement, les quatre gouvernements ont fixé une enveloppe de 7,1 milliards d’euros pour l’acquisition de 63 Eurodrones. L’objectif est d’avoir un coût par système de 160 millions d’euros, chaque système étant composé de trois drones et de deux postes de pilotage. Un tel montant représenterait une belle réduction par rapport aux drones américains Reaper, dont la valeur est estimée à 200 millions d’euros par système.

On retrouve la même volonté de frugalité budgétaire pour le coût de fonctionnement : une heure de vol d'un Eurodrone coûterait environ 3 000 euros, contre 4 000 pour le rival américain.

Airbus serait donc parvenu à revoir sa copie en l'adaptant à toutes ces exigences. Par conséquent, la situation pourrait enfin se débloquer dans les prochaines semaines. Le responsable du ministère des armées, précédemment cité, se félicite des pressions exercées sur les industriels, lesquelles ont permis de réduire les coûts. Il estime qu’un accord sera bientôt signé.

En supposant que ce soit bien le cas d’ici la fin d’année, Airbus livrera les premiers Eurodrones à l’Allemagne en 2027 et à la France en 2028.