Rafale

Alors que les tensions vont grandissantes entre Grèce et Turquie, Athènes a confirmé ce week-end son intention d’acheter 18 avions de combat Rafale auprès de la France. Une partie des appareils livrés devraient être des avions d’occasion prélevés sur les stocks français.

Véritable aubaine pour Dassault Aviation, cette nouvelle vente va cependant demander de vrais efforts aux forces armées françaises.

La Grèce, quatrième client international pour le Rafale

Après avoir eu du mal à s’exporter, le Rafale a connu une véritable ruée vers l’or en 2015, avec des ventes successives en Egypte, au Qatar et en Inde. Depuis cinq ans, les paris allaient donc bon train pour connaître le quatrième client export du Rafale. Les regards étaient principalement tournés vers la Suisse, la Finlande et les Emirats Arabes Unis.

Mais depuis quelques mois, la question de l’exploitation des ressources pétrolières en Méditerranée orientale a décuplé les tensions entre la Turquie d’une part et la Grèce et Chypre de l’autre, poussant la France à prendre parti pour ses deux alliés européens.

Rafale : un concentré de hautes technologies

Pour la force aérienne grecque, l’arrivée du Rafale devrait constituer un véritable saut générationnel. Par rapport aux Mirage 2000 et aux F-16 d’origine américaine en service en Grèce, le Rafale incorpore des technologies de dernière génération, comme un capteur optronique passif à longue distance (OSF), un radar à balayage électronique actif (RBE2 AESA) ou encore le nouveau missile air-air METEOR, disposant d’une portée opérationnelle unique au monde grâce à sa propulsion par statoréacteur.

Même si seuls 18 Rafale sont prévus pour le moment, leur avance technologique offrira un avantage tactique pouvant compenser en partie l’avantage numérique dont dispose encore la force aérienne turque.

Un défi pour l’Armée de l’Air et de l’Espace

Si la vente de Rafale est toujours une bonne nouvelle pour l’industrie aéronautique française, le contrat grec pourrait mettre temporairement l’Armée de l’Air et de l’Espace en difficulté. En effet, sur les 18 avions achetés par la Grèce, une douzaine devrait être des Rafale d’occasion prélevés dans les escadrons français. Or, les forces aériennes françaises manquent déjà d’avions pour faire face à leurs missions. Pour éviter toute perte capacitaire, il faudra donc veiller à ce que ces 12 avions soient remplacés par de nouveaux Rafale à livrer rapidement.

Le cas échéant, il pourrait s’agir d’une bonne affaire pour l’Armée de l’Air, qui se séparera ainsi de douze Rafale F3 avant d’avoir à payer leur modernisation au nouveau standard F3R. Mieux encore, les remplaçants pourraient être livrés directement au futur standard F4.2 qui complètera la transition numérique du Rafale et offrira un potentiel évolutif hors d’atteindre des Rafale F3 actuels. Affaire à suivre donc.

Source : Le Monde