Le gouvernement va annoncer, mardi, un plan historique de soutien au secteur aéronautique. Mais les aides apportées ne seront pas sans contrepartie.
Face à une crise à l'ampleur inédite, le secteur aéronautique entier (constructeurs, compagnies, sous-traitants etc.) réclame que l'on vole à son secours, pour éviter que de trop nombreuses entreprises ne baissent pavillon ou ne soient contraintes de licencier à tout-va, ce qui sera inéluctable pour certaines même en cas de soutien. Mardi, le gouvernement devrait dévoiler un plan massif de relance qui pourrait avoisiner les 10 milliards d'euros, et qui ne sera pas à sens unique.
Des efforts à fournir en termes de localisation des emplois
Dimanche soir, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, nous a offert les prémisses du plan de relance sur lequel planche le gouvernement. Invité de LCI, l'ex-porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale a d'ores et déjà indiqué que celui-ci nécessiterait des contreparties de la part des acteurs de l'aéronautique.
L'emploi, qui est un peu le nerf de la guerre, sera placé au centre de la table. Et les entreprises de l'aéronautique français devront justement faire des efforts en termes de localisation des emplois, si elles veulent que l'État en fasse avec elles.
« Il est évident que si l'État français, si l'Union européenne investit très fortement pour soutenir d'abord l'emploi, et ensuite se crée des avantages pour les dix ans qui viennent, nous demandons à ce qu'une partie de l'activité soit localisée, quand elle est nouvelle, ou relocalisée », a précisé le secrétaire d'État sur la chaîne d'informations.
Sauver les entreprises en proie aux investisseurs étrangers du rachat
En échange, le gouvernement sortira la malle à billets. De façon concrète, le gouvernement envisage un plan à hauteur de 10 milliards d'euros, plan qui comportera des mesures en faveur de l'emploi (ce qui coïncide avec l'annonce faite un peu plus tôt par Jean-Baptiste Djebbari) mais aussi l'obtention de crédits. Parmi les mesures, on devrait assister à la création d'un fonds d'investissement doté d'1 milliard d'euros, une manne qui aidera à l'innovation et à la recherche notamment, avec comme but futur de tendre vers une industrie verte, et qui viendra en aide aux sous-traitants, dont on parle peu mais qui sont les plus exposés à la crise.
Le gouvernement confirme que plusieurs sociétés françaises qui jouissent de compétences dites « critiques » ont été approchées dernièrement par des entreprises étrangères, chinoises pour certaines, en vue de se faire racheter. Les pouvoirs publics ne veulent évidemment pas que ces éventualités se transforment en réalités.
Après les enveloppes de 18 milliards d'euros pour le tourisme et de 8 milliards d'euros pour l'automobile, l'aéronautique devrait être le troisième secteur majeur français à bénéficier d'un plan de soutien XXL de l'État, qui n'aura pas le droit à l'erreur.
Source : Les Echos investir