L'entreprise chinoise présentait cette année son véhicule aérien autonome électrique (AAV) à VivaTech. Baptisé « EHang 216AAV », il est le tout premier de son genre à avoir franchi le stade du prototype et à pouvoir prétendre à la commercialisation.

Le taxi drone de la société EHang était sans aucun doute l'une des attractions majeures de l'édition 2021 de VivaTech. Forcément, l'appareil nommé EHang 216AAV (ou EH216 dans sa version raccourcie) a piqué notre curiosité, et ce d'autant plus qu'il n'en est plus au stade du prototype. Le petit aéronef, qui peut embarquer deux passagers, a même réalisé avec succès plusieurs vols tests en Chine, son marché d'origine, mais aussi en Corée du Sud ou, au début du mois de juin, au Japon. Présentation.

Une vitesse de croisière de 130 km/h

Le EHang 216AAV est donc le tout premier drone de la planète à décollage et atterrissage verticaux, ou taxi drone, entièrement autonome et électrique à tutoyer l'entrée en fonction imminente, grâce à des expérimentations de vols attribuées en Asie, mais aussi dans certains pays d'Europe ou d'Amérique du Nord comme l'Autriche, la Norvège, les États-Unis et le Canada.

D'une hauteur de 1,77 mètre et d'une largeur de 5,61 mètres, l'aéronef aux 16 hélices peut transporter deux passagers sur une distance pouvant atteindre les 35 kilomètres lorsque sa charge utile atteint son maximal, soit 220 kg. La charge utile comprend ainsi les passagers et leurs bagages, qui se rangent dans un petit coffre situé à l'arrière de l'appareil. À l'intérieur, les sièges sont plutôt confortables et un écran nous renseigne sur la vitesse et la position du taxi drone notamment.

Voici la bête et ses 16 pattes (© Alexandre Boero pour Clubic)
Voici la bête et ses 16 pattes (© Alexandre Boero pour Clubic)

En outre, le EH216 de la firme de Guangzhou peut atteindre une vitesse de croisière de 130 km/h. Sa rapidité et son autonomie lui permettent d'envisager d'assurer diverses missions : du simple transport de passagers au survol touristique, en passant par le soutien logistique et l'aide médicale.

L'appareil de EHang se base sur les technologies mobiles 4G et 5G pour communiquer avec le centre de commande et de contrôle, avec un contrôle à distance de l'appareil, autonome rappelons-le, et en temps réel.

L'une des 16 hélices du taxi drone (© Alexandre Boero pour Clubic)
L'une des 16 hélices du taxi drone (© Alexandre Boero pour Clubic)

Un lancement commercial imminent en Asie

La particularité du EHang 216AAV réside dans le fait qu'il ne s'agit pas d'un prototype, mais bien d'un modèle de série, dans lequel nous avons pu embarquer à VivaTech, même si celui-ci est évidemment resté sagement sur son stand, provoquant l'admiration des milliers de visiteurs du salon.

« Il s'agit d'une production en série et elle est déjà opérationnelle sur notre marché intérieur en Chine. Nous sommes maintenant passés à l'international et nous sommes très heureux d'être ici à VivaTech, où il y a tant d'intérêts et d'enthousiasme pour notre drone », a réagi à notre micro Andreas Perotti, Directeur marketing de EHang pour l'Europe.

L'écran intérieur est assez intuitif (© Alexandre Boero pour Clubic)

Alors, l'appareil électrique, dont l'exploitation commerciale pourrait démarrer dans les prochaines semaines ou mois en Asie, est-il réservé aux élites ou à certains privilégiés ? EHang nous assure que non. « Nous voulons rendre le vol abordable et possible pour tout le monde, parce que nous en avons tous marre de perdre du temps dans les transports et dans le trafic, notamment à Paris, où vous êtes habitué à ça », a lancé Andreas Perotti. « Alors pourquoi perdre deux heures sur la route lorsque vous pouvez faire votre trajet en 10 minutes de vol ? », nous a-t-il demandé.

EHang, fondé en 2014 par Huazhi Hu, ne cache pas son ambition. Désormais, son président et fondateur souhaite que ses AVV volent partout dans le monde. Rappelons que du côté du Vieux Continent, l'Agence européenne de la sécurité aérienne verrait bien les taxis volants débarquer sous trois à cinq ans, idéalement en marge des Jeux olympiques de Paris 2024.

© Alexandre Boero pour Clubic