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Les États-Unis et l'Union européenne attribuent tous deux officiellement à la Russie le piratage subi par Viasat le 24 février dernier.

Le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, soit le jeudi 24 février, avait coïncidé avec une sévère perturbation du réseau satellitaire KA-SAT, qui avait notamment eu pour conséquence de priver de services internet certains clients français de NordNet. Dans un premier temps, Viasat, propriétaire américain du satellite KA-SAT depuis 2021, avait évoqué un « cyber-événement ». Une qualification assez diplomate, car l'attaque informatique ne faisait aucun doute. L'Union européenne et les États-Unis viennent justement de la confirmer et d'informer le monde sur sa provenance.

L'UE et les USA jettent conjointement la responsabilité de la cyberattaque de Viasat sur la Russie

L'Union européenne, qui s'associe aux États membres et à ses partenaires internationaux, indique ainsi condamner « fermement la cyberattaque malveillante menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui ciblait le réseau satellitaire KA-SAT, exploité par Viasat ». L'UE cible donc sans équivoque le Kremlin.

Même chose pour les États-Unis qui, par l'intermédiaire du département d'État (équivalent du ministère des Affaires étrangères), « se joignent à leurs alliés et partenaires pour condamner les cyberactivités destructrices de la Russie contre l'Ukraine ». Deux salles, et une ambiance donc, avec des communiqués respectifs qui ont été publiés en même temps.

On en sait un peu plus désormais sur le piratage subi par Viasat. Pour rappel, l'attaque informatique avait touché l'infrastructure terrestre de KA-SAT située en Ukraine. « La cyberattaque a eu lieu une heure avant l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 », explique l'Union européenne. L'institution affirme que cette attaque a facilité l'agression militaire de Moscou en perturbant le commandement et le contrôle ukrainiens.

Une attaque qui fut la conséquence d'un travail de sape mené plusieurs mois auparavant

La cyberattaque avait eu des conséquences très importantes en Ukraine, aussi bien pour les utilisateurs que pour les entreprises et les administrations et autorités publiques. Elle avait ainsi provoqué de nombreuses perturbations et interruptions de communication. Des membres de l'UE, dont la France, ont aussi subi les conséquences de ce piratage, « qui fait partie intégrante de son invasion illégale et injustifiée de l'Ukraine », maintient la délégation européenne.

Les États-Unis expliquent que cette attaque informatique n'est que la conséquence d'un travail de sape mené plusieurs semaines, et même plusieurs mois, avant l'invasion russe par le Kremlin. « L'Ukraine a connu une série d'opérations cyberperturbatrices, notamment des dégradations de sites web, des attaques par déni de service distribué (DDoS) et des cyberattaques visant à supprimer des données d'ordinateurs appartenant au gouvernement et à des entités privées », détaille le département d'État américain.

Selon les forces cyber de Washington, les cyberopérateurs russes ont déployé des malwares destructeurs, comme WhisperGate, sur les réseaux privés et gouvernementaux ukrainiens. En réponse, les deux blocs continuent de fournir un soutien à la fois matériel (téléphones satellites, terminaux de données, etc.), politique et financier à l'Ukraine.

Sources : UE, State.gov