Initialement fondé en 2002, le réseau Tor permet à n'importe quel internaute d'assurer son anonymat en transférant le trafic Internet au travers d'un réseau décentralisé. L'activité de l'internaute, tout comme sa position géographique seront donc masqués. Tor disposerait actuellement de 4 millions d'utilisateurs à travers le monde.
L'état russe entend avoir le contrôle de cette technologie et le ministère de l'intérieur a lancé un concours destiné aux entreprises certifiées pour travailler avec le gouvernement. Selon The Register, qui rapporte cette information, la Russie souhaite « étudier la possibilité d'obtenir des informations techniques sur les utilisateurs (ou leur équipement) du réseau anonyme TOR ».
D'un côté Tor permet aux activistes de publier leurs idées et passer outre la censure locale, de l'autre, il est également utilisé par les agences de renseignement. Au travers des documents révélés par Edward Snowden, dans le cadre de l'affaire PRISM, nous apprenions par exemple que TOR avait été utilisé par la NSA.
Selon le parti Pirate de Russie, l'initiative du ministère de l'intérieur viserait davantage à permettre la police locale de lutter contre les sites pornographiques au sein du pays plutôt que mettre en place un système de surveillance utilisé par les agences de renseignement. Rappelons tout de même que l'année dernière, les services secrets du pays, le FSB (Federal Security Service), avaient tenté d'interdire l'usage de ce réseau anonyme. Quoi qu'il en soit, l'état est prêt à payer 3 900 000 roubles ou 82 000 euros pour obtenir ces informations, une somme finalement plutôt modeste étant donnée l'envergure de ce projet.