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Une enquête du Monde en lien avec un consortium international de journalistes révèle les entrailles d’une gigantesque arnaque mondiale liée aux crypto-monnaies. Bien que la France soit moins touchée, des centaines de milliers de personnes dans le monde continuent de se faire avoir.

Sur internet, il existe de nombreuses manières de se faire arnaquer. Depuis que les crypto-monnaies sont connues du grand public, de plus en plus de publicités mensongères ont fait leur apparition sur la toile.

Des arnaques vieilles comme le monde

L'arnaque par correspondance est un concept assez vieux dont le schéma est toujours le même : une personne extérieure va entrer en contact avec un utilisateur et lui demander d’investir de l’argent dans un projet qui « pourra lui rapporter plus ». Aujourd’hui, pour obtenir un rendement lucratif mais surtout rapide, l'un des moyens privilégiés est de placer son argent en bourse. La volatilité des crypto-monnaies ayant déjà mené leur prix à des sommets vertigineux, cela fait de cet écosystème encore méconnu du grand public un terrain privilégié pour les arnaqueurs.

En effet, ces derniers profitent de l’ignorance et de la crédulité des gens pour leur faire croire à un retour sur investissement rapide. Cet intermédiaire va rester en contact jusqu’à un certain niveau d’investissement, puis disparaître quand il sera question de retirer l’argent de l’opération.

Vente et revente de données

Pour que l’un de ces « conseillers » entre en contact avec ses victimes, deux méthodes vont être employées. La première consiste à tendre des pièges sur internet par le biais de publicités mensongères qui n’ont qu’un seul objectif : obtenir des données de contact. La publicité aura l’air sérieuse, et le plan d’investissement alléchant sans forcément être improbable. Une fois le formulaire de contact envoyé pour avoir plus d’informations sur le sujet, l’utilisateur va être rappelé très rapidement pour commencer son investissement au plus tôt.

La deuxième méthode, moins efficace, consiste à racheter des données de contact en passant par le dark web ou, beaucoup plus simplement, par des revendeurs en faisant la promotion sur Youtube. Cette technique est moins efficace car cela suppose que l’utilisateur n’a jamais montré d’intérêt particulier pour les crypto-monnaies, voire qu'il s’est déjà fait avoir une première fois.

Derrière les vitrines et les voix enthousiastes se cachent un nombre très important de sociétés-écrans qui donnent clé en main à des sous-traitants l’accès aux sites frauduleux. Impossible de savoir d’où vient la tête pensante ayant mis en place ces arnaques.

Une motivation partagée mais un profit à sens unique

Dans cette enquête, l’équipe internationale démontre que les sous-traitants sont motivés par un système d’affiliation. Si un nouvel utilisateur dépose 250€, le « conseiller » ayant réussi à piloter l’opération touchera entre 200€ et 600€ selon le pays où se situe la victime.

Finalement, l’argent déposé ne retournera jamais dans la poche de son propriétaire légitime : lorsque l’utilisateur souhaite faire le retrait de ses fonds, le conseiller ne sera plus joignable et l’argent aura disparu dans la nature.

Même si une procédure judiciaire est engagée contre les entreprises « visibles », leur siège est divisé en une multitude de sociétés hébergées dans des paradis fiscaux. Quant à la piste de l’argent, elle passe par des pays où la législation est très longue pour accorder une visibilité sur un compte bancaire, laissant le temps aux ravisseurs de transférer les fonds ailleurs...