L'Union européenne a l'intention de présenter un projet de loi pour un euro numérique au début de l'année prochaine, avec comme objectif de rendre active cette monnaie virtuelle à compter de 2025.
L'idée d'un euro numérique qui viendrait concurrencer les cryptomonnaies continue de faire son chemin sur le Vieux Continent. Politico nous apprend que la Commission européenne se prépare à proposer un projet de loi en ce sens, début 2023. Dans le même temps, la Banque centrale européenne (BCE), qui y réfléchit déjà depuis plusieurs années, mène toujours des expérimentations avec l'euro numérique, et espère déboucher sur un prototype d'ici la fin de l'année prochaine.
Les instances et les États de l'UE veulent accélérer le pas
Les autorités européennes semblent bien être sur la même longueur d'onde et nous montrent qu'elles sont prêtes à accélérer le pas. Le projet de loi qui sera déposé par Bruxelles servira de base juridique aux travaux actuellement menés par la Banque centrale européenne, présidée par la Française Christine Lagarde. L'abandon du projet de stablecoin Diem (ex-Libra) par Facebook/Meta, qui était un peu à l'origine de la procédure, ne refroidit donc pas l'UE pour un sou.
Les discussions prendront du temps, et il faudra forcément mettre tout le monde d'accord - Commission européenne, Parlement et États membres - avant d'imaginer que ce futur euro numérique soit prêt à l'utilisation d'ici 2025. Mais l'idée de départ semble à ce stade satisfaire les parties prenantes.
Beaucoup, au sein de l'Union européenne, parmi lesquels des dirigeants, estiment que le temps est compté et qu'il est dans l'intérêt de l'UE d'agir avant que l'essor des cryptomonnaies et que le déclin des paiements en espèces ne deviennent trop importants. Des pays comme la Chine, la Suède, l'Inde ou les États-Unis sont déjà bien plus avancés que la France en la matière. Agir, plutôt que réagir donc.
La Banque centrale européenne aura le dernier mot
La Commission européenne devrait lancer une consultation législative ciblée dans les prochaines semaines, avant une évaluation d'impact dont le but sera de déterminer les garanties nécessaires visant à ce que cet euro numérique ne déstabilise pas le système financier.
On sait qu'aujourd'hui les banques font preuve d'une certaine réticence et craignent que les consommateurs se ruent vers les banques en ligne en cas de nouvelle crise financière. Même si les discussions passeront par les principales instances de l'UE, c'est le Conseil des gouverneurs de la BCE, son principal organe décisionnel, qui aura le dernier mot. Rappelons que celui-ci est composé des membres directeurs de la Banque centrale européenne, dont Christine Lagarde, ainsi que des gouverneurs des banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro.
L'euro numérique, s'il voit bel et bien le jour, sera disponible pour le paiement de détail, et utilisable aussi bien par les particuliers que par les entreprises pour les dépenses courantes.
Source : Politico