Les donations en crypto-monnaies pour soutenir l’Ukraine continuent d’affluer tandis qu’un nouvel appel aux dons, plus structuré et impliquant de gros acteurs de l’industrie crypto, vient d’être lancé. Pour l’exécutif ukrainien, les cryptos sont essentielles pour soutenir la résistance et « jouent un rôle significatif pour défendre l’Ukraine ».
Dès les premiers jours du conflit, le gouvernement ukrainien avait lancé un appel aux dons en crypto-monnaies largement relayé sur Internet. Les adresses Bitcoin et Ethereum initialement utilisées ont respectivement recueilli à ce jour plus de 300 BTC et près de 8000 ETH, représentant un total de 32 millions de dollars aux cours actuels. Ajouté à d’autres crypto-monnaies et appels aux dons, le cabinet Elliptic estime que près de 70 millions de dollars ont ainsi été collectés en crypto en soutien à l’Ukraine.
Pour Alex Bornyakov, vice-ministre de la transformation numérique de l'Ukraine, les cryptos jouent un rôle clé dans l’effort de guerre. « Les crypto-actifs se sont avérés extrêmement utiles pour faciliter les flux de financement vers les Forces Armées d'Ukraine », résume-t-il sur Twitter le 11 mars, avant de fournir le détail de ce à quoi ont servi les bitcoins et ethers déjà envoyés par des milliers d’internautes. Les donations ont ainsi notamment servi à financer « 410 000 rations alimentaires, 5 550 gilets pare-balles ou encore 3 125 systèmes de vision ». « Chaque casque et gilet acheté via des dons en cryptos sauvent des vies de soldats ukrainiens », insiste le ministre.
Soutien industriel
Les choses ne devraient pas en rester là. Le 15 mars, saluant à quel point « les cryptos se sont révélé une véritable bouée de sauvetage grâce à leur facilité d'utilisation », Alex Bornyakov annonçait le lancement d’une nouvelle plate-forme de collecte de dons. Hébergé sur un sous-domaine du site officiel du Ministère ukrainien de la transformation numérique, le site a été créé avec le soutien de Everstake (un service de staking de crypto-monnaies qui revendique 625 000 utilisateurs) et de FTX, l’un des 20 plus gros bureaux de change crypto en volumes.
Le site affiche l’ambition de collecter 200 millions de dollars, dont près d’un quart aurait déjà été recueilli. Outre BTC, ETH et USDT (initialement acceptés), les internautes peuvent désormais contribuer via sept autres crypto-monnaies (ainsi que par des virements en monnaies traditionnelles adressés à la Banque nationale d’Ukraine). Sur Internet, les organisateurs de la plate-forme utilisent le hashtag #HelpUkraineWithCrypto (« Aidez l’Ukraine via les cryptos ») pour fédérer l’appel aux dons.
Mobilisation crypto
Au total, la mobilisation de l’univers crypto pour soutenir la cause ukrainienne est d’une ampleur sans précédent.
Côté industrie, plusieurs personnalités de premier plan ont répondu à l’appel. La Fondation ICON, blockchain d’origine sud-coréenne, a par exemple confirmé avoir donné 1 million de dollars, tandis que Gavin Wood, fondateur du projet Polkadot, avait annoncé tout début mars une contribution personnelle de 5 millions de dollars.
On peut aussi noter que les dons ne se limitent pas aux crypto-monnaies proprement dites, mais s’effectuent également en NFT. L’adresse Ethereum du gouvernement ukrainien a reçu des centaines de NFT, dont certains émanant de collections parmi les plus cotées.
Et les initiatives fusent, qu’elles soient collectives ou individuelles. Gitcoin, une plate-forme basée sur Ethereum et destinée à financer des développements open source par le biais de subventions et de primes, a lancé un fonds dédié « Support for Ukraine ». Organisé entre le 9 et le 24 mars, il a pour but d’aider à financer, à hauteur de 700 000$, une trentaine de projets d’aide humanitaire à l’Ukraine.
De son côté, Gleb Naumenko, un développeur Bitcoin originaire de Kharkiv en Ukraine, a mis en place début mars un fonds de soutien humanitaire en bitcoins. « Très reconnaissant aux Bitcoiners d'avoir aidé les Ukrainiens », il assure le 11 mars que « rien que grâce à ce fonds, nous avons fourni à des centaines de personnes de la nourriture, des médicaments et des moyens d'abri ».