La blockchain Ethereum s'apprête à vivre une bascule historique, qui pourrait bien contribuer à un changement de perception environnementale des monnaies virtuelles.
« The Merge », que l'on peut littéralement traduire par « la fusion », va faire passer la blockchain Ethereum à une ère 2.0, teintée de vert, allant à l'encontre donc de la pensée commune qui considère, à juste titre, que les crypto-monnaies (et Ethereum est la deuxième plus importante au monde), sont particulièrement nocives pour l'environnement. Il faut dire qu'à lui seul, le protocole Ethereum consomme autant d'énergie qu'un pays de taille moyenne comme les Pays-Bas et ses 17,5 millions d'habitants.
Une bascule fondamentale, vers un Ethereum 2.0
Mais tout cela appartiendra bientôt au passé, tout du moins pour Ethereum. Dans quelques jours (l'événement est prévu pour le 19 septembre), la bascule d'un système dit de « Proof of Work » ou PoW à un consensus « Proof of Stake » ou PoS va fondamentalement changer le fonctionnement énergétique de la blockchain. C'est ce qu'Ethereum appelle « The Merge », la fusion, un procédé déjà imaginé depuis 2014 par Vitalik Buterin, co-fondateur de la blockchain.
Brièvement, on sait que le Proof of Work (« preuve de travail ») sécurise de nombreuses chaînes de blocs à l'aide de mineurs qui utilisent des ressources importantes (ordinateurs, etc.) pour valider des transactions, et ensuite générer de nouveaux blocs. Mais des milliers d'appareils travaillent en même temps sur la même chose, ce qui constitue une vraie passoire environnementale.
Le Proof of Stake (« preuve d'enjeu » ou de « mise à enjeu »), lui, vise toujours à sécuriser un grand nombre de blockchains, mais cette fois, la validation se fera via des utilisateurs qui miseront leurs propres ETH. Appelés les « validateurs », ils auront ensuite, après tirage au sort, la même mission que les mineurs à l'époque du PoW : c'est-à-dire d'ordonner les transactions et de créer de nouveaux blocs. Ils auront la charge de la validation sur le réseau principal. Avec une meilleure efficacité énergétique garantie.
Une consommation énergétique réduite à peau de chagrin
La fin de la preuve de travail ouvrira donc une ère d'un Ethereum à la fois plus respectueux de l'environnement et plus durable, puisqu'il ne sera plus nécessaire d'utiliser une énergie folle pour miner des blocs. Le passage au Proof of Stake devrait en effet réduire la consommation d'énergie d'Ethereum de 99 %, selon les responsables de la chaîne de blocs.
La preuve de participation permettra, en d'autres termes, de réduire la consommation d'énergie liée à Ethereum de 112 térawattheures par an à… 0,01 térawattheure par an. À titre de comparaison, Bitcoin consommerait aujourd'hui 200 TWh chaque année, et la plateforme YouTube plus de 244 TWh.
C'est une vraie révolution verte qui se met en marche pour la crypto. Outre la meilleure efficacité énergétique, seront appréciés la réduction des barrières à l'entrée (plus besoin d'un matériel de folie pour pouvoir créer de nouveaux blocs), la hausse du nombre de nœuds sur le réseau et un meilleur support des chaînes fragmentées, comme l'expliquent les responsables d'Ethereum.
Sources : Ethereum.org, BBC