Plusieurs centaines de millions de données ont été dérobées et mises en vente sur le Dark Web, toutes proposées par le même fournisseur. Les sites touchés pourraient être sanctionnés pour de sévères manquements au RGPD.
Des cybercriminels sont parvenus à pirater quelque 617 millions de comptes issus de 16 violations de données distinctes, avant de mettre en vente sur le Dark Web les innombrables données personnelles collectées. L'information, qui fut révélée par The Register, vient d'être confirmée par nos confrères britanniques de The Independent, ce mercredi 13 février 2019, et constitue d'ores et déjà l'un des plus gros scandales sur les données personnelles jamais révélés.
Mails, mots de passe, adresses... De nombreuses données volées
Parmi les sites piratés, certains sont des références comme MyFitnessPal, le compteur de calories, MyHeritage, la plateforme de généalogie en ligne, Dubsmash, l'appli qui permet de faire des playbacks de citations cultes en se filmant avec le mode selfie de son mobile, ou encore Animoto, un service de montage vidéo.S'agissant des données dérobées, on retrouve des adresses électroniques, des mots de passe, des adresses postales et d'autres informations. Toutes sont vendues par un même fournisseur, qui sévit sur le Dark Web sous le nom de gnosticplayers. « N'hésitez pas à m'envoyer un message pour me dire quel type de données vous recherchez (crypto, jeux ou énormes ensembles de données) » indique-t-il.
Plusieurs sites n'avaient pas signalé l'attaque
Ce qui devrait potentiellement faire scandale est le fait que certains sites attaqués n'avaient pas divulgué les attaques, soit parce qu'ils n'étaient pas au courant, soit parce qu'ils avaient volontairement décidé de se terrer dans le silence, ce qui, dans tous les cas, pourrait les faire tomber sous le coup du règlement général sur la protection des données (RGPD). En effet, l'article 33 du RGPD impose au responsable du traitement de notifier la violation à l'autorité compétente dans les 72 heures au plus tard, après en avoir pris connaissance.Ces sites sont d'autant plus menacés que, selon Ilkka Turunen, Directeur mondial au sein du cabinet du logiciel Sonatype, les violations auraient pu être évitées. « Le pirate a déclaré avoir exploité les vulnérabilités de sécurité des applications Web et du code de site Web », des failles qui sont, en théorie, faciles à corriger.