Le prochain président des États-Unis fustige celui à qui il va succéder, Donald Trump, lui reprochant de ne pas avoir fait de la lutte contre les cyberattaques une priorité.
Il y a une dizaine de jours maintenant, le gouvernement américain avait révélé avoir été victime d'une cyberattaque d'ampleur, semble-t-il menée depuis la Russie, et attribuée au célèbre groupe de hackers APT29. Très virale, grâce à son exploitation de la plateforme Orion, propulsée par la société SolarWinds, elle conduit aujourd'hui à menacer les services de nombreuses agences gouvernementales, parmi lesquelles les départements du Trésor et de l'Énergie américains, qui ont reconnu être touchés. Et plus que jamais d'ailleurs, puisque l'attaque est toujours en cours. Joe Biden, prochain président qui prépare son entrée en fonction, pointe la responsabilité de Donald Trump et promet une réaction à la hauteur des menaces.
Une attaque toujours en cours, lancée il y a un an
Lors d'une conférence de presse donnée mardi depuis le Delaware, le président-élu Joe Biden a sévèrement critiqué l'administration Trump qui, selon lui, a failli dans son exercice de protection des États-Unis. « La vérité est la suivante : l'administration Trump n'a pas donné la priorité à la cybersécurité », a déclaré le prochain locataire de la Maison-Blanche.
L'ampleur de cette cyberattaque, révélée par le spécialiste FireEye et qui s'étale sur plusieurs mois (elle serait active depuis la fin de l'année 2019), n'a pas manqué de faire réagir Joe Biden. Le Démocrate évoque un « risque grave » pour la sécurité des USA, et considère que cette affaire « ne peut pas rester sans réponse ».
La société texane SolarWinds, qui compte plusieurs milliers de clients, a confirmé qu'un État-nation était bien à l'origine de la faille. L'administration Trump s'est manifestée par l'intermédiaire de Mike Pompeo, le secrétaire d'État des États-Unis, qui attribue également l'attaque, dont les dégâts ne sont aujourd'hui toujours pas vraiment quantifiables, à des pirates russes.
La cybersécurité devrait être l'un des grands chantiers du président-élu Biden
Si l'on en croit Joe Biden, la brèche n'est effectivement pas colmatée. Le président-élu insiste sur la responsabilité de Donald Trump. « Cette attaque a eu lieu sous la surveillance de Donald Trump, et Donald Trump ne surveillait pas », a-t-il déclaré, rappelant qu'il est « toujours de sa responsabilité, en tant que président, de défendre les intérêts des citoyens américains pendant les quatre prochaines semaines ».
« Même s'il ne prend pas cela au sérieux, je le ferai », promet Joe Biden, qui sous-entend donc une étroite collaboration entre sa future administration et le FBI, l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures américaine (CISA), et le bureau du directeur du Renseignement national.
Source : CBS