Connu pour ses canulars parfois violents, Ulcan a été condamné à une peine de prison ferme. Il est aujourd'hui installé en Israël.
Gregory Chelli, alias Ulcan, a été condamné mardi à deux ans et demi d'emprisonnement, après avoir été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris d'avoir orchestré toute une série de canulars téléphoniques assimilés à du « swatting », entre 2014 et 2016. Alors qu'il vit en Israël et qu'un mandat d'arrêt a été émis à son encontre, son avocat annonce son intention de faire appel.
Ulcan, absent à son procès, condamné et sous le coup d'un mandat d'arrêt
Plus précisément, Ulcan a été reconnu coupable de quatorze infractions. Il a pour cela été condamné à une peine de prison ferme, mais également à verser 18 000 euros de dommages et intérêts aux victimes, outre une ardoise de 9 250 euros de frais de justice à honorer. C'est bien plus que ce que réclamait le parquet, qui proposait deux ans de prison.
Le hacker de 39 ans faisait l'objet de quatre dossiers pour des appels malveillants, des dénonciations calomnieuses et des menaces de mort, symbolisés par des canulars téléphoniques de très mauvais goût, pour ne pas dire violents. C'est ce que l'on appelle le « swatting », des « faits graves » commis pour nuire aux victimes. Certains canulars ont nécessité des moyens de police très importants, sur la base de la dénonciation mensongère.
Gregory Chelli ne s'était pas présenté à son procès en décembre dernier. S'il réside à Ashdod, près de Tel-Aviv, sa défense reprochait une convocation qui n'a pas été adressée dans les règles de l'art. Et personne ne le représentait non plus mardi, au moment de l'énonciation de la décision. Cela n'empêchera pas son avocat de faire appel, car tel est son souhait.
Des piratages et des canulars qui tournent mal, très mal
Ulcan possède un palmarès « impressionnant ». En 2014, il s'était fait passer pour le mari de Martine Aubry, indiquant à la police qu'il avait tué sa femme et qu'il était retranché et armé. À l'époque, il avait voulu faire payer à l'ancienne ministre la mise en pause du jumelage entre la ville de Lille, dont elle est la maire, et une ville israélienne. La même année, un homme avait dû se déshabiller devant plusieurs représentants des forces de police. Ulcan avait fait passer l'individu pour un skinhead tatoué qui venait d'assassiner sa femme, après que cette dernière avait enlevé la vie à son bébé, à coups de couteau.
Condamné à cinq reprises, le hacker, qui se considère comme un militant sioniste, est passible d'une nouvelle affaire pénale, après un canular à l'encontre d'un journaliste de Rue 89 qui lui avait consacré un portrait. Cette fois-ci, il avait contacté les parents du reporter pour leur faire croire qu'il était décédé. Quelques jours seulement après les coups de fil, le papa du journaliste mourait d'un infarctus.
Il risque aussi une condamnation pour ses méfaits envers les sites de Libération et de Radio France, qu'il avait piratés il y a quelques années.
Source : Le Monde