Deux antennes 4G et 5G qui cohabitent, ici à Monaco. L'antenne 4G est facilement reconnaissable, avec son allure "bâton" (© Alexandre Boero pour Clubic)
Deux antennes 4G et 5G qui cohabitent, ici à Monaco. L'antenne 4G est facilement reconnaissable, avec son allure "bâton" (© Alexandre Boero pour Clubic)

Âgé d'une trentaine d'années, le militant anti-5G avait pris pour cible deux antennes-relais jurassiennes, brûlées et détruites l'an dernier. Un coup d'épée dans l'eau, pour un procès sans public.

Son homonyme (homonyme seulement !) Xavier, aime la 5G. Boris Niel, lui, ne l'aime pas du tout. Il la trouve même très dangereuse. Ce trentenaire originaire de Besançon espérait faire passer un message en détruisant deux antennes-relais 5G. Il a finalement été condamné par la justice, pour s'en être pris à des pylônes qui n'hébergeaient même pas d'antennes de cinquième génération.

Elle est où l'antenne 5G, elle est où ? Elle est pas là !

Jugé à Nancy, « sans public et sans défense », comme le note L'Est Républicain, Boris Niel, qui a vu son avocat lui poser un lapin, faisait face au juge pour des méfaits commis dans la nuit du 9 au 10 avril 2020. Cette nuit-là, l'homme a affronté les pentes du mont Poupet (dans le Jura), dont le sommet culmine à 851 mètres. De quoi se faire les jambes.

Il a alors mis le feu à deux pylônes sur lesquels étaient installées des antennes-relais de télécommunications, pensant que les deux abritaient des antennes 5G. Sauf qu'en réalité… il ne supportait aucune antenne 5G. Pas de bol pour Niel, qui n'a évidemment rien pu nier, puisqu'il a préféré garder le silence, alors que son ADN fut retrouvé sur place.

« J'ai agi car les problèmes de la société actuelle me prennent mes tripes », a-t-il finalement lâché devant la maigre assistance du jour. « Cette affaire n'est pas un délire de pyromane. J'ai fait ça pour des raisons politiques par rapport à la 5G et au désastre écologique ».

De plus en plus d'antennes vandalisées avec l'émergence de la 5G

Le mont Poupet ne comportait donc pas d'équipements 5G, comme l'a rappelé l'avocat d'Orange, maître Matthias Guillou. L'homme en robe a d'ailleurs saisi l'occasion pour indiquer que 170 attaques contre des antennes-relais avaient été perpétrées en 2020 dans toute la France. Des assauts motivés par l'aigreur de militants envers la 5G, qu'ils estiment dangereuse pour la santé et pour l'environnement.

Le prévenu, Boris Niel, a été condamné à quatre ans de prison, dont deux ans ferme. Il devra également s'acquitter de dommages et intérêts à hauteur de 91 000 euros. L'an dernier, deux hommes avaient déjà été condamnés à de la prison ferme pour avoir incendié une antenne-relais, toujours dans le Jura.