L'installation jugée indispensable d'une antenne 5G d'une commune vendéenne a été suspendue par la justice, donnant raison aux habitants qui s'y opposaient. Mais l'affaire n'est pas terminée.
De nombreuses communes s'opposent à l'installation d'une antenne 5G sur leur territoire pour des raisons diverses, invoquant souvent des questions environnementales, de santé publique ou même esthétiques. Mais à Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée, les habitants ont dégainé l'argument économique pour empêcher le lancement d'un chantier promis à Totem, filiale d'infrastructures de l'opérateur Orange. Dans cette affaire, c'est surtout le comportement du maire qui a quelque peu surpris.
Le maire a autorisé l'installation de l'antenne 5G, avant de s'y opposer
Le tribunal administratif de Nantes a décidé de suspendre, dans une décision du 17 avril 2024, l'installation. Une victoire donc pour les habitants opposés au projet d'antenne 5G, qui considèrent avoir perdu beaucoup de temps dans cette affaire.
Le comble de l'histoire, c'est que le maire de la commune, Maxence de Rugy, a d'abord autorisé l'installation de l'antenne 5G et les travaux, avant de manifester aux côtés de ses administrés le 19 janvier dernier, pour leur indiquer comprendre leur démarche.
Le jour de la manifestation, symbolisée par une banderole « Non au pylône 5G », l'édile de Talmont-Saint-Hilaire a carrément assuré aux habitants que l'antenne 5G ne prendrait pas pied dans la commune. Du pain béni pour l'avocat des habitants révoltés, maître Geoffrey de Baynast, qui a découvert la photo chez nos confrères de Ouest-France.
L'antenne 5G serait indispensable au réseau de la commune
S'ils ont essayé de faire entendre raison au maire dans un premier temps, les résidents ont finalement décidé de saisir le tribunal administratif, pour faire annuler le permis de construire, avec succès. Face au comportement pour le moins ambigüe du maire, il ne fallait plus tergiverser.
Et parce que cette histoire est décidément rocambolesque, même après son épilogue, le maire a bien demandé le rejet des requêtes des habitants devant le juge administratif, avant de se déclarer satisfait du verdit, qui lui est pourtant défavorable.
Plus tard, le premier magistrat de la commune expliquera qu'il ne pouvait pas refuser un permis de construire, même s'il était sur le fond d'accord avec les citoyens. Pourtant, le maire avait bien la possibilité de s'y opposer. Totem était en revanche, après avoir reçu l'autorisation, dans son droit d'édifier l'antenne. Pour la petite histoire, l'installation d'une antenne est toujours à l'étude, car la commune souffre toujours de problèmes de réseau. Sacré monsieur le maire, sans doute voulait-il faire plaisir à tout le monde !
03 mai 2024 à 11h52
Source : Ouest-France