SFR et Bouygues Telecom veulent installer une antenne 5G sur une commune de Dordogne. Mais l'emplacement et la méthode font sortir de ses gonds la mairie.
Dans la toute petite commune de Siorac-en-Périgord (Dordogne), à peine plus de 1 000 habitants, le projet d'installation d'une antenne 5G fait polémique. Un collectif de résidents et la municipalité évoquent à la fois des raisons sanitaires et esthétiques pour justifier leur opposition. Derrière ce projet, on retrouve les deux opérateurs télécoms SFR et Bouygues Telecom.
L'emplacement de l'antenne 5G agace la commune
La mairie de Siorac-en-Périgord, Didier Roques, a reçu le 21 février dernier un courrier recommandé avec accusé de réception émanant de SFR et Bouygues Telecom. Les deux opérateurs lui expliquent alors leur projet consistant à installer une antenne 5G sur la commune.
D'emblée, la méthode dérange l'édile, qui explique avoir déjà été approché il y a quelques années pour un projet d'installation. « Au moins, quelqu'un s'était déplacé pour nous le présenter », ajoute-t-il. Ça, c'est pour la forme.
En ce qui concerne le fond, le maire pointe du doigt l'emplacement évoqué par les opérateurs. L'antenne 5G pourrait être installée dans le centre-ville de la petite commune, dans un quartier résidentiel et plus particulièrement face à la gare. Ce qui déplaît encore plus à monsieur Roques, c'est le petit jeu réglementaire auquel se livreraient SFR et Bouygues Telecom.
La mairie déplore le stratagème de Bouygues et SFR
La réglementation prévoit qu'une antenne mobile ne peut pas être installée à moins de 100 mètres d'une crèche ou d'une école. Même chose pour un château, et il y en a un à Siorac-en-Périgord. Ce n'est évidemment pas la première fois que les opérateurs jouent avec cette limite pour optimiser l'emplacement d'un pylône, et il faut ici reconnaître que c'est tout à fait leur droit.
Sauf que le petit tour joué par les opérateurs, qui envisagent d'installer l'antenne à 110 mètres de l'école très exactement, ne plaît pas au maire de la commune ni aux habitants, près de la moitié d'entre eux ayant signé une pétition pour dénoncer le projet. D'autant plus que l'antenne de 27 mètres de haut prendrait place en face d'habitations.
Comme ultimes arguments, Didier Roques rappelle que la commune voisine, Urval, abrite déjà deux antennes, et que son village va qui plus est bientôt être équipé de la fibre optique, lui qui y est enfin éligible. Alors la 5G, oui, pour les habitants, mais pas avec une antenne installée n'importe où, disent-ils. Une nouvelle rencontre est prévue entre élus locaux et opérateurs cette semaine.
03 mai 2024 à 11h52
Source : Sud Ouest