Le maire d'une petite ville de Gironde tente de mettre tout le monde d'accord sur une solution au manque de connectivité 4G, très décrié par ses administrés.
Mais, entre la préservation des sites et les craintes sur les effets néfastes des antennes de téléphonie mobile sur la santé, l'élu est confronté à un défi insurmontable.
Un casse-tête pour Free et la mairie
La ville de Plassac, 936 habitants, située à un peu plus de 50 km au nord de Bordeaux, est déchirée par un débat épineux. Depuis plusieurs années, les habitants n'ont pas accès à une connectivité mobile décente. Malheureusement, l'installation d'une antenne 4G peut rapidement devenir un véritable parcours du combattant, et les habitants de la commune en font, littéralement, les frais.
Pourtant, le maire n'est pas sourd aux préoccupations de ses administrés, et un partenariat avantageux avec Free Mobile a été initié il y a trois ans. En effet, l'opérateur a émis le souhait de s'installer sur des parcelles communales, assurant ainsi un contrôle important de la municipalité sur la localisation d'une antenne, celle-ci pouvant mesurer quelques dizaines de mètres de hauteur.
Si plusieurs emplacements ont été proposés par la ville, aucun ne convient à Free ou aux élus. Soit l'emplacement ne permet pas une bonne émission, soit la pollution est trop importante. Finalement, l'emplacement présenté au conseil municipal le mois dernier se situe à une trentaine de mètres d'une statue de... la Vierge.
Question de croyances ?
Placé au sommet d'une colline, avec une vue parfaite sur une grande partie de Plassac, l'emplacement répond parfaitement au cahier des charges de l'opérateur. Mais, la démocratie étant ce qu'elle est, le conseil municipal s'est prononcé contre le projet par sept voix contre six. En effet, la perspective d'une antenne de 55 mètres de haut non loin d'un monument, qui plus est religieux, n'a rien d'enchantant.
Plus encore, un autre sujet s'est invité dans la discussion, le maire expliquant que le débat s'est tout d'abord tourné « sur la 5G et ses effets potentiels ». En effet, Free souhaite ajouter des relais 5G à son antenne à l'avenir, afin de rendre le projet plus viable sur le long terme. Même si aucun effet néfaste de cette norme sur la santé n'est démontré, les craintes semblent ici avoir suffisamment de poids pour influencer les décisions des élus.
D'autant que l'opérateur n'est pas obligé de s'installer sur un site appartenant à la commune. La possibilité de s'associer à un acteur privé pourrait maintenant devenir plus intéressante pour Free Mobile, au grand dam du maire, car en cas d'accord avec la société, « cela représente une somme de 100 000 € en faveur de la commune ». Une manne financière non négligeable pour une ville de moins de mille habitants. Mais, que voulez-vous, la Sainte Vierge ne semble pas vouloir exaucer les prières de ces derniers à ce sujet…
Source : Haute Gironde, Univers Freebox