Suite à l'arrestation vendredi en Espagne de trois hackers soupçonnés d'appartenir à la mouvance Anonymous, le collectif d'hacktivistes a réagi en piratant le site de la police espagnole durant la nuit de samedi à dimanche.
Les trois hackers, soupçonnés d'être les fers de lance de la branche espagnole d'Anonymous, ont été arrêtés par la police locale vendredi dernier à Barcelone, Valence et Almaria. Le responsable de la section d'investigation technologique espagnole a précisé que deux des pirates n'avaient de connexion personnelle à Internet, et passaient par le WiFi de leur voisin pour accéder au Web sans éveiller les soupçons : peine perdue visiblement puisque la police les avait dans le collimateur depuis longtemps.
Au domicile de l'un des pirates, la police a trouvé un serveur ayant servir lors de différentes attaques d'Anonymous, comme celles visant les gouvernements d'Egypte, de Libye ou d'Iran, ainsi que celles de l'Operation Sony lancée début avril sur le Playstation Network -mais sans rapport avec l'autre attaque du 16 avril ayant entraîné la fuite de millions de données. Les hackers sont également accusés d'avoir récemment attaqué le site du Parlement espagnol, celui de la police de Catalogne, et plusieurs autres.
Une riposte d'Anon
Suite à cette affaire, Anonynous a réagi en faisant tomber le site de la police espagnole, www.policia.es. Une attaque revendiquée via Twitter, et menée contre les autorités du pays en signe de protestation contre l'arrestation de « protestataires pacifiques ». Le site, victime d'une attaque DDOS dans la nuit de samedi à dimanche, est toujours hors service actuellement.
Dans un communiqué, Anonymous a déclaré à destination de la police espagnole « nous n'avons pas de membres et nous ne sommes pas un groupe constitué, vous avez arrêté trois citoyens s'exprimant par eux-mêmes ». Même si, par définition, tout le monde peut se considérer comme anonyme, le groupe joue tout de même sur les mots et a su prouver à maintes reprises qu'il bénéficiait d'une organisation structurée et d'adeptes dans un nombre suffisant pour mettre hors service très rapidement les sites et services attaqués. Les autorités espagnoles n'ont pas fait de commentaire supplémentaire pour l'instant.
32 arrestations en Turquie
Aujourd'hui, c'est au tour de la Turquie d'annoncer avoir arrêté pas moins de 32 hackers suspectés de faire partie d'Anonymous. C'est l'agence turque Anatolian qui s'en fait l'écho, indiquant que les suspects sont actuellement maintenus en détention suite à des raids qui ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Les hackers seraient soupçonnés d'avoir participé à des attaques sur les sites du gouvernement turc pour dénoncer le filtrage d'Internet dans le pays. Des représailles ne devraient pas se faire attendre si on en croit les évènements en Espagne.