Le piratage du compte de Jack Dorsey, P.-D.G. de Twitter, a mis en lumière un type de fraude de plus en plus répandu : les arnaques à la carte SIM. Et les conséquences peuvent aller bien au-delà de quelques tweets injurieux ou racistes.
Il y a quelques jours, on apprenait que le P.-D.G. de Twitter, Jack Dorsey, s'était fait pirater son compte... Twitter. Pour y parvenir, les hackers ont utilisé une méthode de plus en plus en vogue : l'arnaque à la carte SIM.
Les limites de l'authentification à deux facteurs
Cette forme de fraude repose sur une faille du système - pourtant censé être particulièrement sécurisé - d'authentification à double facteur. Il consiste pour le pirate à détourner le numéro de téléphone de sa victime, pour le rediriger vers une autre carte SIM, dont il aura l'usage.Pour y parvenir, deux méthodes ont été relevées. Soit le hacker se fait directement passer pour l'utilisateur auprès de l'opérateur, par exemple après avoir récupéré des informations personnelles, à la suite d'un vol de données. Soit il parvient à soudoyer les employés de l'entreprise téléphonique, moyennant parfois seulement une dizaine de dollars par victime.
Une fois « l'échange de SIM » effectué, il suffit au pirate de profiter du système d'authentification à deux facteurs. Il peut alors recevoir, par SMS, le mot de passe de l'utilisateur ou un code permettant de renouveler les identifiants.
Vol d'argent
Le hacker peut ainsi prendre possession des différents comptes de sa victime sur les réseaux sociaux, comme cela s'est produit avec Jack Dorsey. Mais il peut surtout, dans certains cas, réaliser des paiements par téléphone mobile, voire prendre la main sur des comptes bancaires.Alors, que faire pour lutter contre cette fraude ? Certains experts en cybersécurité réclament aux entreprises la mise en place de systèmes plus robustes pour s'en prémunir. Les opérateurs pourraient ainsi avoir recours à l'intelligence artificielle pour différencier une demande légitime de transfert de numéro d'une requête frauduleuse. De même, les méthodes d'authentification pourraient faire appel à des clés physiques ou à des applications dédiées, pour éviter de dépendre du SMS.
Ori Eisen, fondateur de Trusona, entreprise spécialisée dans l'authentification sans mot de passe, livre son idée de la solution idéale : « Nous devons chercher des solutions qui ne soient pas faciles à exploiter par les fraudeurs mais faciles à adopter par les gens »... Voilà une bonne idée.
Source : Capital