Cette fois, EternalBlue sert un objectif beaucoup plus matérialiste : il semblerait qu'elle soit utilisée pour miner de la cryptomonnaie.
Faille EternalBlue : après WannaCry, voici WannaMine
La faille EternalBlue a déjà été repérée comme point d'entrée pour des systèmes frauduleux de minage de cryptomonnaie avec le malware Adyllkuzz, mais l'attaque WannaMine est d'un tout autre niveau : si les deux attaques ont pour objectif de miner à l'insu de l'utilisateur de la cryptomonnaie Monero, car elle se mine en utilisant les ressources du CPU et non celles de la carte graphique comme les plus traditionnelles Bitcoin ou Ethereum, WannaMine se révèle plus complexe et plus dangereuse.Adyllkuzz est un « simple » malware qui s'installe sur l'ordinateur de la victime ; WannaMine n'est pas un malware au sens premier du terme : il s'agit d'un simple script. De fait, il n'installe à proprement parler aucun logiciel sur l'ordinateur de la victime et se contente de s'intégrer à des outils présents dans Windows. Il devient donc extrêmement difficile de détecter une infection.
Les attaques WannaMine augmentent... et ciblent même les ordinateurs patchés
Si vous avez mis à jour votre version de Windows pour combler la faille EternalBlue, ne vous sentez pas protégés pour autant : selon les spécialistes de la sécurité informatique de Panda Security, l'attaque WannaMine peut fonctionner même sur des ordinateurs où la faille n'est plus présente.WannaMine intègre un logiciel en libre accès permettant de récupérer des mots de passe Windows appelé MimiKatz et qui a été développé par le hacker WhiteHat français Benjamin Delpy. Il l'utilise pour récupérer des mots de passe et tenter de s'infiltrer une première fois dans le système. Si cette tentative échoue, WannaMine se tourne vers la faille EternalBlue pour compléter sa tâche. De fait, même les systèmes patchés contre EternalBlue sont vulnérables.
Si l'attaque réussit, WannaMine va miner de la cryptomonnaie Monero et infecter d'autres ordinateurs, surtout si la première infection a été réalisée sur un ordinateur relié à un réseau comme celui d'une entreprise.
Selon les spécialistes de CrowdStrike, le nombre d'attaques est en forte augmentation depuis le début de l'année 2018, alors que la première instance de WannaMine a été identifiée en octobre 2017. Et si l'attaque peut paraître inoffensive et se résumer à une partie du CPU qui est détournée pour miner, elle est assez puissante pour rendre inopérants plusieurs ordinateurs d'une entreprise et bloquer leurs activités.
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