Voilà un nouveau rapport qui fait froid dans le dos. Alors que de nombreux établissements médicaux font régulièrement face à des malwares les empêchant d'exécuter certaines de leurs missions efficacement, les virus vont bien au-delà que causer des perturbations et engendrer des pertes financières.
Le rapport en question permet d'établir que, sur 600 établissements questionnés aux États-Unis, 40 % ont au moins subi une attaque par malware au cours des deux dernières années. Des actions suffisamment graves pour retarder des soins… et engendrer la mort de patients, selon les sondés.
Le virus mortel n'est pas que bactériologique
C'est un rapport aux conclusions bien tristes. L'étude, commandée par l'agence de cybersécurité Censinet, établit un lien de corrélation entre les attaques par malware et l'accroissement du nombre de décès au sein des établissements médicaux victimes de ces cyberattaques. Aux États-Unis, ce sont près de 600 structures œuvrant dans le domaine de la santé qui ont accepté de participer à cette étude, sans pour autant transmettre de données concrètes. Ce qui oblige, de fait, à prendre avec davantage de recul le rapport en question.
Néanmoins, le bilan serait largement négatif pour les patients. En effet, et pas qu'au pays de l'Oncle Sam, de nombreux établissements de santé ont signalé diverses attaques par le biais de virus. Si le malware peut plus ou moins être efficacement traité, les cas de ransomwares, où il est demandé de payer une rançon pour libérer l'appareil bloqué par le virus informatique, sont bien plus contraignants, aussi bien au niveau du blocage que des pertes financières engendrées.
Ainsi, 40 % des structures questionnées dans l'étude affirment avoir subi au moins une cyberattaque par ransomware au cours des deux dernières années. Un chiffre d'autant plus lourd avec la rétrospective de la pandémie de COVID-19 et de la tension générée par le virus au sein des établissements médicaux de tout type.
Un quart des établissements affirme que le nombre de décès a augmenté
Conséquence des virus informatiques selon les établissements de santé, les malwares auraient, pour un quart des sondés, engendré davantage de décès qu'en temps normal, notamment lorsqu'il est question de ransomwares. 67 % des établissements ayant subi une cyberattaque ont été victimes d'un virus nécessitant une rançon. Cela a engendré des retards de consultations ou des reports d'intervention dans 70 % des cas, selon les sondés. Pire encore, sur les 67 % des établissements, 33 % ont été attaqués à plusieurs reprises au cours des deux dernières années.
S'il convient, une fois encore, de prendre les résultats d'une telle étude avec des pincettes, étant donné le faible nombre d'établissements interrogés et l'impossibilité concrète de vérifier leurs dires, le phénomène se serait largement accru depuis le début de la pandémie de COVID-19, et la décrue n'est pas encore amorcée.