Capture d'écran d'une vidéo tuto de DroidSticks © Clubic
Capture d'écran d'une vidéo tuto de DroidSticks © Clubic

Un Britannique a été condamné à une peine de 30 mois de prison, coupable d'avoir revendu des box Android piratées, en boutique et en ligne. Un petit business qui lui a rapporté plus de 2,6 millions d'euros.

En l'espace de quelques années, Halton Powell est parvenu à faire de la marque Droidsticks (des box sous Android) et de son package complémentaire Kodi des incontournables de l'IPTV au Royaume-Uni. Il faut dire que les boîtiers vendus comportaient l'attirail rêvé des amateurs de contenus : des chaînes de télévision payantes et services de streaming par centaines.

DroidSticks, un business qui fonctionnait (en grande partie) grâce à eBay

Halto Powell a démarré son activité en novembre 2013, à l'époque sous le nom AndroidSticks, ce qui lui a valu quelques soucis de propriété intellectuelle dès l'année suivante. L'entreprise fut alors renommée DroidSticks, son nom définitif. Celui qui se décrit comme technicien en électronique œuvrait grâce à une petite boutique physique.

Mais il s'est mis à vendre de plus en plus de ses box en ligne, via la plateforme de e-commerce eBay. En soi, la vente de boîtiers IPTV Android n'est pas illégale. Mais l'exploitation qui en était faite (par les contenus) a fait basculer le processus du côté obscur de la force, et donc dans l'illégalité.

C'est d'ailleurs l'entreprise eBay, soucieuse de la hausse des ventes de boîtiers préconfigurés illégaux, qui fut à l'origine d'une enquête de police, lancée en 2015. Un mois après le début des investigations, un enquêteur infiltré s'est procuré un exemplaire du fameux boîtier, dans la boutique d'Halton Powell à Chingford, à l'est de Londres. C'est là que les policiers ont compris à quoi se livrait le vendeur britannique.

Powell a essayé de dissimuler des preuves… mais il a finalement été condamné

Les box estampillées DroidSticks étaient vendues avec le logiciel Kodi préinstallé. Kodi, c'est ce petit logiciel open source qui permet de diffuser du contenu sans être restreint par des licences ou une boutique en ligne d'applications. Jusque-là, tout va bien, sauf que la box contenait un pack, le Droidsticks Wizard, qui permettait d'installer tout un tas de modules complémentaires, donnant alors la possibilité d'accéder à des services et chaînes payantes piratés.

En 2016, plusieurs perquisitions ont aidé la police à mettre la main sur 1 300 appareils rassemblés dans un box de stockage, ainsi que 121 autres modèles retrouvés dans la boutique de Powell directement. Si l'individu a brillé par son silence, les services de police ont fini par trouver les bonnes réponses en fouinant le compte bancaire de M. Powell. Celui-ci faisait état de 24 515 appareils vendus rien que sur eBay, pour un chiffre d'affaires total de 2,3 millions de livres sterling.

Et s'il a bien tenté de dissimuler les preuves et de poursuivre son activité (en basculant son forum d'aide aux utilisateurs en mode privé), Powell fut épinglé pour tentative de poursuivre la fraude. Depuis, les preuves se sont accumulées, et le 11 novembre 2022, le malfaiteur a fini par plaider coupable. Il a été condamné à une peine de 30 mois d'emprisonnement (soit deux ans et six mois derrière les barreaux).

Si Sky, l'un des principaux diffuseurs lésés, a salué la peine prononcée et témoigné de l'importance de la lutte contre « ce type de criminalité », le Crown Prosecution Service (CPS, ou le procureur en sa version britannique) entend lancer une procédure visant à confisquer tous les actifs disponibles de Powell.

Source : TorrentFreak