Le feuilleton IPTV se poursuit en Italie, et avec lui la course aux pirates qui diffusent illégalement les matches de Série A, Ligue 1, Premier League et autres.

L'Italie s'apprête a mener une guerre sans merci contre l'IPTV illégale © Shutterstock / imagestockdesign
L'Italie s'apprête a mener une guerre sans merci contre l'IPTV illégale © Shutterstock / imagestockdesign

Les autorités italiennes ont démantelé un réseau qui, apparemment, rapportait gros. Des biens immobiliers et des voitures de collection auraient notamment été saisis, un butin estimé à plus de 500 000 euros.

Une "fraude sophistiquée" selon les enquêteurs

Sky, DAZN, Netflix, ou encore Mediaset : voilà les noms des services de streaming détournés par les quatre pirates arrêtés par les autorités italiennes. Ils diffusaient non seulement la Série A, le championnat national italien, mais aussi la Ligue 1 et la Premier League, ainsi que des films et séries.

Les enquêteurs ont découvert un système de piratage impliquant quatre personnes, avec pour principal suspect un homme qui serait à l'origine d'un important système pour générer des revenus grâce à l'IPTV. Ce réseau fournissait les programmes par le biais d'un pack, payant, à des prix sans aucun doute largement inférieurs aux offres des plateformes.

Les pirates avaient trouvé un stratagème dans le but de recevoir l'argent de manière discrète. Ils demandaient à leurs clients de passer par Postepay, qui n'est autre qu'un service de cartes prépayées fourni par la Poste italienne. Plutôt que d'acheter des cartes prépayées à leur nom (nom et numéro de téléphone doivent obligatoirement être renseignés pour utiliser Postepay), les clients rechargeaient les cartes des pirates. C'est de cette manière que les enquêteurs de police ont pu remonter la piste qui les a menés jusqu'à la ville de Lecce, dans le sud de l'Italie.

Cela leur permettait de blanchir des fonds sans laisser de trace trop évidente, bien que le système qu'ils avaient mis en place ne soit pas infaillible, la preuve.

Plus de 500 000 euros saisi

En analysant les comptes et les transactions des pirates, les enquêteurs ont conclu que l'affaire leur aurait rapporté plus de 500 000 euros. Une bonne partie des fonds illicites aurait été réinvestie dans divers actifs pour dissimuler la provenance de l'argent.

Le tribunal de Lecce a ordonné la saisie préventive de plusieurs de ces actifs, incluant cinq biens immobiliers et deux voitures, dont une est décrite comme étant un véhicule de collection.

La Guardia di Finanza estime en outre que d'autres personnes sont impliquées dans ce réseau de distribution illégal. L'investigation se poursuit donc, dans le but d'identifier d'éventuels complices et démanteler entièrement le réseau. Les autorités italiennes espèrent ainsi dissuader d'autres groupes concernés dans ce type d'activité illicite, particulièrement florissante en Europe.

Les utilisateurs pourraient-ils être poursuivis ?

Vu la détermination des autorités italiennes pour faire tomber l'IPTV illégale, on peut légitimement se poser la question de savoir si la liste des utilisateurs des services mis en place par les pirates pourrait faire surface.

Rien ne l'indique pour le moment, mais les récents amendements apportés à la loi 93/2023 contre le piratage en ligne, pourraient bien changer la donne dans de futures affaires. Il est notamment prévu des amendes comprises entre 500 et 5 000 euros à l'encontre des utilisateurs de ces services.

Source : Torrent Freak