Le régulateur des télécoms brésilien est bien décidé à en finir avec les flux de streaming illégaux. Prochaine étape : mettre à contribution les participants au Hackathon Brasil, qui se déroulera les 28 et 29 septembre prochain.
C’est une annonce qui marque une nouvelle étape dans la guerre menée par l’Agence nationale des télécommunications du Brésil (Anatel) contre l’IPTV. À la fin du mois, le régulateur s’associera à la communauté des hackers éthiques pour organiser le tout premier Hackathon local pour les Box TV, en vue de travailler sur des solutions permettant d’entraver le fonctionnement des box non homologuées de manière durable. Objectif : lutter plus efficacement contre les flux de streaming illégaux, de plus en plus répandus sur le territoire brésilien.
Bloquer des millions de boîtiers IPTV illégaux
Contrairement à la France où seule la captation de flux IPTV sans licence est considérée comme illégale, le Brésil a mis en place des mesures anti-piratage beaucoup plus claires. Et pour cause : l’utilisation des box TV est officiellement soumise à la validation d’Anatel qui, sur son portail web, fournit la liste très stricte des équipements autorisés. En d’autres termes, tout recourt à des boitiers non homologués sur le territoire national est parfaitement illégal.
Malgré tout, et en dépit de moyens élaborés ayant permis de bloquer 3000 serveurs et 80% des box illégales au Brésil en 2023, difficile pour le régulateur de lutter de manière exhaustive contre les IPTV pirates. D’où la volonté de travailler main dans la main avec des groupes de développeurs et de hackeurs éthiques lors du prochain Hackathon Brasil.
La consigne est vague, mais ne laisse aucune place au doute concernant les intentions d’Anatel. Les participants au concours devront trouver des moyens efficaces pour interrompre les échanges de données, légaux ou non, entre les boitiers interdits et les spectateurs. Dans la mesure où l’on estime à des millions le nombre de box TV illégales sur le territoire brésilien, l’une des solutions possibles serait d’obtenir un accès à très grande échelle aux box incriminées via la diffusion de logiciels éthiquement malveillants imitant des applications de streaming légitimes ou inspirant confiance.
Une politique de plus en plus sévère pour protéger la propriété intellectuelle
À la clé de ce hackathon d’État : 7 000 réis brésiliens (environ 1 100 euros) pour la première place, 3 000 (480 euros) pour la seconde et 2 000 (320 euros) pour la troisième. Des récompenses financières à mettre en perspective avec un revenu moyen brut national compris entre 3 000 et 3 500 réis par mois.
Le fait qu’Anatel serre encore la vis concernant le piratage s’inscrit dans une logique de lutte contre le piratage renforcée au Brésil. L’annonce fait en effet suite à de nombreuses mesures prises pour restreindre l’accès à certains services et contenus sur le territoire. En août dernier, la chaîne CazéTV avait été obligée de suspendre temporairement la diffusion de la Ligue 1, pour laquelle elle avait obtenu les droits de retransmission, à cause de nombreux internautes français ayant choisi d’utiliser un VPN pour éviter de souscrire un abonnement chez DAZN.
Plus récemment, la mise au ban de X.com avait été doublée d’une interdiction formelle de recourir à un réseau privé virtuel pour contourner la restriction, sous peine de s’exposer à une amende de 8000 euros par jour d’utilisation.
Source : TorrentFreak