Découverte le 17 septembre, l'attaque massive des serveurs d'Adobe, hébergeant les logiciels de la firme mais également ses bases de données utilisateurs, est toujours en partie floue. Si Adobe a déclaré avoir commencé à alerter ses clients touchés dès le 3 octobre, l'entreprise n'a toujours pas terminé cette procédure.
Adobe a ainsi expliqué à Reuters que la démarche prend « plus de temps que prévu » pour identifier les utilisateurs dont les données ont été comprises. A l'heure actuelle, le nombre de personnes véritablement touchées reste flou : de 2,9 millions de membres évoqués début octobre, l'estimation est ensuite passée à 38 millions, puis à 152 millions après la découverte d'une énorme base de données circulant sur des sites spécialisés. Mais Adobe a réfuté cette dernière estimation, expliquant que la base de données en question, très ancienne, contient un grand nombre de comptes inactifs ou même fictifs.
Pour l'heure, l'éditeur de logiciels explique avoir informé 2,9 millions d'utilisateurs dont les informations bancaires ont fuité sur Internet. Ce sont principalement les membres dont les adresses emails et mots de passe ont été récupérés illégalement qui n'ont pas encore été informés des risques encourus - principalement une usurpation d'identité.
Adobe a refusé de donner une estimation du nombre d'internautes concernés par cette situation, expliquant que l'enquête est toujours en cours. Mais des sites tiers n'ont pas attendu que l'éditeur communique pour prendre les devants : c'est notamment le cas de Facebook, qui a pris l'initiative de recouper les fichiers fuités de la base de données avec ses propres informations, pour informer ses membres utilisant la même combinaison d'adresse email et de mot de passe sur sa plateforme.
En somme, si vous disposez d'un compte Adobe mais que vous n'avez pas été informé par l'entreprise des risques liés à ce dernier, cela ne signifie pas que vous ne risquez rien. Le plus prudent s'avère donc être, dans tous les cas, de renforcer la sécurité de votre compte, notamment en modifiant son mot de passe, mais également en faisant de même sur tous les sites où vous utilisez la même combinaison.