Grindr, l'application de rencontres dédiée aux LGBTQ, ne sera bientôt plus sous pavillon chinois. Son propriétaire actuel a en effet conclu un accord pour céder ses parts à une société d'investissement américaine, ce qui devrait rassurer les autorités des États-Unis.
L'application de rencontres Grindr (prononcez « graïndeur ») se présente comme le « réseau social mobile n°1 au monde pour que les personnes gays, bis et queers se connectent ». Depuis 2016, elle est la propriété du groupe chinois de jeux en ligne Kunlun Tech, qui l'avait alors rachetée pour environ 93 millions de dollars.
Protéger les utilisateurs américains
À l'époque, l'opération ne permettait à l'entreprise que de récupérer 60 % des parts. Mais elle avait ensuite ajouté 152 millions de dollars dans la balance, pour amasser finalement 98,59 % du capital. Restait donc 1,41 % pour les dirigeants et employés américains de l'application.Mais ce rachat avait fini par s'attirer les foudres des autorités américaines. Tant et si bien que l'an dernier, le Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) a exigé à Kunlun Tech de revendre Grindr. Ce que le groupe chinois s'était engagé à faire avant la fin de l'année 2020.
Aucune raison n'avait alors été officiellement donnée par l'agence fédérale. Mais en réalité, cette dernière craignait pour la sécurité des utilisateurs américains de l'application. Ceux-ci sont en effet susceptibles de partager des informations personnelles sensibles, par exemple liées à leur orientation sexuelle ou à leur séropositivité. Et l'administration américaine redoutait que le gouvernement chinois ne puisse avoir accès à ces données et ne s'en serve, par exemple à des fins de chantage.
Une vente forcée, mais avec une plus-value
Kunlun Tech a finalement tenu sa promesse. L'entreprise a ainsi annoncé avoir trouvé un accord avec la société américaine San Vicente Acquisition Partners, quant à un rachat pour un montant de 608 millions de dollars. Toutes les parts du groupe chinois seraient alors cédées, tandis que les dirigeants et employés de Grindr conserveraient les leurs.Il ne reste alors plus qu'une étape pour valider définitivement la transaction : l'accord du CFIUS. Mais dans ce contexte, l'organisation gouvernementale ne devrait pas manifester d'objection.
Source : TechCrunch