De nombreuses applications bénéficient d'un « chiffrement de bout en bout » pour assurer la confidentialité des messages.
Un aspect qui n'est pas vraiment du goût de certains pays européens selon un récent document du Conseil de l'UE.
Le chiffrement de WhatsApp bientôt déchiffré ?
Le 12 avril dernier, le Conseil de l'Union européenne délivrait un document d'un peu moins de 70 pages (récemment mis en ligne par Wired), concernant la lutte contre la diffusion de contenus pédopornographiques. Parmi les obstacles cités dans le document, on retrouve le « chiffrement de bout en bout » disponible sur certaines applications de messagerie, et largement mis en avant par WhatsApp notamment (qui va vous demander de saisir le mot de passe plus régulièrement).
« Le chiffrement de bout en bout garantit que seul(e)s vous et la personne avec qui vous communiquez pouvez lire ou écouter ce qui est envoyé ; il n'y a donc pas d'intermédiaires, pas même WhatsApp », explique-t-on chez Meta. Un principe de sécurité qui soulève toutefois de sérieuses interrogations dans certains pays.
Une quinzaine de pays en faveur d'un minimum de contrôle
Parmi les pays les plus sceptiques vis à vis du chiffrement, on retrouve l'Espagne, qui ne serait pas contre le fait d'interdire purement et simplement cet élément de confidentialité pour ce qui est de Signal, iMessage, WhatsApp… « Il serait souhaitable d'empêcher, par voie législative, les fournisseurs de services de mettre en œuvre le chiffrement de bout en bout. »
Au total, sans être aussi catégoriques que l'Espagne, ce sont une quinzaine de pays européens qui souhaiteraient pouvoir bénéficier d'un minimum de contrôle sur les messages échangés sur les applications de messageries chiffrées. À noter que la France ne fait pas partie des pays interrogés.
En Italie, où l'application WhatsApp est une institution depuis de très longues années déjà, on reste très sceptique face à un éventuel « déchiffrement » des messages sécurisés, en évoquant que le système actuel propose un bon équilibre pour ce qui est du respect de la confidentialité et de la vie privée des utilisateurs.
Rappelons que le cryptage de bout en bout est conçu pour que seuls l'expéditeur et le destinataire des messages puissent en voir le contenu. Cela exclut toutes les autres parties, qu'il s'agisse d'escrocs, de la police ou même de la société qui fournit l'application de messagerie en question. En attendant, WhatsApp vient de permettre à ses utilisateurs de modifier un message a posteriori.
Source : Wired