Pour une fois, ce n'est pas le caractère intrusif des photos prises pour Street View par le géant du net qui est mis en cause, mais le scannage des réseaux Wi-Fi par les voitures de Google.
Peter Shaar, le responsable de l'équivalent de la CNIL en Allemagne, pointe du doigt cette pratique qu'il considère comme une violation de la vie privée. Il accuse en effet Google de ne pas se limiter au référencement des points d'accès, mais également de recueillir les noms des réseaux Wi-Fi, ainsi que les adresses MAC des appareils émetteurs.
« Je suis consterné. Je demande à Google de supprimer immédiatement les données personnelles concernant les réseaux sans fil, récoltées illégalement, et d'arrêter de circuler pour alimenter Street View », a-t-il annoncé.
De son côté, Google s'est défendu auprès du quotidien allemand Spiegel en expliquant n'avoir jamais caché cette pratique, effectuée depuis plusieurs années dans le but de cartographier les hotspots Wi-Fi sur Google Maps. Le moteur de recherche indique également qu'il ne publie pas les informations personnelles, tels que les noms de réseaux. Par ailleurs, en Allemagne, les adresses MAC ne sont pas considérées comme des « données personnelles », puisqu'associées à des appareils et non à des personnes.
Ce n'est d'ailleurs pas le seul organisme à recenser les accès Wi-Fi en Allemagne. Skyhook Wireless, entre autre, le fait depuis 2003 sans subir les foudres des défenseurs de la vie privée.
A l'heure actuelle, Google ne propose pas encore sa cartographie des hotspots Wi-Fi sur le territoire allemand, et compte la lancer d'ici à la fin de l'année. Mais cette nouvelle affaire autour du non-respect de la vie privée de la part de la firme de Mountain View qui, malgré un certain souci de transparence, n'en fini plus de se faire épingler pour son attitude, pourrait l'obliger à changer ses plans.