Elle est prête pour le show ! © ESA / CNES / Arianespace / CSG / P.Baudon
Elle est prête pour le show ! © ESA / CNES / Arianespace / CSG / P.Baudon

Six mois après le décollage du télescope James Webb, voici le retour d'Ariane 5 au Centre spatial guyanais ! Pour l'un de ses derniers vols, la fusée embarque deux satellites de télécommunications, MEASAT-3d et GSAT-24. Décollage en direct à 23 h 03 (Paris) si tout se passe bien.

De quoi lancer une période plus active pour le centre spatial.

Une mission « normale » pour Ariane ?

Le Centre spatial guyanais a vécu un printemps complexe. En plus du départ des équipes russes et de l'annulation pure et simple des décollages de Soyouz, l'invasion de l'Ukraine a eu d'autres conséquences sur le programme des lanceurs européens.

En effet, le transport favorisé pour les satellites, ce sont les grands avions cargos Antonov, dont une partie a été détruite en Ukraine et l'autre est en fonction en Russie (et donc sous embargo). Il a donc fallu faire des choix difficiles pour les constructeurs et opérateurs de satellites afin de convoyer les précieuses unités en Guyane. Bateau pour MEASAT-3d, avion militaire pour GSAT-24…

Mais, une fois sur place, les opérations ont repris avec les équipes rodées pour leur préparation au décollage sur Ariane 5. Pour ce lancement « classique » de la grande fusée européenne, la campagne menant jusqu'au compte à rebours final s'est déroulée sans incident. Six mois après le télescope James Webb, le monde entier n'a plus les yeux braqués vers la Guyane, mais choyer les clients privés et institutionnels d'Ariane a son importance.

Presque dix tonnes de satellites

Le décollage est prévu ce 22 juin à 23 h 03 (Paris), dans l'après-midi guyanaise. Il s'agit d'une mission de 40 minutes avec un profil de lancement double que connaissent bien les amateurs d'Ariane 5 : la fusée vise l'injection en orbite de transfert géostationnaire (GTO) et éjectera d'abord le plus gros des deux satellites, MEASAT-3d. Ce dernier est issu des ateliers toulousains d'Airbus Defence & Space et pèse 5,65 tonnes. Il sera utilisé par l'opérateur malaysien MEASAT pour une période nominale de 18 ans, assurant des communications et des connexions sécurisées sur de larges zones non desservies.

Sous le dispositif de lancement double (le SYLDA), on retrouve également le satellite indien GSAT-24 de 4,2 tonnes, qui diffusera des télécommunications (notamment la télévision indienne). Il sera opéré par un nouveau dispositif public-privé, le NSIL (New Space India Limited).

Le décollage du JWST a marqué les esprits. Il n'en reste que 5... © NASA / B. Ingalls
Le décollage du JWST a marqué les esprits. Il n'en reste que 5... © NASA / B. Ingalls

Plus que quelques exemplaires

Les décollages d'Ariane 5 se font rares, pour la raison simple qu'il n'en reste plus beaucoup : cinq seulement, en comptant celui-ci, nommé VA-257. Deux autres (voire trois) devraient avoir lieu cette année encore, avant les tout derniers tirs du « vieux » lanceur européen au premier semestre 2023. L'apothéose finale devrait échoir au lancement de la sonde JUICE vers Jupiter.

Néanmoins, le calendrier est complexe. La transition vers Ariane 6 n'a pu avoir lieu pour l'instant, et il s'agit de préparer la mise en service de cette dernière tout en gardant intacte la fiabilité des derniers tirs d'Ariane 5 : pas question de relâcher son attention ! Ariane 5 doit donc réaliser un sans-faute, quand les yeux européens sont déjà tournés vers l'avenir. Dans moins de trois semaines, le 7 juillet, le nouveau Vega-C décollera pour son vol inaugural…

Source :

CNES