Pine Trail, la nouvelle plate-forme Intel pour netbook

Frédéric Cuvelier
Publié le 25 mars 2010 à 16h45
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Avant l'arrivée de la solution ION de NVIDIA, on peut dire que c'était le calme plat dans le petit monde des netbooks. Intel et son 945GSE semblaient confortablement installés et ce n'est pas la furtive apparition du GMA 500 qui a perturbé cette soporifique quiétude.

Avec sa solution ION, NVIDIA a jeté un pavé dans la mare et poussé Intel à réagir. Chose faite en ce début d'année, avec l'arrivée massive des solutions Pine Trail dans les netbooks. Tout comme ce fut le cas avec le 945GSE, tous les constructeurs se sont d'ores et déjà précipités sur la nouvelle plate-forme d'Intel. Pine Trail arrive avec une nouvelle série de processeurs Atom et quelques modifications d'importance au niveau de l'agencement des composants : quid alors des performances et de la consommation ?

Pour évaluer les effets des changements apportés par Intel, nous avons comparé nos résultats avec ceux issus d'une plate-forme 945GSE et de l'ION de NVIDIA. Que vaut réellement la plate-forme Intel Pine Trail ? La réponse dans ce dossier.

Sommaire :

Pine Trail : gain de place et économie

Le chipset 945GSE est enfin mort, ouf ! Avec Pine Trail, Intel remplace sa vieillissante plate-forme par une solution plus récente et aux changements en apparence nombreux. Tout d'abord, la mode semble être à la réduction du nombre de puces. À l'image de ce qui se fait sur ses Core i3/i5, Intel nous propose une solution associant sur le même die son nouveau processeur Atom, le circuit graphique GMA 3150 et le contrôleur mémoire.

Évoquée pour la première fois à l'IDF 2008 (tout de même), cette nouvelle « architecture » ne compte donc que deux puces là où le 945GSE en comprenait trois. À côté du processeur, on trouve le southbridge sous la forme de l'Intel NM10 Express (nom de code Tiger Point) qui n'a plus pour mission que la gestion des entrées / sorties.

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Ce dernier voit sa taille réduite de façon significative, passant de 31x31 mm et une gravure en 130 nm pour le vieillissant ICH7 à 17x17 mm en 45 nm. Avec l'intégration du northbridge aux côtés du processeur, on parvient donc à un gain de place de 60% selon Intel. Un argument de poids vis-à-vis des constructeurs.

Le TDP de la puce supportant le processeur, l'IGP et le contrôleur mémoire est logiquement supérieur à celui d'un Atom de génération précédente, passant de 2,5 Watts pour l'Atom N270 à 5,5 Watts pour un N450 selon Intel. Le dégagement de chaleur devrait donc en toute logique être davantage localisé puisque ce changement de configuration supprimerait les 6 Watts que consommait le contrôleur mémoire tandis que le southbridge verrait son TDP passer de 3,3 Watts à 2,1 Watts. Le dégagement thermique de la plate-forme diminuerait au final significativement, passant de 11,8 Watts pour le 945GSE équipé d'un Atom N270 à 7,6 Watts avec un Atom N450, soit une diminution théorique de 4,2 Watts.

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Zoom sur les composants

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Quelles sont les nouveautés concernant l'Intel Atom ? La première génération, nom de code Diamondville, fait désormais place au Pineview. Nous avons parlé de la transformation architecturale plus haut, mais qu'en est-il au niveau du processeur en lui-même ? Pas d'évolution au niveau de la finesse de gravure, qui stagne à 45 nm. De même, les quantités de mémoire cache de niveau 1 et 2 restent inchangées (respectivement 56 et 512 Ko).

Concernant les fréquences d'horloge, peu d'évolution également : l'Intel Atom N450 fonctionne à 1,66 Ghz comme le faisait le N280, le très répandu N270 tournant lui quelques mégahertz moins vite (1,6 GHz). Notez en revanche qu'une autre version de l'Atom Pineview destinée aux netbooks, le N470, fera son apparition ce mois-ci et proposera une fréquence de 1,83 GHz. Ajoutons enfin que ces nouveaux CPU prennent en charge l'architecture 64 bits, ce que seuls les Atom double-coeur (le N330 pour être précis) faisaient auparavant.

Le FSB a quant à lui vécu, puisqu'il est remplacé par un bus DMI dont le débit passe de 1 Go/s sur le 945GSE à 2,5 Go/s sur le NM10. Concernant le contrôleur mémoire, il gère désormais 2 slots et accepte jusqu'à 4 Go de mémoire de type DDR2 cadencée à 667 MHz. Enfin, la gestion du dual channel est de la partie, comme c'est le cas sur la plate-forme ION.

Le circuit graphique GMA 3150, enfin, est lui aussi gravé en 45 nm. Il prend en charge DirectX 9 et fonctionne à la fréquence de 200 MHz pour l'Atom N450, et 400 MHz pour l'Atom N470. Il supporte l'accélération matérielle du MPEG-2, mais ne comptez pas sur lui pour lire un Blu-ray : il en sera incapable. Pour cela, il faudra davantage voir du côté des 4 lignes PCI Express dont dispose le chipset. Notez l'apparition d'options d'alimentation dans les pilotes Intel dédiés au GMA 3150.

Il reste finalement au NM10 la gestion de deux ports SATA à 3 Gbit/s, d'un maximum de huit ports USB 2.0, de l'audio HD et du port Ethernet 10/100.

MSI Wind U135

Après le succès de son Wind U100, MSI surfe sur la nouvelle plate-forme Pine Trail d'Intel avec son U135. Si la dalle de 10 pouces le rapproche de son prédécesseur, les modifications esthétiques sont nombreuses.

Commençons par cette dalle justement, de type brillant alors qu'elle était mate sur le U100. Du coup, même si les reflets sont présents, l'image est nettement meilleure que celle proposée par le MSI U100. Le rétroéclairage LED est conservé. Le châssis n'est pas modifié non plus, mais les plastiques noirs et neutres du Wind U100 font place à une robe grise qui rappelle fortement les netbooks Dell. D'autres coloris sont prévus chez MSI : rouge, bleu ou noir.

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Le clavier subit quant à lui des changements relativement profonds. Tout d'abord, félicitons MSI pour enfin avoir inversé les positions des touches Fn et CTRL, cette dernière retrouvant finalement la place qui lui est due, à l'extrême gauche du clavier. En revanche, nous regrettons l'ajout d'une touche de fonction Fn à la droite du netbook, cet ajout diminuant significativement la taille de la touche Entrée. Dommage.

Un bon point également pour le touchpad, qui gagne en largeur (8 cm au lieu de 5) et ne perd pas en hauteur (toujours 4 cm). Son utilisation est donc d'autant plus agréable, même si aucun dispositif multitouch n'a été retenu par MSI. Pour en finir avec l'aspect ergonomie, précisons que le MSI Wind U135 dispose de plusieurs raccourcis intéressants, l'un d'entre eux permettant par exemple d'activer le mode Turbo Battery prévu par MSI : ce dernier abaisse la luminosité à 40% ainsi que la fréquence du processeur et donc sa consommation.

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L'intérieur de la bête

Si MSI a visiblement fourni des efforts concernant l'ergonomie de son netbook, certains éléments n'ont quant à eux pas évolué. C'est le cas en particulier de la connectique. On retrouve, comme sur le MSI U100 :
  • un port USB, un lecteur de cartes, la connectique audio, une sortie VGA et la connexion Ethernet à droite ;
  • 2 ports USB à gauche de l'appareil.
Vous l'aurez noté, pas de prise HDMI sur ce netbook du fait de la conception de Pine Trail. Cet équipement est en revanche complété par une webcam 1,3 mégapixel et par une puce Wi-Fi gérant la norme 802.11n et d'un disque dur d'une capacité de 250 Go fonctionnant à 5 400 tours par minute.

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Les composants de ce U135 tournent autour de la plate-forme Pine Trail d'Intel : le chipset NM10, le processeur Atom N450 et 1 Go de mémoire vive DDR2 fonctionnant à 667 MHz. Notez que malgré cette configuration au TDP particulièrement faible, le portable de MSI souffre d'une ventilation particulièrement bruyante, y compris au repos.

Doté d'une batterie 6 cellules, ce MSI Wind U135 affiche un poids de 1,28 Kg sur la balance. Il est proposé aux alentours de 350 euros accompagné de Windows 7 32 bits Edition Starter.


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Performances synthétiques

Afin d'évaluer les performances de la nouvelle plate-forme d'Intel et du nouveau processeur Atom N450, nous avons effectué une série de tests. Les résultats sont reportés dans des graphiques où figurent également les performances du MSI Wind U100, équipé de l'ancienne plate-forme d'Intel (le 945GSE) et de l'Atom N270, ainsi que celles du Compaq Mini 311, pourvu de la solution NVIDIA ION. Nos différents tests ont été effectués sous Windows 7 Edition Starter.

Test sur le processeur

ScienceMark 2 Primordia

ScienceMark 2 est un utilitaire de test utilisant le processeur pour effectuer toute une batterie de calculs scientifiques. Ici, c'est le fameux Primordia qui va mettre à l'épreuve nos trois netbooks.

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Score pour le calcul Primordia de ScienceMark 2. Le plus grand est le meilleur.

Avec ses 60 MHz supplémentaires sur le papier, le N450 du MSI Wind U135 surpasse logiquement ses concurrents sur un test où la fréquence de fonctionnement prime. Toutefois, la différence reste faible, de l'ordre de 5%. A processeurs égaux (à savoir l'Atom N270), le MSI Wind U100 et de le HP Mini 311 font évidemment jeu égal.

Cinebench 10

Cinebench 10 est basé sur le moteur de l'application professionnelle Cinema4D. Pour évaluer les performances de nos systèmes, le logiciel effectue le rendu 3D de la scène en question de façon uniquement logicielle et nous donne un indice final sur la rapidité de la machine sans faire intervenir les performances des contrôleurs graphiques.

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Score obtenu sous Cinebench 10. Le plus grand est le meilleur.

Les résultats ici sont sensiblement les mêmes que ceux obtenus sous ScienceMark Primordia, avec toujours un léger avantage pour l'Atom N450, de l'ordre de 5,5%. Encore une fois, pas de différence entre le MSI Wind U100 et le Compaq Mini 311.

Test sur la mémoire vive

La mémoire vive est un autre élément des plus essentiels dans un ordinateur, et les netbooks n'échappent pas à la règle. Pour évaluer les capacités de nos deux modèles en test, nous avons utilisé le fameux Memory Benchmark de Sandra 2010. Les résultats sont retranscrits dans ces deux graphiques représentant la faculté des plates-formes à travailler sur des nombres entiers pour le premier, à virgule flottante pour le second.

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Calculs sur les entiers. Le plus grand est le meilleur.

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Calculs sur les nombres à virgule flottante. Le plus grand est le meilleur.

L'adoption du double canal par Intel et NVIDIA place les performances de Pine Trail et de ION loin devant celles du 945GSE. La bande passante est supérieure de 8 à 15% selon le type de calcul effectué.

Test sur le disque dur

L'unité de stockage est un élément également très important dans l'évaluation des performances d'une machine. Pour effectuer nos mesures, nous avons utilisé l'utilitaire dédié de la suite PCMark05 ainsi que le très connu HDTach.

HDTach 3.04

L'utilitaire HDTach est très utile pour en savoir un peu plus sur un disque dur. Il précise les taux de transfert en lecture et les temps d'accès à l'unité de stockage.

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Performances obtenues sous HDTach en lecture. Le plus grand est le meilleur.

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Performances obtenues sous HDTach en temps d'accès. Le plus petit est le meilleur.

On peut observer ici les efforts fournis par les constructeurs pour associer à leurs netbooks des éléments un peu plus performants qu'ils ne l'étaient initialement. Le disque dur du MSI Wind U135 n'a en effet plus rien à voir avec celui qui équipait son prédécesseur le U100, avec des performances en lecture plus que doublées. Le disque équipant le Mini 311 de HP reste toutefois le plus performant, avec un débit équivalent, mais un temps d'accès réduit face au disque du Wind U135.

PCMark05 - HDD Test

Le test de l'unité de stockage réalisé par PCMark05 diffère sensiblement de celui effectué par HDTach. Ici, le score reflète de manière globale les performances en lecture et en temps d'accès, ce qui vient résumer les résultats vus précédemment avec HDTach.

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Performances obtenues sous le HDD Test de PCMark05. Le plus grand est le meilleur.

Sans surprise, c'est bien le disque du Compaq Mini 311 qui arrive en tête de ce test, suivi de près par celui du Wind U135. Le « vieux » MSI Wind U100 prend logiquement la dernière place avec des performances près de 30% moins bonnes que son successeur.

Tests applicatifs, 3D

Si les tests synthétiques (qui éprouvent les différents composants d'une machine de manière à en donner une vision globale des performances de l'ordinateur) sont intéressants, rien ne vaut quelques applications classiques pour apprécier ce de sont capables nos plates-formes.

Compression de fichiers - Winrar 3.9

Winrar est également une application traditionnellement utilisée pour apprécier les performances d'une machine par un test tout à fait proche de conditions normales d'utilisation. C'est ici un dossier de près de 270 Mo, contenant des fichiers de quelques Ko à plusieurs Mo, que nous avons voulu compresser par la méthode standard du logiciel.

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Temps mis pour effectuer la compression de notre dossier. Le plus petit est le meilleur.

Étonnamment, le MSI Wind U135 ne parvient pas à faire mieux sur ce test que son prédécesseur, alors que ses performances au niveau du processeur et de la bande passante sont meilleures. Le HP Mini 311 et son chipset ION sont en revanche plus rapides de quelques secondes.

Encodage d'une vidéo

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Durée de l'opération d'encodage en secondes. Le plus petit est le meilleur.

Cette fois-ci, le Wind U135 Pine Trail est effectivement plus performant que le U100 et son 945GSE, mais de 4% seulement. À l'image de ce que nous avions vu sur les tests synthétiques, le gain est bel et bien faible entre les deux plates-formes. Sur ce test utilisant principalement le processeur, le Mini 311 et le Wind U100 sont logiquement assez proches.

Le temps d'allumage du netbook

Nous nous sommes enfin prêtés au petit jeu de la mesure du temps de démarrage de Windows, du moment où nous avons actionné le bouton d'allumage jusqu'à l'apparition du fond d'écran de notre bureau. Les résultats sont consignés dans ce tableau.

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Temps de démarrage de Windows. Le plus petit est (évidemment) le meilleur.

L'intérêt de la mémoire double canal est ici très clair : ION et Pine Trail lancent Windows 7 deux fois plus vite que le 945GSE, ce qui n'est pas un luxe. Le confort d'utilisation est d'ailleurs nettement perceptible sous ces plates-formes face au vieillissant chipset d'Intel qui équipe encore une grande partie des netbooks en circulation.

Test sur le contrôleur graphique

S'il paraît évident que le GPU n'est pas le point fort d'un netbook (dont les performances ne sont pas comparables ne serait-ce qu'à celle d'un notebook d'entrée de gamme), il nous a toutefois semblé intéressant de confronter Pine Trail à ION et au vieux GMA 950 d'Intel. Pour ce faire, nous avons utilisé le test GPU de 3DMark 06.

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Résultats obtenus sous 3DMark06. Le plus grand est le meilleur.

Le résultat est sans appel pour Intel : l'évolution entre le GMA 950 et le GMA 3150 est quasi-nulle. Le résultat est d'autant plus affligeant que le nouveau circuit graphique n'est pas capable de décoder un signal HD matériellement, alors que le GMA 500 de la plate-forme Poulsbo (qui a équipé quelques netbooks comme le Sony Vaio P ou encore le HP Mini 12) prenait en charge l'accélération matérielle du MPEG-2, du VC-1 et de l'AVC. L'ION de NVIDIA fait alors office de solution miracle à côté de ce que propose Intel.

Autonomie et consommation

L'autonomie et la consommation sont deux notions primordiales quand il s'agit d'ordinateurs fortement nomades comme le sont les netbooks.

Autonomie - Battery Eater

Évoquons tout d'abord les performances en matière d'autonomie. Elles dépendent fortement de la consommation du netbook (que nous étudierons après), mais aussi de la batterie qui l'équipe. Pour effectuer ce test d'autonomie, nous nous sommes servis du logiciel Battery Eater, qui stimule le processeur et l'affichage, et avons placé la luminosité au milieu de sa puissance. Les liaisons sans fil ne sont pas activées. Les résultats sont consignés dans le graphique suivant.

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Durée d'autonomie des deux netbooks pour le test normal de Battery Eater. Le plus grand est le meilleur.

Précisons avant toute chose que notre MSI Wind U100 de test ne dispose que d'une batterie 3 cellules offrant une capacité de 2 071 mAh. Avec une batterie 6 cellules d'une capacité de 4 322 mAh comme celle dont dispose le MSI Wind U135), l'autonomie serait en théorie de 3h28 minutes. Or le Wind U135 et sa plate-forme Pine Trail proposent une autonomie de 4h25, ce qui représente un score très correct. Intel a de ce point de vue réalisé un travail de qualité. Notez toutefois que le HP Mini 311, sa plate-forme ION et son écran 12 pouces font quasiment jeu égal avec le Wind U135.

Consommation

En dehors de l'autonomie, la notion de consommation est tout aussi importante. Pour évaluer les performances de nos deux modèles en la matière, nous avons tout d'abord mesuré leur consommation au repos, la luminosité de l'écran réglée au milieu de sa capacité. Dans un second temps, nous avons chargé le processeur grâce à deux sessions de Prime95 et poussé la luminosité à fond. Les mesures ont été prises grâce à un wattmètre.

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Consommation en mode économie d'énergie, luminosité à la moitié de sa puissance. Le plus petit est le meilleur.


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Consommation en mode ordinateur de bureau, luminosité à fond, en charge. Le plus petit est le meilleur.

Comme le laissait présager le test d'autonomie, la plate-forme Pine Trail offre d'excellentes performances en termes de consommation. Que ce soit en charge ou au repos, elle dépense 1,3 watts de moins que la solution ION de NVIDIA. Quant à la comparaison avec le 945GSE, on trouve une économie de 4 Watts au repos, et même davantage en charge.

Un mot sur la température

Avoir son portable sur les genoux est une chose très commune. C'est pourquoi un appareil qui chauffe de façon excessive est à proscrire. Nous avons donc, pour vous éviter ce désagrément, fait quelques relevés de températures grâce à Speedfan, au repos tout d'abord, puis lors de sessions de Prime95. Les résultats sont reportés ici.

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Températures du processeur relevées par Speedfan au repos. Le plus petit est le meilleur.

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Températures du processeur relevées par Speedfan en charge. Le plus petit est le meilleur.

La température du processeur est liée à son TDP et à sa finesse de gravure, notamment. De ce point de vue, l'Atom N450 a toutes les raisons de chauffer davantage que le N270, son TDP étant plus que doublé et sa finesse de gravure inchangée. Mais c'est compter sans le système de ventilation dont dispose le MSI Wind U135, particulièrement apte à dissiper la chaleur émise par la puce d'Intel. La contrepartie est évidente : même au repos, le Wind U135 émet un bruit de ventilation clairement audible, tout comme le HP Mini 311 par ailleurs.

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Avec la (trop) longue durée de vie de sa première plate-forme pour netbook (le 945GSE) et le coup de pied dans la fourmilière de NVIDIA avec son ION, on était en droit d'attendre beaucoup du Pine Trail d'Intel. Les piètres performances de l'Atom N270 en ont en effet lassé plus d'un et les constructeurs de netbooks devaient également s'impatienter en voyant les ventes qui commencent tout doucement à stagner.

Hélas, le résultat est loin, très loin de nous satisfaire, et pour de très nombreuses raisons. Tout d'abord techniquement, Intel n'a quasiment rien apporté. Certes, le contrôleur mémoire gère maintenant jusqu'à 4 Go de mémoire vive en double-canal et les netbooks équipés de Pine Trail disposent maintenant de 2 slots. C'était la moindre des choses...

Concernant le circuit graphique, le bilan est encorer moins flatteur. Non seulement les performances en 3D sont quasiment identiques à ce que pouvait fournir le très mauvais GMA 950, mais le GMA 3150 est incapable de décompresser une vidéo HD et ne propose pas de sortie HDMI comme le faisait le GMA 500 de la plate-forme Poulsbo. L'aveu d'échec est d'ailleurs déjà dans les bacs : Intel propose déjà une une carte d'extension Broadcom Crystal HD (voir Les netbooks embrassent la haute définition en option) pour pallier aux insuffisances de sa solution en matière de décompression matérielle, sans pour autant apporter de sortie HDMI.

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Le seul intérêt de la plate-forme Pine Trail réside finalement dans sa consommation, très réduite par rapport à l'ancien chipset dédié au netbooks. Pour réaliser ce bon travail, Intel ne s'est toutefois pas foulé : il a juste collé côte à côte un quasi-clône de l'ancien northbridge du 945GSE et le processeur Atom toujours gravé en 45 nm pour fabriquer une puce dont le TDP a plus que doublé. Résultat, les possesseurs de netbooks équipés de Pine Trail risquent de devoir composer avec une ventilation parfois bruyante, comme c'est le cas sur le MSI Wind U135.

La question que nous nous posons à l'heure de tirer un bilan plus que mitigé de la solution d'Intel est la suivante : pourquoi l'évolution des composants au sein des netbooks est-elle aussi lente ? L'absence de concurrence sur le marché d'une part, et d'AMD notamment. Avec sa plate-forme Yukon et son processeur Neo, AMD n'a convaincu personne. Le ION de NVIDIA ? Intel s'est empressé de contrer le concurrent en ne lui donnant pas la possibilité d'exploiter les nouveaux processeurs Atom.

NVIDIA a toutefois trouvé la parade avec sa solution Optimus et son ION 2 (ou 2010, ou Next Gen on ne sait plus trop), qui proposera une alternative valable au GMA 3150, en offrant la décompression HD et une sortie HDMI en exploitant les 4 lignes PCI-Express de Pine Trail. Reste à savoir ce que donnera cette solution au niveau de la consommation et en termes de performances. Nous répondrons à ces questions en mettant à jour cet article dès que nous aurons une solution ION 2 entre les mains.

Intel Pine Trail

4

Les plus

  • Consommation très réduite
  • Prise en charge du double-canal

Les moins

  • Circuit graphique toujours nullissime
  • Pas de décompression HD / sortie HDMI
  • Gravure en 45 nm
  • Gain de performances minime

0

Performances6

Innovation3

Qualité prix5


Frédéric Cuvelier
Par Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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