Pas de caisson de basses ?!
Cette réduction du volume ne devait toutefois pas se faire en sacrifiant la qualité de restitution. Creative et Klipsch se trouvaient confrontés à un problème particulièrement complexe. Il fallait que les deux satellites soient capables de prendre le relais du caisson (donc reproduire des basses de qualité), sans toutefois dénaturer les médiums et les aigus. Tout cela devait en plus se faire en conservant un volume très faible pour les satellites. Or, on sait déjà qu'il n'est pas facile de concevoir de petits satellites capables de reproduire à la fois aigus et médiums. Avant de voir ce que les deux sociétés ont été en mesure de réaliser avec le GigaWorks T20 et le ProMedia Ultra 2.0, nous vous proposons nos traditionnels tableaux récapitulatifs.
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Creative GigaWorks T20
Sous la marque GigaWorks, Creative réunit ses ensembles haut de gamme et, ce faisant, la société de Singapour annonce la couleur : son T20 n'est pas là pour faire de la figuration ! Pourtant, le premier coup d'oeil jeté au carton du T20 ne plaide pas en faveur de Creative. On a beau se répéter que la taille ne change rien à l'affaire, les petits satellites du GigaWorks ne semblent pas faire bien sérieux. Une fois le paquet ouvert, on commence cependant à revoir notre jugement. Certes, les enceintes sont toujours aussi petites, mais tout cela respire l'excellente finition. Le design est réussi et les contrôles nombreux, compte tenu du peu de fonctions disponibles, 2.0 oblige. Le satellite de droite sert de centrale de branchement et comporte trois boutons pour régler le volume général, les basses et les aigus. Il est en plus doté d'une entrée auxiliaire et d'une sortie casque.Sur lui se connecte le câble destiné à relier l'autre enceinte, le câble pour relier le kit à la sortie son du PC (ou de tout autre appareil audio) et le câble pour brancher l'alimentation. Il faut effectivement savoir qu'afin d'optimiser le faible espace disponible, Creative a préféré opter pour un bloc d'alimentation externe que l'on laissera « traîner » par terre alors que les deux satellites viendront vraisemblablement prendre place sur le bureau. Très élégants, ils ne risquent pas de dénoter auprès de votre écran LCD flambant neuf et placés derrière un modèle 20 pouces, ils sont à peine visibles. Notons toutefois que Creative ne pense qu'aux utilisateurs de produits informatiques habillés en noir : les GigaWorks T20 n'existent que dans cette teinte. Enfin, précisons que Creative livre avec son T20 un adaptateur RCA stéréo pour brancher d'autres appareils.
Klipsch ProMedia Ultra 2.0
Si Klipsch n'est pas un habitué des comparatifs audio de Clubic, c'est tout simplement que la marque américaine n'est pas le fabricant le mieux distribué en France. Compte tenu de l'orientation de ce test et de la difficulté à trouver un produit à mettre en face du GigaWorks, il nous a toutefois semblé intéressant de faire, enfin, un petit tour du côté des excellents kits Klipsch. Depuis des années, la marque s'est évertuée à soigner sa réputation et c'est, très confiants, que nous attendions cet ensemble ProMedia Ultra 2.0. Un tout petit peu plus gros que celui des GigaWorks T20, le carton du Klipsch reste tout de même très réduit et c'est encore l'incrédulité qui pouvait se lire sur nos visages à l'ouverture du paquet : difficile en effet d'imaginer que deux satellites finalement pas bien grands puissent s'avérer aussi convaincants.Un peu plus haut que ceux de Creative, ces deux satellites sont aussi nettement moins « design ». Il s'agit bien sûr d'une question de goûts, mais je trouve leur silhouette un peu trop massive pour être vraiment élégante et le dessin de leur façade trop quelconque pour m'enthousiasmer. Du côté des branchements, de l'installation et du fonctionnement, c'est par contre exactement la même chose que chez Creative. Le satellite gauche vient se connecter sur le droit qui permet également de brancher le câble d'alimentation (via un bloc externe) et le câble audio à connecter au PC. S'il conserve l'entrée auxiliaire et la sortie casque, le satellite droit ne propose que deux réglages (volume général, basses). Plus ouvert que Creative, Klipsch commercialise deux versions de son kit : une grise (celle de notre test) et une noire.
Nous avons commencé nos tests par quelques essais Jeux Vidéo. Les titres d'action les plus récents faisant abondamment usage des effets de basses, il était intéressant de voir comment pouvaient se comporter deux produits délestés de tout caisson. Sur Far Cry, Doom III ou F.E.A.R., on peut dire que nous avons tout simplement été bluffés ! Durant sa campagne de promotion, Creative a maintes fois mis l'accent sur le système BasXport censé améliorer les médiums et les graves : pour ces dernières, on peut dire que l'effet est on ne peut plus réussi et même si on n'atteint pas le rendu d'un bon gros caisson, les basses affirment très clairement leur présence chaque fois que le besoin s'en fait sentir. Chez Klipsch, on n'est pas en reste et bien que le constructeur n'ait pas insisté sur une quelconque technologie mise en oeuvre, les basses sont aussi rondes que percutantes : ce bon vieux lance-roquettes a de la répartie avec ces enceintes !
Lorsque la bande-son est plus nuancée (écoute musicale), les deux ensembles s'en sortent encore avec les honneurs. Dans le cas de Creative, on est notamment étonné de distinguer aussi clairement les différents médiums, alors que les aigus sont très intéressants. C'est toutefois dans ce domaine que Klipsch prend l'avantage. Chez Creative, on a régulièrement besoin de revoir l'égalisation en jouant avec les potentiomètres présents en façade. Ils permettent de compenser un défaut d'homogénéité du son qui n'est pas catastrophique, mais qui se fait particulièrement sentir lorsque l'on compare directement les deux kits. Le spectre est globalement mieux rendu sur le Klipsch, les nuances mieux respectées et le son paraît tout simplement plus naturel, plus neutre. Alors que les aigus étaient étonnamment bien traités en toutes circonstances, cette remarque s'applique surtout aux médiums et plus particulièrement aux bas médiums.
La technologie BasXport de Creative atteint peut-être ici ses limites et sur les partitions parfois chargées des Mighty Mighty Bosstones, d'Offspring ou de Green Day, les sonorités sont globalement plus détachées les unes des autres sur le ProMedia Ultra 2.0 de Klipsch. Peu importe les instruments mis en oeuvre, ce dernier semblait toujours un peu plus à son aise et ce fût également assez sensible sur des chansons a cappella (Tom's Diner de Suzanne Vega, The Day The Nazis Died de Chumbawamba) ou sur les sonorités assez particulières de Gjarllarhorn. Au contraire, des instrumentations plus « pop / rock » (Franz Ferdinand, Dido, Dire Straits) ne permettent pas de faire de réelles différences entre nos deux compétiteurs qui de toute façon, il faut être très clairs sur ce point, sont deux excellents produits qui ne feront pas regretter leur achat : les aigus sont toujours très nets, jamais criards et les basses sont rondes, précises malgré l'absence de caisson.
Conclusion
Que de chemin parcouru depuis mes sympathiques, mais bien vieillissantes Maxi Booster 240 ! Creative et Klipsch nous prouvent avec un panache tout simplement remarquable que petite taille n'est pas forcément synonyme de piètre qualité audio et que des systèmes dépourvus de caisson de basses sont capables de signer de belles performances. Peu importe que vous soyez amateur de musique classique, de tonalités technos ou fanatique de Brubeck, les deux ensembles que nous avons testés aujourd'hui devraient pleinement vous satisfaire : au regard de leur taille, cette grande qualité de restitution justifie pleinement l'attribution d'une sélection Clubic à chacun de ces deux produits.Le GigaWorks T20 pêche par un léger manque d'homogénéité et un rendu sans doute moins neutre des sons qui poussera très certainement son acquéreur à davantage jouer avec les trois potentiomètres disponibles en façade. Le ProMedia Ultra 2.0 de Klipsch nous a donc semblé plus à même de combler un auditoire de francs mélomanes, mais cette différence de rendu se paye toutefois au prix fort et alors que le GigaWorks T20 se négocie moins de 100 euros, il faut en payer le double pour dénicher un ProMedia Ultra 2.0 en France ! Une différence qui pourra se justifier aux yeux (et surtout aux oreilles) de certains utilisateurs, mais que l'on a malgré tout du mal à accepter compte tenu du tarif pratiqué par Klipsch sur son site officiel : 99 dollars !
On reprochera également à Klipsch une certaine mesquinerie au niveau de la garantie qui n'est que d'un an. Lorsqu'on diffuse du matériel de qualité à des tarifs élevés, il ne faut pas avoir peur de proposer une garantie plus ambitieuse, au moins au niveau de celle de Creative (deux ans). Si la palme audio revient clairement à Klipsch, c'est en revanche Creative et le très bon rapport qualité / prix de son GigaWorks T20 que nous saluerons pour terminer.
Un de ces deux produits vous intéresse ? Retrouvez-le dans le