Le français Pierre Gochgarian à l'origine (co-fondateur et PDG) du projet KickStarter Prizm présente son concept comme "l'union de la simplicité de la radio et de la puissance du streaming". Mais Prizm, c'est aussi un appareil qui matérialise les goûts musicaux, apprend à les découvrir et les exploite de manière intelligente. Focus sur un ovni de la musique en réseau.
Partant du principe que le choix de la musique qu'on souhaite écouter est toujours un peu cornélien, surtout dans une base de millions de titres comme sur les plateformes de musique en ligne, quatre français ont décidé de fonder
Prizm Corp en 2013. Ils se décrivent eux-mêmes comme une « équipe faite de passionnés de matériel et de logiciel, également fervents utilisateurs de streaming musical. » Leur idée : créer un appareil qu'on branche à des enceintes déjà existantes, et qui aille puiser de la musique dans vos services en ligne, en fonction de vos habitudes et vos goûts, mais aussi du contexte dans lequel vous vous trouvez.
C'est là que le système devient intéressant. Le sonomètre intégré va, en fonction du volume acoustique ambiant, comprendre si vous êtes en train de faire la fête avec une dizaine de personnes ou si vous bouquinez avec votre conjoint. A ce jour, Prizm n'ajuste pas le volume en adéquation (parce que si le volume grimpe, les gens parlent plus fort, etc.). En revanche, « ces éléments de contexte, recoupés entre autre avec l'heure et le jour de la semaine, permettent à Prizm de choisir automatiquement la musique, et de l'adapter à ce qui est en train de se passer. » Autre point fort : Prizm va détecter les adresses MAC des périphériques sans fil (smartphones et bracelets/montres connectés, Wi-Fi comme Bluetooth) pour estimer combien de personnes sont là. Et si ces personnes disposent d'un compte Prizm, elles seront carrément identifiées et Prizm pourra jouer des morceaux qui correspondent à leurs goûts. Une perspective réjouissante, pour peu que l'algorithme qui compile toutes ces informations se montre pertinent.
Comment fonctionne Prizm ? Outre les commandes de volume et le bouton lecture/pause, l'appareil n'offre que deux touches : j'aime (le coeur) et je n'aime pas (la croix). C'est donc à force d'usage que Prizm va apprendre. Au début, l'algorithme maison scannera les playlists existantes dans vos comptes de streaming musical pour déterminer les genres que vous aimez. Cet algorithme effectuera ses propres suggestions musicales, sur le même principe des recommandations d'artistes similaires proposées par Spotify et Deezer. A date, seuls ces deux services en version premium sont compatibles, ou encore un compte SoundCloud gratuit. Rhapsody, last.fm et rdio devraient suivre. Prizm dispose également de sa propre application (iOS et Android pour le moment), qui ne sert que de télécommande. Quand vous « likez » une musique en cours de lecture (depuis l'application ou depuis le bouton en forme de coeur sur le Prizm), la piste est automatiquement ajoutée à une playlist baptisée « Prizm likes » sur votre compte Spotify ou Deezer.
Côté matériel, Prizm se connecte à la box en Wi-Fi (802.11 b/g/n) et aux enceintes via du mini jack 3,5 mm (un adaptateur RCA doit être fourni), de l'optique TOSlink ou du Bluetooth. L'appareil qui ressemble donc à un prisme triangulaire mesure 122 x 90 x 86 mm (L x P x H). Il embarque un processeur Cortex A8 cadencé à 1 GHz, 256 Mo de RAM et un système Linux. Il reste
44 jours pour financer le Kickstarter et trouver les 35 000 dollars restants sur les 70 000 nécessaires. Les prix du Prizm vont de 109 $ à 129 $ (les tous premiers à 99 $ étant déjà écoulés). La première production doit être livrée en juin 2015. Une approche originale de la consommation de musique dématérialisée, qu'il conviendra de tester le moment opportun.
