Yamaha présente trois amplificateurs rétro et des enceintes pour les audiophiles

Guillaume Fourcadier
Par Guillaume Fourcadier, Spécialiste Audio.
Publié le 15 avril 2020 à 20h15
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© Yamaha

Les amplificateurs A-S1200, A-S2200 et A-S3200 ainsi que les nouvelles enceintes NS-3000 reprennent certaines technologies haut de gamme développées par la marque.

Il est l'heure de nous plonger dans l'univers audiophile à la Japonaise. Si Yamaha n'est peut-être pas la première marque à vous venir à l'esprit, son expérience plus que centenaire s'est pourtant construite au fil de produits grand public et haut de gamme. Développée depuis quelques années, sa série 5000 a déjà été l'occasion d'affirmer son expérience en la matière avec un amplificateur, une platine vinyle ou encore une paire d'enceintes... Que du haut de gamme au design rétro.

Un socle commun, une philosophie toute japonaise

Les trois amplificateurs présentés par la marque, très proches car présentés dans des châssis quasi-identiques, sont des exemples probant de l'approche de la marque japonaise.

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© Yamaha

Tout d'abord, le côté rétro du design, fleurant bon ce qui se pratiquait dans les années 60-70 : une façade épurée en aluminium, des réglages à base de potards et de commutateurs, mais surtout la présence des bons vieux VU-mètres analogiques. Petit bonus, les trois modèles accueillent une prise Jack 6,35 mm pour raccorder un casque audio.

Autre point assez caractéristique du haut de gamme Yamaha : le développement de composants dédiés à cette série d'amplificateurs (même s'ils sont ici principalement issus de la série 5000). Le gros transformateur torique et les condensateurs de filtrages de l'amplificateur M-5000 (uniquement pour le A-S3200) ont ainsi été imaginés et fabriqués par Yamaha, à l'instar de nombreux petits composants.

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© Yamaha

Sans trop entrer dans les détails, le reste de la fiche technique et descriptive s'ancre totalement dans ce que l'on attend d'amplificateurs haut de gamme. Une architecture tout en composants discrets (par opposition aux petits composants CMS) et facilement réparables, une topologie dual-mono isolant le canal gauche et le canal droit sur des circuits respectifs et, d'une manière générale, une séparation de chaque étage de l'amplificateur sur des cartes dédiées.

Les trois amplificateurs disposent d'un étage phono (pour les platines vinyles), adapté aux cellules à aimant mobile et à bobine mobile. Pour rappel, cet étage se différencie d'un préamplificateur classique par son gain plus élevé (de par la nature peu sensible des cellules phono) ainsi que par la mise en place d'une correction dite « RIAA ». Cette dernière permet de prendre en compte l'égalisation appliquée à un vinyle lors de son pressage.

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© Yamaha

Toutefois, même s'ils sont très proches dans leur conception, les amplificateurs se différencient sur quelques points précis.

Le A-S2200 ne présente qu'une véritable différence notable avec le A-S1200, à savoir la présence d'une entrée double XLR trois broches, connectique associée aux amplifications symétriques. (EDIT) Prise XLR ou non, le fonctionnement des 3 amplificateurs se base sur une technologie de Yamaha appelée Floating and Balanced Power Amplifier, laquelle symétrise le signal et sépare les circuits d'alimentation de la terre (alimentation flottante). Cette méthode d'amplification est également connue sous la dénomination Circlotron depuis les années 50 (la techno étant un peu adaptée par Yamaha).

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© Yamaha

Une autre différence, difficilement quantifiable et toujours un peu brumeuse, est l'utilisation d'un câblage de raccordement bornier-amplificateur « plus haut de gamme » sur le S2200. En façade, un petit switch supplémentaire permet de basculer entre les modes aimant mobile et bobine mobile. Un second commutateur permet de gérer le gain de l'amplification casque. Enfin, on note la présence de pieds en laiton plaqué argent, une touche de luxe que la marque justifie également par une meilleure isolation mécanique. Un concept qui se défend, tout en flirtant largement avec la sphère ésotérique de l'audio, pour ne pas dire autre chose.

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© Yamaha / un châssis dans le châssis pour le haut de la gamme

Le A-S3200, qui fonctionne également en symétrique, va encore un peu plus loin dans l'approche haut de gamme. Ainsi, la marque intègre un châssis interne dans le châssis principal, afin d'isoler le bloc d'alimentation dans un espace blindé (blindage électromagnétique) tout en upgradant les condensateurs de filtrage, et rajoute, pour le support, les pieds de l'amplificateur M-5000 (de la série 5000 donc).

Cette simple (enfin pas si simple) différence alourdit de près de 2 kg le S3200 par rapport au S-2200, soit 24,7 kg au lieu de 22,7 kg. Oui, nous parlons d'assez beaux bébés.

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© Yamaha

N'oublions pas la douloureuse note :

  • Yamaha A-S1200 : 2 200 euros
  • A-S2200 : 3 300 euros
  • A-S3200 : 6 000 euros

Mais avant de crier au vol face à ces tarifs très élevés, rappelons qu'il s'agit de produits de niche, en tous cas de séries bien plus réduites qu'un produit plus grand public. Pour les intéressés, les trois amplificateurs seront disponibles dans le courant du mois d'avril.

Une enceinte en cerise sur le gâteau

Ne partez-pas si vite ! Il faut bien une paire d'enceintes dédiées pour faire sonner l'un de ces trois amplificateurs. En l'occurrence, les NS-3000 sont directement dérivées des modèles très haut de gamme NS-5000 (15 000 euros la paire).

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© Yamaha

La marque est un peu plus avare en détails quant à ces modèles, mais nous savons néanmoins qu'il s'agit d'enceintes au format bibliothèque (plus petite que le format colonne), mais plutôt destinées à reposer sur un piétement dédié, un élément en métal livré en standard. Leur topologie n'est pas de trois voies, comme sur la NS-5000, mais de deux voies, ce qui signifie ici que les basses/médiums et les aigus sont assurés par deux haut-parleurs distincts.

Ici, la membrane des deux haut-parleurs est en zylon, un polymère très avancé que Yamaha n'hésite pas à comparer au béryllium (métal très rare utilisé sur les tweeters haut de gamme ou les casques Utopia/Stellia de Focal) en termes de rapidité de propagation mécanique.

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© Yamaha

La séparation en deux voies est assurée par un filtre propriétaire, développée de A à Z par Yamaha. Cet élément, à priori simple, peut pourtant faire toute la différence (surtout lorsqu'il est mal conçu), car il doit à la fois séparer les gammes de fréquences (à une fréquence de coupure donnée) tout en dosant son approche.

Basé sur un boomer (basses/médiums) de 16 cm et un tweeter de 3 cm de diamètre, la marque annonce une réponse en fréquence de 39 Hz - 60 kHz (relevée à +- 10 dB) et une puissance nominale de 60 W (puissance de crête de 120 W).

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© Yamaha

Terminons sur les dimensions et le poids du produit (à l'unité) : 244 x 394 x 326 mm pour 13,1 kg. Il faudra également vous armer d'un peu plus de patience, puisque la NS-3000 n'arrivera qu'en juillet de cette année. Pour le tarif : 8 200 Euros la paire (très haut de gamme donc), auquel il faudra rajouter 1 000 pour la paire de pieds dédiés.
Guillaume Fourcadier
Par Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio

Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict à Binding of Isaac, à retrouver sur le pire réseau social de la création en tant que Guifou.

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lobo41

Le béryllium a été utilisé il y a plusieurs décennies par Yamaha sur certaines enceintes. Il est actuellement utilisé sur de nombreux modèles Focal pour ses tweeters. Ce n’est pas un métal rare. Les deux gros problèmes sont les difficultés de son usinage associées à sa toxicité très importante… tout cela ayant un coût ! Sinon pour un tweeter, il est difficile de trouver mieux: extrêmement léger et rigide. Pour ma part, j’utilise des Focal Utopia 1038 Be2. En source principale un CD Yamaha S3000 et secondaire un lecteur réseau Yamaha WXC50. Je suis plus réservé sur les qualités des amplificateurs de la marque.

guifou

Rare dans le sens peu abondant, même si effectivement on est loin du prix de l’or et que son principal soucis reste la toxicité des poussières qu’on peut avoir pour l’extraction et l’usinage. J’ignorais que les premières série NS-1000 de Yamaha utilisais déjà le Béryllium par contre, intéressant de le savoir ! (J’imagine qu’on ne connaissais pas autant la toxicité à l’époque)

Touffou

39Hz à 60kHz ±10dB mais… déjà l’humain n’est pas une chauve souris au dessus 22kHz on ne peux rien entendre (et ça baisse bien vite avec l’age)
Et en plus le joli ±10dB ce qui veux juste dire : « on met des jolis chiffres mais c’est innexploitable » franchement Yamaha…

clintl

J’ai un AS-2000 depuis 8 ans … super ampli, avec de la tenu et du raffinement. A part le vu-mètre, je ne vois pas trop ce que le 2200 (après le 2100) apporte.

guifou

Comme quoi il faut toujours aller plus loin que les seules infos officielles ^^. Vous avez raison, on garde bien la techno symétrique avec masse flottante des anciennes versions A-S, donc peu importe la prise utilisée.
Merci d’avoir relevé l’erreur. :+1:

Jehlem

Un gros ampli avec des vu-mètre, tout cela est d’une autre époque, mais ce n’est que mon avis
Ma « chaine hifi » est un ordi dédié, mes vinyls / CD c’est Spotify, et mes enceintes sont connectées en wifi

md89

Moi j’ai toujours du mal avec des enceintes ton le hp de grave fait 16cm. Ils ont du faire beaucoup de progrès. Mais pour faire du grave, il faut du diamètre. Je reste fidèle à mes Cabasse Sampan 310 M17 de plus de trente ans d’age.

cpicchio

Des produits beaux, durables cars réparables. A 2200 Euros, c’est une somme mais c’est clairement le juste prix pour quitter tous les produits jetables de la grande distribution sans atteindre les sommets de marques haut de gamme (McIntosh, Audio Research, Accuphase, Jadis, …)

cpicchio

C’est l’avis de ses oreilles qui compte… je pensais un peu comme vous avant d’écouter de la hifi des années 60 a 90, notamment les électroniques à tubes.

Laurent_Tiko

Le problème des gros diamètres c’est que souvent ca ne descend pas tant que çà en fréquence… Moi aussi je me suis fourvoyé dans un 33cm - Audax HD33 (PR33Mo aujourd’hui) il y a bien longtemps ! Maintenant j’ai un Scanspeak 22cm, pourquoi ? En fait il ne faut pas parler que de la surface du HP, mais aussi de son déplacement: le 33cm se déplace de 8mm, le 22cm de 18mm ! Au final même volume déplaçé, avec une membrane 30% plus légère, ca suit beaucoup mieux le message grave. Et permet une enceinte beaucoup plus petite et rigide. A l’écoute c’est surprenant car on a supprimé les vibrations qui mettent en résonnance la pièce pour ne garder que le grave du son/musique… Par contre bas rendement, ca s’arrange en passant en bi-amplification, une paire de Denon POA6600 (2x250W) et pas de problème. Pour faire le lien avec l’article, Yamaha a toujours été champion du monde des caractéristiques sur papier, à l’écoute c’était pas toujours les plus agréables - de là à faire une relation…

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