Bowers & Wilkins Zeppelin
C'est avec un plaisir difficile à dissimuler que nous vous présentons Bowers & Wilkins (B&W) et son Zeppelin (du nom des ballons dirigeables rigides du début du XXe siècle, par analogie de forme oblongue). Créée en 1965 par les anglais John Bowers et Roy Wilkins, la marque s'évertue à tenter de concevoir une enceinte dont le son ne serait pas distinguable de celui d'un orchestre... Une ambition démesurée, clairement pas satisfaite, mais qui se traduit en général par des technologies audio de haute volée, également très coûteuses. Il n'y a qu'à voir quel fabricant automobile B&W sonorise : Jaguar...Le Zeppelin de B&W
Présentation
Le Zeppelin n'a du ballon de rugby que la forme : avec ses 7,5 kg mieux vaut éviter de faire une passe ! Sans conteste le plus original des trois modèles testés, le Zeppelin est aussi le plus encombrant : transportable, mais tout juste... et pas longtemps. La finition est excellente, voire luxueuse : la coque est constituée d'un ensemble de trois couches destinées à absorber les vibrations, en particulier la dernière en acier inoxydable poli. Tellement massive qu'on a l'impression que l'ensemble a été coulé dans le métal ! Du coup, pas de bruit parasite lié à la résonnance des matériaux.En façade s'érige un bras courbé, au bout duquel le dock Apple trône. Petit détail : le sigle B&W frappé dans le métal, à la base du dock...
Bras courbé accueillant le dock Apple
Sur la ligne de démarcation centrale, elle aussi en métal, sont logés sobrement les commandes de volume (+ et -) et le bouton marche / arrêt. Au dos de l'appareil, entre les deux évents de basses sculptés dans l'acier, on découvre une connectique complète : entrée auxiliaire jack 3,5 mm (analogique ou optique), sortie S-vidéo et vidéo composite RCA et prise USB de type B (pour mise à jour logicielle).
Boutons de commande, évents de basses et connectique
Trois petits détails à ajouter... D'abord, B&W a eu la bonne idée d'intégrer l'alimentation dans le Zeppelin : pas de transfo disgracieux à planquer. Et le câble d'alimentation fourni est suffisamment long (2,9 m). Ensuite, le Zeppelin est accompagné d'une télécommande infra-rouge. Elle apparaît assez sommaire dans les commandes proposées mais elle bénéficie d'une bonne prise en main, d'une finition à la hauteur du reste, et de bons angles de fonctionnement. Enfin, une LED multicolore, masquée derrière la grille de protection des haut-parleurs, indique l'état du Zeppelin (rouge à l'arrêt, bleu en fonctionnement, blanche au volume maximum...).
Télécommande du Zeppelin et LED multicolore (ici bleue) d'indication de l'état
Sur le terrain de l'audio
Le système embarque pas moins de 5 voies : 1 haut-parleur de graves en 125 mm au centre, 2 mediums de 90 mm de part et d'autre, et 2 tweeters de 25 mm aux extrémités. Voilà qui explique la forme du Zeppelin. B&W informe également que cette disposition, avec le moins de matériau possible autours des tweeters et des médiums réduit les effets de diffraction, élargissant ainsi la dispersion sonore et optimisant la linéarité de la réponse en fréquences.Radiographie du Zeppelin montrée sur le site de B&W, où il ne manque que les tweeters aux extrémités
Cette conception, animée par un amplificateur délivrant 50 W pour les graves et 2 x 25 W pour les médiums et aigus, atteint une réponse en fréquences de 47 à 22 000 Hz. Efficace ? A cette question nous répondrons sans détour par l'affirmative !
La restitution audio est vraiment équilibrée et puissante. Les médiums se répandent avec un très bon niveau de précision et de naturel (ni trop haut ni trop bas). Les basses, coffrées dans leur écrin métallique, retentissent dans un son dense et propre tandis que les aigus scintillent, sans irriter. Côté manipulations sonores, il faudra se contenter d'agir sur les basses (5 niveaux), via la nouvelle entrée Haut-parleurs qui apparaît dans le menu Réglages de l'iPod / iPhone lorsque le produit Apple est relié au dock. Pas si pénalisant qu'on pourrait le croire, puisque le Zeppelin est superbement équilibré, sauf si vous utilisez une autre source via l'entrée auxiliaire... Cette polyvalence convient à peu près à toutes les musiques, à moins que vous recherchiez vraiment de la basse surpuissante pour appuyer des styles de musiques très orientés (Hip-hop, techno,...).
Nouveau apparaissant dans l'iPhone et réglages de basses proposés
Et si on pousse le volume ? D'après nos mesures, effectuées à un mètre (échantillon complet d'une minute avec basses/aigus/voix), le Zeppelin a atteint un confortable 94,4 dB. Certes, à fond la saturation vient gâcher le plaisir, notamment dans les graves. Mais elle intervient assez tardivement, et surtout dans une mesure encore acceptable. Le Zeppelin reste donc pleinement exploitable jusqu'à une limite que nous placerons entre la moitié et les trois quarts du volume selon les morceaux joués environ. B&W pourrait mieux faire, mais comparé à la concurrence le Zeppelin se situe bien.
Alors certes, la stéréophonie est nécessairement limitée sur une conception d'enceintes monobloc. Par contre, le Zeppelin parvient à diffuser ses ondes sur un angle relativement ample : ça ne compense pas mais c'est appréciable quand on dispose d'une source acoustique aussi ponctuelle.
Notes sur l'ergonomie
Le point fort du Zeppelin, c'est son bras surmonté du dock. La courbure bien étudiée procure une inclinaison parfaite de l'iPod / iPhone. Et avec un iPod Touch ou un iPhone, où le tactile vous amènera à exercer des pressions sur l'écran, le support assez haut et rigide du bras apporte une excellente stabilité. A tel point qu'on peut aisément docker un iPad : là c'est la grande classe garantie !Le Zeppelin est complètement compatible avec l'iPad
Un peu de négatif pour finir : si vous n'avez pas de baladeur ou téléphone Apple et que vous comptez utiliser l'entrée auxiliaire en analogique, le son sera en très net retrait (tant sur la qualité que sur le volume). Une faute assez gênante de la part de B&W... On regrettera également l'absence de connectique sans fil, même optionnelle.