Kef est connu et reconnu pour ses enceintes HiFi. Plusieurs gammes couvrent tous les besoins, des petites bibliothèques aux grandes colonnes en passant par les enceintes centrales des home cinema et les caissons de basse. Kef est également un acteur important des enceintes encastrables de qualité pour les murs et les plafonds. Alors, lorsque le fabricant anglais a décidé de se lancer dans les enceintes sans fil, le travail n'a pas été fait à moitié.
Les grosses LS50W, avec un W pour Wireless, sont une déclinaison des LS50 passives. Kef a greffé à ces enceintes de 30 cm de haut toute l'électronique nécessaire afin d'embarquer DAC, amplification et connectivité. Le prix a plus que doublé au passage, réservant les LS50W a des passionnés ayant déjà quelques moyens. Pour rendre le concept plus accessible, Kef a donc travaillé sur une déclinaison forcément plus petite, la LSX. Le design de départ et l'esprit ont été conservés tout en supprimant plus de 1000 euros sur la facture.
5 coloris et une finition exemplaire
Les LSX utilisent un haut-parleur de type Uni-Q, une technologie développée par Kef. Le tweeter de 19 mm est installé au centre du woofer de 11,5 cm, à la place du cache noyau habituel. C'est un principe que l'on retrouve chez Kef depuis des décennies sur la plupart de ses enceintes. L'objectif est de délivrer l'ensemble des fréquences de façon cohérente, sans décalage comme ce peut être le cas lorsque les haut-parleurs sont séparés.C'est cette technologie que Kef a décidé de mettre en avant sur les LSX en livrant ses enceintes sans aucune grille. Le haut-parleur contribue à l'esthétique générale. C'est pour cela que la couleur de la membrane est assortie de façon élégante avec celle de l'enceinte. Le modèle vert reçu pour ce test voit sa membrane recouverte d'un beige foncé. Les versions blanche, noire, bleue et rouge reçoivent également leur coloris de membrane assorti.
Les faces avant et arrière sont recouvertes d'une peinture texturée à la finition matte. Les quatre autres faces reçoivent un tissu donnant aux enceintes un style néo-rétro. Les LSX cadrent parfaitement avec les tendances de la décoration actuelle. Leur format compact leur permettra de se fondre aisément dans le décor, posées sur un meuble, une étagère ou mêmes fixées sur des supports. Un pas de vis est prévu sous les enceintes.
A l'arrière, on remarque tout de suite le large évent contribuant à l'extension dans les fréquences graves. Si vous êtes obligés de coller l'enceinte au mur, un réglage dans l'application permet de le prendre en compte. Les enceintes fonctionnent sur le mode maître-esclave. Elles doivent chacune être reliées à une prise de courant. Un cordon réseau les connecte ensemble, il est livré dans la boite et il mesure 3 mètres. Il est également possible d'associer les deux enceintes sans fil, c'est plus pratique. Mais c'est moins qualitatif, sur le papier tout du moins : en mode filaire, la lecture s'effectue en 96kHz/24-bit. En sans fil, c'est du 48kHz/24-bit.
Tous les connecteurs et autres boutons se trouvent sur l'enceinte maître. Il est ici possible d'associer les enceintes sans fil, de basculer en mode d'association Bluetooth (aptX) ou encore de remettre à zéro les enceintes. En-dessous, se trouvent les deux entrées, numérique optique et analogique sur mini-jack, ainsi qu'une sortie mono pour un caisson de basse. Enfin, la dernière rangée de connecteurs comprend le port Ethernet, la prise RJ45 pour se relier à l'enceinte esclave et un port USB de recharge.
Paramétrage via l'application Kef Control
Il est tout à fait envisageable d'utiliser les LSX sans se connecter à un réseau. Une télécommande infrarouge est fournie à cet effet. Elle pilote le volume, le changement de sources et le saut de plages en Bluetooth. Chaque action est validée par un clignotement ou un changement de couleur de la led en façade de l'enceinte maître. Elle peut être éteinte si besoin.Nous nous sommes empressés de télécharger l'application Kef Control pour configurer en profondeur les LSX. Une fois lancée, l'appli a trouvé les enceintes reliées en Ethernet à notre réseau. Les écrans suivants expliquent sommairement l'organisation des commandes de l'appli puis nous arrivons sur l'écran d'accueil. Il nous permet de sélectionner une source, de gérer la lecture et le volume. Le bandeau inférieur donne accès aux réglages sonores.
Il existe deux modes : basic ou expert. Ce dernier offre le maximum de possibilités avec une égalisation de l'aigu et des graves, le type de positionnement de l'enceinte (contre un mur, sur un meuble), mais également le filtrage, le niveau et la phase pour un éventuel caisson de basse relié à l'enceinte maître. C'est très complet et l'ensemble des réglages peuvent être mémorisés et rappelés pour être comparés.
Un autre écran donne accès à différents réglages pour limiter le volume maximum, indiquer le mode de liaison entre les enceintes ou encore modifier la veille automatique. C'est ici que vous pourrez inverser virtuellement les enceintes. Par défaut, l'enceinte esclave s'installe à droite. Si vous vous êtes trompé, un bouton permet d'inverser les enceintes sans avoir à les déplacer.
Contrôle de la musique via Kef Stream
Kef a séparé la configuration et le pilotage de la musique dans deux applications différentes. C'est un choix étrange, nous sommes plutôt adeptes de la simplicité. L'application Kef Stream sert à sélectionner et à lire la musique. Elle donne accès à quatre sources différentes : la musique stockée dans le smartphone, les serveurs locaux, Tidal et Spotify. Grâce à sa compatibilité UPnP/DLNA, l'application Kef Stream trouve immédiatement le ou les appareils stockant de la musique sur votre réseau personnel.Seul Tidal est réellement intégré à Kef Stream, de façon complète et tout à fait satisfaisante. Quant à Spotify, il fonctionne uniquement via Spotify Connect. Pour aller plus loin, vous pouvez vous défaire des applications Kef et utiliser les autres moyens mis à votre disposition. Tout d'abord, les LSX sont AirPlay 2. Il est ainsi facile d'envoyer n'importe quel flux audio depuis un appareil Apple. Etant UPnP, l'utilisation d'une application telle que mconnect ou BubbleUPnP sur Android vous donne accès à d'autres sources musicales, comme Qobuz. Enfin, les LSX sont compatibles Roon, le logiciel de lecture audio en réseau pour les audiophiles.
Une ampleur impressionnante avec de si petites enceintes
Nous avons déroulé notre séance de test à partir de Tidal intégré à l'application Kef Stream. A partir de notre playlist habituelle, nous sommes rentrés dans le vif du sujet. Les LSX délivrent une image sonore grandeur nature, sans commune mesure avec leur mini format. La scène s'étend en largeur, facilement en dehors des limites des enceintes. Nous vous conseillons de relier le câble réseau entre les deux et de les écarter d'environ 2m50. La musique se déploie en hauteur. La scène sonore est d'une stabilité sans faille, due essentiellement au montage Uni-Q des haut-parleurs. L'aigu est légèrement brillant par défaut, cela se corrige via l'appli. Quant au grave, il a assez de coffre pour fonctionner sur la plupart des styles musicaux.A l'écoute de My Bay Just Cares for Me par Jeff Goldblum et le Mildred Snitzer Orchestra, nous ressentons aisément l'ambiance du lieu, un enregistrement live dans un petit studio. Les instruments sont comme à la parade, alignés et détachés les uns des autres. Cependant, nous ressentons un manque de profondeur dans l'étagement des plans. Il faut bien une limite aux grandes qualités des LSX ! Sur l'album électro-hip-hop Boys & Girls de Deluxe, les morceaux extrêmement produits fonctionnent très bien avec les LSX. Le grave est tenu, les nappes d'ambiances remplissent la pièce, la voix est nette et parfaitement détourée. Les LSX sont plus qu'à l'aise sur ce style musical.
Nous passons sur un enregistrement plus ancien et bien plus chargé, le très rock Sharp Dressed Men de ZZ Top. Ca fonctionne, le message est lisible, mais nous arrivons aux limites des LSX. Nous aurions envie de monter le son alors que les LSX commencent à tirer la langue. Le woofer de 11,5 cm est déjà bien vaillant et nous lui en demandons trop. Il faut réserver les LSX à des pièces de taille raisonnable, autour de 20 m2. Si vous avez de grosses attentes en ce qui concerne l'assise dans le grave, alors il faudra investir un peu plus et leur associer un caisson de basse.
Un aperçu de la haute-fidélité des années 2020
Finalement, en peu d'années, la HiFi est passé de systèmes imposants avec de grosses enceintes et un empilement d'électroniques aux Kef LSX. Les systèmes traditionnels conservent leurs intérêts, mais les LSX en intègrent une majeure partie, l'encombrement en moins.Est-ce qu'il est possible de faire mieux que les LSX en éléments séparés pour le même prix ? Nous avons quelques pistes en tête, mais ce sera au prix de bricolages et de contraintes de mise en œuvre auxquels se refusent aujourd'hui la plupart des consommateurs. Ils veulent de moins en moins d'appareils visibles. Les téléviseurs connectés se suffisent à eux-mêmes avec les services vidéo intégrés ; les Kef LSX, c'est la même chose pour la musique. Dans leurs minuscules boîtiers, elles embarquent le DAC, le pré-ampli, l'amplification, le lecteur réseau WiFi/Ethernet et le Bluetooth. Que demander de plus ? Un résultat qui tient la route ? Notre test confirme que c'est le cas.
Faciles à placer n'importe où, les LSX délivrent un son grand format, avec beaucoup de finesse. Elles sont à l'aise dans des pièces de taille classique et sur la plupart des styles musicaux. Faciles d'utilisation, elles se pilotent depuis l'application de votre choix, Kef ou pas Kef. Les LSX ouvrent la voie vers une nouvelle haute-fidélité accessible à tous.