Nous testons aujourd'hui la deuxième génération de la petite barre de son Sonos Beam. Assez peu modifiée, elle reste esthétiquement identique à la version de 2019, les évolutions étant surtout apportées à ses capacité à reproduire un son immersif grâce au décodage du Dolby Atmos. Sans rien changer à la disposition des haut-parleurs, cette évolution principalement logicielle peut-elle vraiment changer la donne ?
Meilleurs prix
- Prise en main facile
- Implantation de l’Atmos réussie
- Grave impressionnant
- Précision des dialogues
- Connectivité réseau quasi-complète
- Connectique physique très limitée
- Pas encore de support du DTS
- Possibilité d’incompatibilité Atmos en HDMI ARC
Sonos fait régulièrement évoluer ses produits en les faisant passer d'une génération à l'autre, comme pour cette Beam et avant elle la One, de la Five et du caisson de basse Sub. À chaque fois, les modifications esthétiques sont anecdotiques, voire inexistantes. Sonos travaille principalement l’intérieur de ses produits et plus particulièrement sur leur cœur technologique : le processeur. Rendant les enceintes plus puissantes en termes de traitement du signal, ces mises à jour techniques permettent ainsi aux appareils Sonos de rester dans la course.
Dans cette nouvelle version, plus puissante, la Beam Gen 2 est donc capable de décoder l’Atmos, mais pas que ! Sonos a également annoncé l’arrivée imminente du support du DTS, format concurrent au Dolby, qui manque actuellement et entraîne l’absence totale de son si vous lancez une vidéo avec du DTS, la barre étant incapable de reconnaître ce format audio. En bref, au fil des générations, les barres Sonos deviennent de plus en plus complètes.
Caractéristiques techniques générales
- Barre de son 3.0
- Référence : Beam Gen 2
- Haut-parleurs : 4x large bande, 1x tweeter, 3x radiateurs passifs
- Puissance : n.c. (5x amplificateurs en classe D)
- Décodages : Dolby Atmos
- Connectivité : Wi-Fi (ac), Ethernet, 1x sortie HDMI eARC, 1x entrée HDMI 2.0, écosystème Sonos, AirPlay 2
- Autres : compatible OK Google et Amazon Alexa, adaptateur optique vers HDMI, calibrage automatique Trueplay (iOS)
- Dimensions (L x H x P) : 651 x 69 x 100 mm
- Poids : 2,8 kg
- Prix public indicatif au moment du test : 499 €
Design : une nouvelle grille pour améliorer la dispersion
L’offre Sonos en termes de barres de son est simple : un très grand modèle, l’Arc, et un modèle plus compact, la Beam. Avec ses 65 cm de large, cette dernière n’aura aucun mal à prendre place au pied de n’importe quel écran plat.
Une grille en plastique constellée de micro-perforations constitue le pourtour de la barre. Son dessin se rapproche de celui de la Sonos Arc et elle remplace le tissu acoustique de la première Beam. Cette grille cache des haut-parleurs installés uniquement face aux spectateurs, il n’y a pas de haut-parleurs d’élévation dirigés vers le plafond, pas plus sur cette seconde génération que sur la première d'ailleurs.
La face supérieure est intégralement recouverte d’une finition matte, noire ou blanche. Les quelques touches de fonction sont sensitives et identifiées par leur icône. Rien ne dépasse, mais on observe la présence de différents petits trous correspondant aux micros, pour les assistants vocaux.
Équipement : trois canaux réels
Sans obligation aucune, Sonos propose d’associer en option le caisson de basse Sub à sa barre de son Beam. La marque est en effet connue pour réussir à produire un grave étonnant depuis ses enceintes. Même sans caisson, la Beam reproduit ainsi les basses fréquences avec un niveau suffisant pour les pièces de petite à moyenne taille.
Notons que le fabricant américain refuse toujours de communiquer quant à la puissance embarquée. À l'usage, on remarque toutefois qu'elle est adaptée aux haut-parleurs, tant que vous ne recherchez pas du Home cinema pour un salon de 100 m².
Les haut-parleurs, eux, se répartissent en trois voies physiques : le canal central composé de deux larges-bandes et d‘un tweeter, les canaux droit et gauche utilisant un seul large-bande et trois radiateurs passifs pour les basses fréquences. L’un d’entre eux est dirigé vers l’arrière.
Sonos précise que la première génération de la Beam créait trois champs sonores distincts virtualisés. Pour les besoins de l’Atmos, cette seconde génération crée cinq champs distincts. Pour schématiser, il s'agit de différentes directions que prennent les sons reproduits par les trois canaux afin de vous faire croire que vous êtes entourés de multiples enceintes.
Connectivité : parfaite pour la musique dématérialisée, limitée à la seule entrée eARC
Pour la connectivité physique, Sonos campe sur sa position, à savoir l’épure totale. La Beam Gen 2 conserve son unique entrée HDMI ARC. Elle est désormais eARC pour accepter le Dolby Atmos non compressé (en Dolby True HD) depuis les téléviseurs compatibles. Sonos livre dans la boite un petit adaptateur HDMI/optique pour les personnes qui possèderaient un téléviseur vraiment ancien.
Cela mis à part, on retrouve sur la Beam une prise Ethernet pour offrir une alternative au Wi-Fi, mais pas d'entrée analogique, ni de port USB et encore moins de Bluetooth. Sonos mise tout sur le dématérialisé ainsi que sa compatibilité avec tous les services de musique en ligne pouvant exister ou presque.
La Beam est donc autant une enceinte connectée qu’une barre de son. Elle peut bien sûr rejoindre un réseau multi pièces et se mélanger avec d’autres équipements Sonos. Côté Home cinema, en plus du caisson Sub optionnel, il est également possible de connecter à la Beam des enceintes surround sans fil. La plupart des modèles Sonos sont compatibles. Vous pouvez utiliser vos propres enceintes surround passives, type bibliothèque ou encastrables, en associant l’amplificateur Sonos Amp à la Sonos Beam.
Ergonomie : une expérience simplifiée au maximum pour aller à l’essentiel
Visant à rendre l’expérience la plus simple possible pour tous les utilisateurs, Sonos a ajouté l’appairage NFC à sa Beam. Dès le premier écran d’installation, l’application Sonos vous demande de coller le téléphone sur la barre, à gauche de la zone des boutons. Dans notre cas, cela a fonctionné immédiatement.
On suit alors les étapes habituelles avec la connexion au Wi-Fi, le renommage de la barre puis la mise à jour logicielle dans la dernière version. L’application propose ensuite de réaliser le calibrage audio automatique Trueplay, uniquement si vous possédez un iPhone. Le but est d’adapter le son aux caractéristiques de votre pièce. Cette opération est importante, encore plus avec les capacités immersives de cette seconde génération.
Concernant l’application mobile, les réglages liés spécifiquement au son Home cinema sont ultra limitées. En dehors des réglages de tonalité et du loudness, vous pouvez activer ou non le mode « Nuit » ainsi que le renforcement des dialogues. Rien d’autre n’est disponible.
Par ailleurs, l’application Sonos est toujours aussi bien conçue pour gérer différentes zones, les services de streaming, les radios, les podcasts et vos listes de favoris.
Analyse : un son puissant et enveloppant, dans la finesse
Comme nous le disions, et comme d’habitude avec les derniers produits Sonos, le calibrage Trueplay est une étape obligatoire, si vous possédez un iPhone bien sûr. La procédure s’effectue en deux étapes : d’abord depuis la position d’écoute principale, ensuite en se promenant dans la pièce. Avec ce réglage, le son devient plus net, avec un surplus de grave et une meilleure spatialisation globale.
Avant de commencer nos écoutes, précisons qu'un problème peut subvenir avec la connexion HDMI ARC/eARC. Il existe en effet une forme d’incompatibilité avec certains téléviseurs, et plus précisément les applications de streaming vidéo intégrées, empêchant de profiter pleinement des capacités de la barre. Nous y avons été confrontés avec la Beam Gen 2 et un téléviseur Sony ARC. Habituellement, un téléviseur ARC laisse passer le Dolby Atmos en version compressée avec perte via le DD+, et ce, que la barre de son soit ARC ou eARC.
Avec cette Beam, il nous a été impossible de profiter de l’Atmos depuis Android TV (dernière version) avec l’application Netflix. L’Atmos est lu comme du Dolby Digital 5.1. Ce problème n’existe avec aucune des autres barres de son que nous avons testé. Pourtant, la Beam est parfaitement capable de lire l’Atmos depuis le même téléviseur Android TV, via l’application Plex ou depuis Tidal ! Il subsiste donc une forme d’incompatibilité quelque part, qui pourra sans doute être corrigée via une mise à jour.
Il existe une nette différence entre une lecture depuis une source d’origine 5.1/7.1 et une source Atmos. En 5.1/7.1, la restitution surround est bien là, principalement étalée vers les côtés, légèrement en hauteur.
En Atmos, la Beam Gen 2 est au même niveau que les meilleures barres de son du moment, avec une diffusion vers le plafond, vers les murs latéraux en hauteur, tout en déployant la scène frontale dans les trois dimensions. Il faut noter également une définition précise des objets dans l’espace, le tout sans aucun artefact sonore ou autre effet de réverbération artificielle. La Beam reste moins démonstrative que les TCL ou les Yamaha, mais assure une sensation de réalisme accrue, au bénéfice de Sonos.
La Beam Gen 2 est également performante dans les plus basses fréquences. L’appui est solide et beaucoup pourront se passer de caisson de basse, ce qui n’est pas le cas de certaines de ses concurrentes comme la Denon 550. On ressent les tremblements, autant que les explosions, avec vigueur. Il faudra tout de même veiller à désactiver le loudness qui n’est pas nécessaire et fait saturer les haut-parleurs un peu trop rapidement.
Le réglage d’accentuation des dialogues, lui, est à utiliser avec parcimonie. Il précise les voix tout en mettant en avant le médium-aigu pour un résultat pas toujours agréable. Son usage dépend de la source. La plupart du temps il est préférable de le désactiver. Mais lorsque vous tombez sur un film où les dialogues sont en retrait, alors cette fonction est la bienvenue. Petit détail : dans la version actuelle de l’application, cette fonction s’appelle « réduction du bruit », une petite erreur de traduction.
Tout ce qui sort de cette petite barre est étonnant, surtout si le Dolby Atmos fonctionne bien chez vous via l’ARC/eARC. Si on la compare à des barres deux fois plus larges, on pourra trouver que le centre est très concentré et que l’action frontale se déploie du centre de la barre vers l’extérieur, à la façon d’un éventail. Une barre plus large offre certes une scène moins condensée dans sa partie basse mais nécessite un meuble pouvant accueillir une enceinte de plus d’un mètre. Le compromis proposé par la Beam Gen 2 et ses 65 cm de large est assurément bienvenu.
Cette concentration se retrouve aussi lors des écoutes musicales. L’ensemble de la scène se positionne globalement dans la largeur de la barre. C’est supérieur à une simple enceinte sans fil mono, avec beaucoup plus de respiration et de micro informations en profondeur, que l’on gagne grâce à la conception des haut-parleurs prévus pour le son surround.
Le Dolby Atmos Music dans l’application Sonos, donc sans avoir besoin d’allumer le téléviseur, sera quant à lui supporté nativement via une future mise à jour pour Amazon Music HD qui propose ce type de format.
La Sonos Beam Gen 2 avec des enceintes surround
Nous avons poursuivi les tests en ajoutant des enceintes surround. Cette configuration est envisageable avec toutes les enceintes IKEA Symfonisk, les Sonos One et Five ainsi que le Sonos Amp. C’est ce dernier que nous avons mis en place, relié à des enceintes fixées au mur. De nouveaux réglages apparaissent, comme le degré d’effets en mode film et en mode musique. Il est aussi possible de choisir si la musique stéréo répliquée sur les surround est en mode ambiance ou complet, c’est-à-dire plus ou moins prononcée.
Un nouveau passage du Trueplay est obligatoire puisqu’il inclut les surround. Il règle leur niveau et leur distance automatiquement, ce réglage devenant alors indisponible en manuel. La différence sans et avec Trueplay est sans appel : il faut absolument le faire. Toutefois, nous avons baissé le niveau des surround de 4 crans, elles étaient un peu trop présentes à notre goût, déséquilibrant la scène frontale.
La sensation home cinema est évidemment plus complète avec les surround. On se retrouve totalement entouré par les sons, avec des effets latéraux précis. L’action n’est plus située uniquement entre la barre de son et le canapé, elle nous englobe. Cependant, cela se fait au détriment du placement des effets surround et Atmos.
Avec la barre seule, les effets et les objets se trouvent entre la barre et le canapé, plus ou moins haut. Lorsque les surround sont présentes, tout est renvoyé vers ces enceintes. Si bien qu’il y a comme un trou entre la barre et les enceintes. Il n’y a pas de sensation de déplacement ou de liaison entre les deux.
Par exemple, des effets qui se trouvent sur les côtés en hauteur reproduits presque au bon endroit par la Beam seule se trouvent plaqués dans les enceintes surround. Ils sont plus précis, plus présents, plus réalistes, mais plus du tout au bon endroit. Baisser le niveau de volume des surround ne permet pas de le corriger : les effets seront seulement moins forts, mais ils ne reprennent pas leur place entre la barre et les surround, car la barre ne les jouent plus du tout.
L’ajout des enceintes surround vous met donc face à un dilemme : plus de son englobant et plus d’horizontalité, alors que la Beam seule est moins englobante mais offre plus de verticalité. A vous de voir !
Prix et concurrence
Face à la Beam, on retrouve la Denon Home Sound Bar 550, déjà compatible Atmos et DTS. Les capacités de reproduction d’une ambiance immersive et précise sont assez proches entre les deux barres, mais la Beam va plus loin dans le grave, qui se fait vraiment enjôleur, et reste bien plus limité sur la Denon. Si cette dernière offre plus de possibilités en termes de connectivité physique, la Beam Gen 2 est 150 € moins chère.
Au rang des concurrentes, nous pensons aussi à la Samsung HW-S61T pour son côté compact. Elle décode Dolby et DTS, mais pas les versions immersives. De plus, ses capacités en lecture réseau sont bien plus limitées que celles de la Beam et de la Denon 550. Cependant, elle coûte presque deux fois moins cher tout en pouvant accueillir elle aussi en option un caisson et des enceintes surround.
Enfin, la Bose Smart Soundbar 300 coûte 50 € de moins que la Beam, avec des possibilités d’évolution moyennant un caisson et des enceintes surround. Ses fonctionnalités se situent entre celles de la Samsung et celles de la Beam, avec la présence des deux assistants vocaux Google et Alexa, AirPlay 2 et la lecture audio en réseau. Il lui manque cependant l’Atmos.
L’avis de Clubic
Une fois n’est pas coutume, Sonos a bien réussi son coup. La première génération de la Beam affichait déjà d’excellentes performances en termes d’ouverture sonore. L’ajout de l’Atmos sur cette seconde génération confirme que Sonos maîtrise son sujet.
La bulle sonore crée par cette petite barre de son est gigantesque, sans ajouter de traitements numériques gênants, tout en finesse. Le niveau de grave obtenu est également étonnant, le caisson de basse ne sera pas nécessaire dans beaucoup d’appartements et de maisons. L’utilisation mixte en tant que barre de son et enceinte connectée est permise par une application Sonos ultra complète. Beaucoup de choses sont simplifiées, mais le fabricant a pensé à tout pour que cette nouvelle version soit efficace au quotidien, sans que l'utilisateur n'ait à se poser de question.
Reste ce problème de détection de l’Atmos avec Netflix sur notre Android TV, qui peut être un bug isolé. Notons d'ailleurs qu’aucune des barres de son du marché passées entre nos mains depuis des mois n’a présenté ce problème.
- Prise en main facile
- Implantation de l’Atmos réussie
- Grave impressionnant
- Précision des dialogues
- Connectivité réseau quasi-complète
- Connectique physique très limitée
- Pas encore de support du DTS
- Possibilité d’incompatibilité Atmos en HDMI ARC