Test Devialet Dione lifestyle

Devialet poursuit son petit bonhomme de chemin et s’incruste dans le monde du home cinema avec sa première barre de son prénommée Dione. Forcément haut de gamme, elle reprend le principe qui a fait le succès des célèbres enceintes Phantom : un grave démoniaque. Le tout en réussissant à conserver le format d’une barre de son, à l’encombrement toutefois non négligeable. Compatible Dolby Atmos, voyons comment cette Dione se démarque de la concurrence.

Les plus
  • Respect des timbres et large bande passante
  • Scène sonore frontale impressionnante
  • Graves explosifs
  • Ecoutes musicales agréables
  • Dolby Atmos très immersif
Les moins
  • Projection sonore vraiment timide
  • Connectivité limitée
  • Pas d’évolutivité vers un caisson ou des enceintes surround

Devialet a débuté avec des amplificateurs Hifi ultra plats et ultra chers qui sont toujours au catalogue. Pour toucher un public un peu plus large, les enceintes connectées Phantom sont apparues quelques années plus tard. Les écouteurs intra-auriculaires Gemini représentaient la dernière création de la marque. En parallèle, Devialet a multiplié les partenariats en intégrant ses technologies audio dans les produits de Free ou de Huawei par exemple.

Pour la première fois, Devialet s’aventure sur le terrain du home cinema. Non pas avec un amplificateur AV mais à travers une barre de son, le produit qui a la cote en ce moment, et à notre avis pour longtemps. La barre Devialet Dione vise un public premium ne serait-ce que par le prix demandé. Pour que cela soit cohérent, la barre déborde littéralement de haut-parleurs et de puissance dans un format géant. Compatible Dolby Atmos, elle vise principalement ses concurrentes chez Bang & Olufsen et Sennheiser.

©Devialet
©Devialet

Fiche technique Devialet Dione

Résumé
Kit d'enceinte5.1.2
Puissance admissible950W
High-Res audioOui
Entrée audioAudio numérique S/PDIF Optique, HDMI 2.0
Wi-FiOui
Performances
Kit d'enceinte5.1.2
Système de compression numériqueDolby Atmos
Puissance admissible950W
Réponse en fréquence24 Hz à 21 kHz
Caractéristiques techniques
High-Res audioOui
Entrée audioAudio numérique S/PDIF Optique, HDMI 2.0
Nombre de haut-parleurs17
Nombre de haut-parleur Large bande9
Nombre de haut-parleur Grave8
Connectivité
Wi-FiOui
Version Wi-FiWi-Fi 5 750 Mbps (IEEE 802.11ac)
MultiroomNon
EthernetOui
BluetoothOui
Bluetooth Version5.0
AirPlayAirPlay 2
Caractéristiques physiques
Hauteur77mm
Largeur1,200mm
Profondeur165mm
Poids12kg

Design : une enceinte centrale orientable

Ne cachons pas une petite pointe de déception en ce qui concerne le design de cette barre Devialet Dione. La marque nous avait habitué au chrome rutilant sur ses amplis et aux formes inédites pour ses enceintes. 

©Alban Amouroux pour Clubic

En soi, la Dione est un peu plate, avec des lignes basiques, sans recherche particulière si ce ne sont les découpes des différentes zones de haut-parleurs. Heureusement, le haut-parleur Orb vient casser cette monotonie. Il reprend justement le style des enceintes Phantom et s’inscrit dans une zone aux courbes de niveau travaillées.

©Alban Amouroux pour Clubic

L’Orb correspond à l’enceinte centrale. La Dione pouvant être posée à plat ou fixée au mur, l’Orb est orientable manuellement afin que le petit logo Devialet soit toujours face à vous. Attention à ne pas appuyer sur les membranes latérales lorsque vous manipulez cette sphère.

©Alban Amouroux pour Clubic

La finition est classique avec une face supérieure noire sans ostentation. Les différents panneaux recouverts de tissu acoustique protègent les nombreux haut-parleurs. Les inscriptions sur le dessus correspondent à des commandes sensitives. Le style est ici encore assez simple, nous avons déjà vu de plus belles intégrations, sur la dernière Harman Kardon Multibeam 1100 où les touches sont encastrées dans le tissu ou encore sur la Bang & Olufsen Stage où elles font partie du cerclage en bois.

Équipement : 17 haut-parleurs, dont 8 pour le grave

En ce qui concerne la puissance, Devialet annonce la couleur avec 950 Watts dans le châssis. Il en faut des Watts pour alimenter pas moins de 17 haut-parleurs configurés en 5.1.2 canaux.

©Devialet

On trouve donc pour les trois canaux frontaux et les deux canaux surround placés latéralement un petit haut-parleur large bande chacun. Les deux canaux d’élévation dirigés vers le plafond sans angle particulier sont composés chacun de deux petits haut-parleurs large bande. 

©Alban Amouroux pour Clubic

Le médium grave est confié à huit haut-parleurs qui prennent place entre les large bande. Ils diffusent par groupes de deux dos à dos, vers l’avant et vers l’arrière, sur le même principe que l’enceinte Phantom. Différents traitements propres à Devialet s’appliquent, comme l’égalisation dynamique AVL, pour réduire les écarts entre les moments les plus forts et les plus intimistes d’un film, ou encore la spatialisation SPACE pour profiter d’une virtualisation totale quel que soit le nombre de canaux dans le flux audio en entrée.

©Alban Amouroux pour Clubic

La Devialet Dione est compatible Dolby Atmos, mais pas DTS, à moins de convertir la sortie audio du téléviseur en PCM. De plus, il faut noter la présence d’un système de calibrage audio automatique utilisant des micros intégrés à la barre. Ces micros peuvent être activés ou désactivés, on imagine pour un usage avec un assistant vocal dans le futur.

Connectivité : simplification effective

Devialet ne déroge pas à la règle actuelle qui veut que plus une barre est haut de gamme, moins elle possède de connectique physique. Sur la Dione, vous avez donc le choix pour relier votre téléviseur : une prise optique ou du HDMI eARC. Il n’y a aucune entrée audio analogique ou numérique.

©Alban Amouroux pour Clubic

Il faut se rabattre sur le Bluetooth : SBC et AAC uniquement, ou le réseau, via la prise Ethernet ou en WiFi. La Dione est compatible avec les protocoles AirPlay 2, Spotify Connect et UPnP exclusivement. C’est un peu court. Elle n’est pas certifiée Roon contrairement à tous les autres produits audio Devialet. Elle ne peut pas non plus communiquer en multiroom avec des enceintes Phantom par exemple. Et pour l’instant, il n’est pas prévu de pouvoir associer des Phantom en guise d’enceintes surround. Tout cela reste sujet à de futures améliorations via des mises à jour éventuelles.

Ergonomie : minimalisme assumé

Devialet a toujours mis la simplicité d’usage au centre de ses produits. Les utilisateurs ne doivent pas avoir besoin d’être connaisseurs ou passionnés. Le système doit être utilisable simplement, le plus rapidement possible après l’avoir branché pour la première fois. L’installation passe par l’application Devialet et ne comprend que quatre étapes. Vous pouvez en plus créer un compte, mais cette étape peut être sautée.

Une fois la barre de son Dione prête à l’emploi, les paramètres disponibles sont également peu nombreux. Il n’y a aucun risque de faire n’importe quoi. Les seules possibilités concernant le renommage, le positionnement sur meuble ou mural, le statut de la LED indicatrice et le calibrage audio. Difficile de se perdre.

Depuis la page d’accueil de l’app, vous pouvez sélectionner une source entre le HDMI, l’optique et le Bluetooth. Et selon le type d’entrée, vous avez accès à trois modes audio. Avec l’entrée HDMI, ce sera cinéma, musique ou voix, pour les sources audio, le choix passe sur musique, voix ou spatial. 

Tout cela s’avère un peu frustrant pour ceux qui aiment rentrer dans le détail. Car même si les barres de son premium présentent une connectique simplifiée, elles s’accompagnent souvent de réglages complets, voire complexes. Avec la Dione, il n’en est rien. Le seul avantage côté ergonomie concerne sa compatibilité avec la télécommande Bluetooth Devialet que l’on peut acquérir en option et qui comporte un mini afficheur pour le retour du niveau de volume.

Analyse : des timbres incroyables de vérité, une immersion timide

La séance de calibrage très rapide ne prend que quelques secondes. Elle est comme souvent fortement conseillée. Dans notre cas, elle a rendu le centre plus net et a augmenté encore un peu plus le niveau des basses fréquences tout en les dégraissant. Autre découverte à l’usage, l’échelle de volume est plus cohérente qu’avec les barres haut de gamme de Samsung ou LG qui sont déjà presque à fond à 15 crans sur 50. Sur la Dione, un niveau confortable, mais pas délirant correspond à 50%, ce qui offre suffisamment de latitude pour régler finement le niveau souhaité.

Nous démarrons avec des enregistrements stéréo. Les voix sont bien surélevées, tandis que les fréquences les plus aiguës sont moins projetées et semblent sortir directement de l’Orb. La scène se déploie en largeur et en arrière de la barre avec un angle d’ouverture important. Il y a aussi un effet de verticalité très réussi. Ces résultats sont obtenus en mode « spatial ». Si l’on revient au mode « musique », la scène est beaucoup moins ouverte, toute en garantissant une bonne respiration. Le médium-aigu est plus précis, tout ce qui se trouve au centre est plus ramassé et parais plus proche de nous, au niveau de la barre. Nous avons préféré le mode spatial, mais c’est une question de goûts.

©Alban Amouroux pour Clubic

La fidélité à la musique est l’une des plus réussies que nous ayons pu écouter venant d’une barre de son qui n’a aucun souci à passer tous les instruments. Le seul petit défaut que nous avons relevé concerne le haut-médium aigu qui reste souvent collé à la barre, même quand la scène rempli tout le mur devant nous. Si ce registre était projeté avec le reste, alors nous serions proches de la perfection. Quant au grave, il est détonnant avec de l’impact et de la descente vers l’infra palpable. Un autre excellent point à prendre en compte : la Dione ne pousse pas les basses de façon exagérée pour en mettre plein les oreilles. Lorsqu’il y a de vraies informations de grave dans la musique, alors le résultat est semblable à une barre classique avec un excellent caisson séparé, voire à une paire d’enceintes de bibliothèque bien alimentées.

En mode cinéma, la scène frontale continue à se déployer en arrière de la barre avec un effet de profondeur. Sans surprise, le mode d’amélioration des dialogues colle toutes les informations à la barre avec un grave qui disparaît et un médium aigu bien trop en avant. Finalement, le mode cinéma n’est pas forcément 100 % fidèle, mais il offre un réel confort d’écoute tout en maximisant les capacités de la barre. Quant aux timbres, il y a un bel effort dans la restitution du médium-aigu assez naturel, bien supporté dans le bas-médium pour des voix graves réalistes, ce qui représente un exploit dans le domaine des barres de son.

©Devialet

C’est assez stupéfiant de faire face à cette scène sonore en arc de cercle face à nous, bien en arrière de la barre, comme si cette dernière n’existait pas. Grâce à un haut grave solide, les coups de feu sont explosifs, là encore d’une qualité de reproduction bien supérieure à toutes les barres du marché ou presque. Passons maintenant au côté immersif. En Dolby Atmos, les objets projetés vers le plafond ne vont pas jusqu’à leur destination. Ils se déploient bien en hauteur, mais ils restent à la verticale de la barre. Les déplacements horizontaux en façade sont corrects et précis, avec une bonne projection revenant sur les côtés.

Cependant, cette scène ne prend pas la forme d’une demi-sphère comme d’autres barres savent la reproduire. Il y a toutefois un côté majestueux avec beaucoup de présence dans le traitement surround de la Dione. Ce n’est peut-être pas ce que tout le monde attend d’une barre de son Atmos. Certains y trouveront leur compte, surtout ceux qui préfèrent une action au plus proche de l’image et des effets discrets non localisables. Par exemple, lorsque nous avons passé les clips de démos Dolby, les déplacements tout autour du canapé sont restés face à nous. Les effets de plafond au centre de la pièce étaient plutôt situés juste au-dessus de l’écran. Mais la sensation globale de présence dans la pièce faisait vivre celle-ci avec un effet grand format frontal qui correspond plutôt bien à ce que l’on peut vivre dans une vraie salle de cinéma.

©Alban Amouroux pour Clubic

Prix et concurrence

Lorsque l’on parle de barres de son à 2300 € comme cette Devialet Dione, la concurrence se fait rare. Le seul modèle que l’on peut trouver en face, c’est la Sennheiser Ambeo Max, qui coûte au passage 200 € de plus. Cette dernière possède une connectique complète avec trois entrées HDMI, de l’USB et une entrée audio analogique. Nous n’avons pas pu comparer les deux modèles face à face mais dans nos souvenirs la Sennheiser propose une immersion un peu plus ample avec une projection des effets supérieure. En revanche, l’Ambeo est bien moins à l’aise avec la musique que la Dione.

Citons également la Bang & Olufsen Stage qui coûte, en finition bois, le même prix que la Dione. Sachant qu’elle démarre à 1800 € dans une finition plus simple. La B&O et la Devialet sont très proches dans le respect des timbres et leur proximité avec des enceintes Hifi.

La B&O traite l’Atmos de façon plus réaliste avec une meilleure projection des effets et des objets. Elles se différencient sur la partie grave. Aussi performantes, la signature sonore dans ce domaine est vraiment différente, il faudra essayer pour vérifier celle qui correspond le mieux à vos goûts. 

©Devialet
Conclusion
Note générale
8 / 10

Voilà une barre qui peut très facilement remplacer un système 5.1 en enceintes séparées, pour qui est à cheval sur le respect des timbres et l’étendue de la bande passante. La scène frontale est ample et vivante, il faudra juste faire une croix sur l’immersion totale et les effets avant/arrière. Si ce compromis ne vous dérange pas, et que votre budget le permet, alors vous pouvez foncer sur la Dione.

Les plus
  • Respect des timbres et large bande passante
  • Scène sonore frontale impressionnante
  • Graves explosifs
  • Ecoutes musicales agréables
  • Dolby Atmos très immersif
Les moins
  • Projection sonore vraiment timide
  • Connectivité limitée
  • Pas d’évolutivité vers un caisson ou des enceintes surround
Sous-notes
Films
8
Musique
9
Gaming
8
Connectivité
7
Ergonomie
8
Finitions
8