Dans la gamme Sennheiser, il n’y avait depuis trois ans qu’une seule barre de son dénommée tout simplement Ambeo Soundbar. Elle est rejointe cette année par une petite sœur qui prend le nom de SoundBar Plus. Elle est accompagnée d’un caisson de basse Ambeo Sub, compatible également avec la grande barre Ambeo. C’est donc l’ensemble Soundbar Plus et Sub que nous testons ici.
- Immersion sonore totale
- Effets précis et bien placés
- L’impression que les murs ont reculé
- Grave cohérent sans être démonstratif
- Connectivité complète
- Absence d’afficheur en façade
- Pas de Dolby Vision ou de 120 Hz sur les entrées HDMI
- Manque les réglages du sub sur la télécommande
Ambeo est une technologie développée par Sennheiser. Pour résumer, elle permet de capter le son en 3D d’une part, via le micro spécifique VR Mic développé par la marque, et de le reproduire d’autre part, grâce aux barres de son siglées Ambeo. Rappelons que Sennheiser est un fabricant allemand de matériel audio professionnel, essentiellement des micros et des casques. C’est à partir de la création des produits professionnels, auxquels se destinait à l’origine Ambeo, que Sennheiser a décliné une application grand public.
Enfin, grand public en termes de produit, pas vraiment de tarif. La barre de son Ambeo Soundbar, renommée Soundbar Max, positionnée au lancement à près de 2 500 € n’était pas réellement accessible à tous les publics. La Soundbar Plus fait l’effort de descendre à 1 500 €, ce qui est plus acceptable, mais qui reste tout de même dans le domaine du haut de gamme. Cette nouvelle barre est surtout plus petite, plus logeable. Ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Fiche technique Sennheiser Ambeo Soundbar Plus
Kit d'enceinte | 7.1.4 |
Puissance admissible | 400W |
Entrée audio | Audio numérique S/PDIF Optique, RCA, Subwoofer, HDMI 2.1 |
Wi-Fi | Oui |
Kit d'enceinte | 7.1.4 |
Système de compression numérique | Dolby Atmos, DTS:X |
Puissance admissible | 400W |
Réponse en fréquence | 38 Hz - 20000 Hz |
Entrée audio | Audio numérique S/PDIF Optique, RCA, Subwoofer, HDMI 2.1 |
Supports de stockage supportés | Clé USB |
Nombre de haut-parleurs | 9 |
Nombre de haut-parleur Large bande | 7 |
Nombre de haut-parleur Grave | 2 |
Dimention des haut-parleur(s) | Large bande 50 mm |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | Wi-Fi 6 |
Ethernet | Oui |
Bluetooth | Oui |
Bluetooth Version | 5.0 |
AirPlay | AirPlay 2 |
Assistant vocal | Alexa |
Hauteur | 77mm |
Largeur | 1,051mm |
Profondeur | 121mm |
Poids | 6.3kg |
Design : premium sans aucun doute
Si l'on compare la Soundbar Max et la Soundbar Plus, il est difficile de leur trouver un air de famille. La première est massive, plutôt carrée. Tandis que la petite nouvelle est plus ramassée, plus en rondeur.
Le travail effectué sur le dessin est intéressant. La technologie embarquée ne transparait pas vraiment. Les lignes douces et le mélange entre le châssis au plastique grainé robuste et le tissu acoustique donnent un résultat très réussi. Le côté premium est visiblement indéniable.
Le caisson est plus classique sous sa forme de parallélépipède debout, bien campé sur ses pieds. Le haut-parleur placé à l’horizontale diffuse vers le haut, un choix que nous n’avions jamais rencontré jusqu’ici. Il est protégé par un cache en tissu rehaussé du logo Sennheiser.
Équipement : 7 haut-parleurs identiques pour viser la cohérence
Il y a bien moins de haut-parleurs dans cette Soundbar Plus que dans sa grande sœur, format oblige. Elle va donc se charger de reproduire les bandes son immersives en distillant la technologie Ambeo à partir de neuf haut-parleurs « seulement » bénéficiant de 400 watts au total.
Les voies principales frontales sont reproduites chacune par un large bande. On trouve le même large bande pour les canaux surround avec un haut-parleur à chaque extrémité orienté vers l’extérieur. Enfin, il reste les canaux d’élévation. Ce sont de nouveau deux larges bande orientés vers le plafond, avec un léger angle vers l’avant. Terminons par deux haut-parleurs de grave de 10 cm, un diamètre plus important que les larges bande, orientés également vers le haut. L’emploi du même haut-parleur sur tous les canaux garantit une bonne cohérence sonore.
Le caisson renferme un subwoofer de 20 cm positionné à plat comme nous l’avons vu précédemment. Il est poussé par 350 watts de puissance en classe D. Sennheiser indique que ce caisson descend à 27 Hz, nous ne demandons qu’à le croire ! Il communique sans fil en Bluetooth avec la barre de son. Précisons ici qu’il est prévu dès le lancement de pouvoir connecter jusqu’à 4 caissons Ambeo Sub à l’Ambeo Soundbar.
Connectivité : complet mais avec des entrées HDMI un peu datées
L’Ambeo Soundbar Plus est bien équipée. Elle possède deux entrées HDMI et une entrée/sortie HDMI eARC. Elles ne sont malheureusement pas compatibles avec le 120 Hz ou le Dolby Vision, ou alors Sennheiser a oublié de le préciser. Côté audio, on trouve une entrée numérique optique et une autre analogique sur prise RCA. Par ailleurs, une sortie RCA mono permet de relier le caisson de basse en filaire, ce dernier étant équipé de l’entrée correspondante.
Le réseau utilise le WiFi ou l’Ethernet. Sennheiser lui a associé la connectivité Ambeo OS. Cela signifie en réalité que la barre est compatible AirPlay 2, Chromecast, Spotify Connect et Tidal Connect. Alexa est intégrée pour le contrôle vocal. N’oublions pas le Bluetooth toujours pratique pour lier rapidement son smartphone.
Ergonomie : une app plus que complète
La mise en route de la barre passe évidemment par l’installation d’une application sur votre smartphone. Elle détecte rapidement la barre et nous emmène à travers les différentes étapes classiques : connexion WiFi, renommage, mise à jour et un peu d’explications sur le fonctionnement. L’installation se termine par le calibrage que nous repoussons à plus tard.
La page d’accueil de l’app nous informe sur l’entrée en cours, le codec audio et le niveau de volume. Nous pouvons aussi vérifier que l’Ambeo est bien actif, son but étant de maximiser la virtualisation du son dans toute la pièce, il n’y a aucune raison de l’éteindre.
Nous passons ensuite aux différents réglages tels que le mode audio (Adaptive, Musique, Cinema, etc.), le mode nuit et l’amélioration des dialogues. Un mode de démonstration propose trois extraits sonores tirant parti de l’Ambeo et des capacités immersives de la Soundbar Plus.
Dans les réglages avancés, nous allons pouvoir modifier le niveau du caisson. Cependant, il n’y a rien pour retoucher l’action des voies d’effets, il faut faire confiance à l’Ambeo. Il est également possible de renommer les entrées. Enfin, le menu codec nous donne accès aux réglages avancés en Dolby, DTS et MPEG-H, mais uniquement lorsqu’un flux audio dans l’un de ces formats est en train de jouer. On retrouve alors les paramètres habituels présents sur les amplificateurs home cinema, mais que seules les barres de son Ambeo proposent.
Citons la télécommande, simple et efficace une nouvelle fois. En dehors du volume et du choix de la source, elle donne accès à tous les modes audio de façon indépendante.
Analyse : immersion sonore comme au cinéma
Nous démarrons toujours nos analyses sans calibrage. Dans cette situation, le son reste plutôt centré et collé à la barre, cela manque de respiration. Le caisson est là, mais il manque pour sa part de présence. Le calibrage s’impose. Cela prend environ 3 minutes avec un fonctionnement différent d'autres systèmes que nous connaissons. Après avoir défini les placements de la barre et du caisson, le calibrage travaille par bande en divisant la pièce en trois zones : gauche, centrale et droite. La séance se termine par de la musique, le temps que les mesures et corrections soient ingurgitées par la barre.
Le résultat après calibrage n’a évidemment plus rien à voir. Le son s’est ouvert, les voix remontent pour mieux coller à l’image et le caisson est réglé comme il faut pour les films. Nous remarquons immédiatement le traitement Ambeo de Sennheiser qui agit d’une façon bien différente des barres concurrentes. La scène sonore s’ouvre dans les trois dimensions avec un ajout de réverbération et de délai qui ressemblent à ce que fait Yamaha avec ses DSP, mais sans aucune coloration ni abus qui se caractériserait par des sonorités métalliques ou de l’écho malvenu. Tout est parfaitement maîtrisé.
Le résultat est excellent, même à partir de sources stéréo que la Soundbar Plus se plaît à distribuer tout autour de la pièce en conservant voix et instruments face à nous. L’ambiance ajoutée par cette barre se rapproche de ce que l’on peut vivre dans une grande salle avec l’impression que les murs de notre pièce d’écoute ont reculé.
Le grave est propre et profond. Il vient soutenir le travail de la barre avec de l’impact sans trainage apparent. Cependant, les accros aux basses seront peut-être un peu déçus. Ce caisson n’a rien de démonstratif. Il est là pour apporter ce qu’il faut tout en se faisant oublier. N’attendez pas de lui qu’il fasse trembler les murs. Mais, il reste un compagnon quasiment indispensable à la Soundbar Plus. Celle-ci sans caisson fait aussi bien que la plupart de ses concurrentes sans aller jusqu’aux performances dans le grave de la Devialet Dione tout-en-un et imbattable sur ce terrain.
À ce propos, il est dommage que le réglage de niveau du caisson ne soit pas disponible sur la télécommande, ce que proposent pourtant tous les concurrents, même dans l’entrée de gamme.
La Soundbar Plus est la reine de l’immersion sonore virtualisée. C’est simple : nous n’avons pas trouvé mieux à ce jour avec une barre seule sans satellites surround. Elle est capable d’envoyer dans la pièce de multiples strates d’information, sur les côtés, en hauteur et quasiment en arrière du canapé. Tout cela n’est jamais flou ni grossier. Il y a bien des objets et des ambiances distinctes à des élévations et des distances différentes. Bref, la Soundbar Plus fait presque aussi bien qu’un système en enceintes séparées. La différence avec un système séparé de prix équivalent et même supérieur est tellement réduite que les amplificateurs home cinema installés dans des pièces de vie non dédiées et non traitées ont du souci à se faire.
Le seul point sur lequel cet ensemble pourrait faire mieux selon nous concerne la dynamique sur les programmes hors multicanaux natifs Dolby et DTS. À partir de films en stéréo/PCM, et par rapport à d’autres barres passées entre nos mains et nos oreilles dernièrement, la dynamique semble tassée avec la Soundbar Plus. Comme si tout était ramené au même niveau pour que rien ne dépasse, caisson de basse y compris. C’est plus reposant, plus neutre, mais il manque cette petite folie que l’on attend d’un système home cinema quelle que soit la complexité de la bande son d'origine.
Dans chaque mode sonore, que ce soit l’Adaptative, que nous vous conseillons de garder en permanence, ou Sport, Cinema, News… il existe des réglages supplémentaires. Ils agissent sur le dosage des effets Ambeo ainsi que sur l’égalisation via quatre bandes que Sennheiser a renommées au lieu d’indiquer leur fréquence précise : fondation, bas-médium, clarté et brillance. Il est donc possible de personnaliser le rendu de façon avancée. Si vous n’êtes pas spécialiste et que ces réglages semblent trop complexes pour vous, ils ne sont pas nécessaires pour profiter pleinement des capacités de la Soundbar Plus.
Enfin, en écoute musicale, bonne nouvelle pour le Dolby Atmos Music supporté via Tidal Connect. Vous pouvez profiter des titres dans ce format directement sur la Soundbar Plus lus depuis votre smartphone, ce qui est confirmé par l’apparition du logo rétroéclairé directement sur le dessus de la barre. Pour la musique stéréo, en laissant actif l’Ambeo qui remplit la pièce de musique, cela permet de profiter d’écoutes généreuses et agréables, même à niveau soutenu. De plus, on pourra ici agir sur l’égaliseur 4 bandes propre au mode Music pour ajouter un peu de grave si besoin.
Prix et concurrence
À 1 500 €, l’Ambeo Soundbar Plus se trouve face à la Bang & Olufsen Stage. Celle-ci délivre un son plus pêchu, avec plus de poids. Mais, elle intègre la partie grave, car aucun caisson ne peut lui être associé. L’immersion est du même tonneau, mais la B&O est plus englobante que précise comme l’Ambeo. De plus, cette dernière est vraiment évolutive avec 1 à 4 caissons et elle possède infiniment plus de réglages pour la partie cinéma.
Si l’on ajoute le prix du caisson (700 €) à celui de la Soundbar Plus, on arrive au tarif de la Devialet Dione. Ces deux barres jouent dans la même cour en termes d’immersion à partir d’une barre et de ses techniques de virtualisation. Cependant, la Sennheiser projette un peu plus loin vers l’arrière que la Dione. Le grave est évidemment plus physique avec le caisson Ambeo Sub que la barre Devialet seule, bien que celle-ci se défende excellemment bien dans le domaine.
On peut aussi comparer la Sennheiser aux ensembles complets avec caisson et satellites comme la Samsung Q990B au tarif identique. Mais, tout est compris avec Samsung. Cette dernière va encore plus loin dans l’immersion avec plus de haut-parleurs et des enceintes surround physiques. Le caisson est aussi plus démonstratif. L’ensemble Samsung est plus imposant et nécessite plus de place. La Sennheiser est tout de même devant en termes de finesse de restitution.
Sennheiser Ambeo Soundbar Plus : l'avis de Clubic
En réduisant sa barre Ambeo dans une version Soundbar Plus facile à installer, nous n’avons pas perdu au change. C’est la barre tout-en-un la plus immersive que nous connaissons à ce jour avec des effets réalistes dans les trois dimensions et quasiment jusque derrière le canapé.
Les réglages audio multiples servent à la personnaliser de façon simple ou avancée. La connectivité réseau permet de s’en servir d’enceinte connectée de luxe dont beaucoup se contenteraient à la place d’un vieil ensemble HiFi. Difficile de lui trouver des défauts !
- Immersion sonore totale
- Effets précis et bien placés
- L’impression que les murs ont reculé
- Grave cohérent sans être démonstratif
- Connectivité complète
- Absence d’afficheur en façade
- Pas de Dolby Vision ou de 120 Hz sur les entrées HDMI
- Manque les réglages du sub sur la télécommande