Quitter Google. On en parle régulièrement sur Clubic. Et ce ne sont pas les solutions qui manquent. Dans ce domaine, la société Proton reste certainement la plus populaire, raison pour laquelle nous avons testé ses différents outils, qu'il s'agisse de la messagerie, du VPN, du stockage en ligne ou du gestionnaire de mots de passe. La société suisse met largement en avant son offre Proton Unlimited. Cette dernière cible les adeptes de la vie privée, moyennant toutefois une souscription. Voici ce qu'on en pense.

Clubic - Notre avis sur Proton Unlimited
Clubic - Notre avis sur Proton Unlimited

Avec comme leitmotiv privacy by default, Proton travaille d'arrache-pied sur une infrastructure sécurisée garantissant que les données des utilisateurs ne soient jamais compromises par un tiers. Car, en plus d'un chiffrement de bout en bout, le réel défi de l'entreprise reste le chiffrement au repos. Cela se traduit par une infrastructure complexe qu'il est nécessaire de faire évoluer tout en affichant le maximum de transparence via la publication du code source de chaque application venant s'y greffer. Ces travaux ont un coût, non seulement de R&D, mais aussi de maintenance. Pour cette raison, Proton multiplie les offres, à tel point que l'on s'y perdrait presque.

L'entreprise a besoin de revenus réguliers et son offre phare reste Proton Unlimited qu'elle enrichit régulièrement. Mais, disons-le franchement et sans détours : cette souscription a un prix. Elle cible principalement les utilisateurs soucieux de leur vie privée, cherchant une alternative sérieuse à Google et préférant un modèle économique clair plutôt que de troquer leurs données personnelles. À vous de voir si elle en vaut la peine.

Proton Unlimited
Clubic
Proton Unlimited
  • storageStockage de 500 Go
  • securityChiffrement natif par défaut
  • alternate_emailSupport nom de domaine
  • push_pinJurisdiction Suisse
8.8 / 10
8.8 /10

Proton Unlimited : les tarifs

La société n'est pas du genre à brader ses prix. On nous explique en tout cas que ce n'est pas l'image qu'elle souhaite donner. Les coûts de stockage, de recherche, de maintenance sont réels.

Le meilleur prix de Proton Unlimited revient à 7,99€/mois sur deux ans, soit 191,76€. Une somme qui n'est pas anodine, raison pour laquelle un avis nous semblait judicieux. Sur un an, la souscription est à 9,99€/mois, soit 119,88€. Si vous souhaitez commencer par tester le service sur un mois, vous payerez 12,99€.

Notons que pour bénéficier de l'offre 24 mois, il faut se rendre au sein des paramètres d'un compte gratuit.

Les abonnements à Proton Unlimited

Oui. Les liens dans cet avis sont affiliés. Mais nous rappelons que la gestion des commissions d'affiliation est rigoureusement séparée de notre processus éditorial et relève d’une équipe dédiée. Il est toutefois bon de rappeler que cet avis n'est pas sponsorisé et a été rédigé en toute indépendance.

Proton Mail : la messagerie sécurisée

Depuis son lancement en 2013, la messagerie de Proton a bien évolué, sur le Web comme sur smartphone. On ne reviendra pas sur toutes les fonctionnalités de la messagerie, lesquelles sont détaillées dans notre avis dédié, co-rédigé par votre serviteur. En quelques mots, Proton Mail simplifie au maximum l'envoi et la réception de courriers chiffrés et promet ainsi de garantir la vie privée de ses utilisateurs.

Nous avons désormais de véritables applications natives affichant une meilleure intégration à iOS et Android. Sur le Web, Proton Mail est devenue une messagerie moderne au sein de laquelle il est maintenant possible de programmer l'envoi d'un email ou d'activer une option de rappel. Il faut pourtant reconnaître que ces avancées ont été ponctuées de certaines lenteurs un peu inexplicables. Il aura tout de même fallu attendre dix ans pour être en mesure de redimensionner une simple photo placée dans le corps du message.…Proton dispose aussi d'applications pour macOS et Windows. Honnêtement, pour mon usage, elles n'apportent pas grand chose par rapport à une application Web encapsulée (PWA).

La version gratuite de Proton Mail n'offre que 1 Go d'espace de stockage. Avec ça, il faut reconnaître qu'en 2024, il devient alors difficile de migrer complètement depuis Gmail – quand bien même l'entreprise a mis en place un processus relativement fluide à cet effet. À moins de tirer un trait sur l'ensemble de son historique de messages, en version gratuite, Proton reste alors une messagerie secondaire. La bonne nouvelle, c'est qu'à partir du moment où vous vous y connectez régulièrement, cette dernière restera active sans limite de temps. Dans un premier temps, vous pouvez ainsi la réserver à des échanges familiaux. Si le service vous a convaincu, il est possible d'opter pour une formule payante. Si vous n'êtes intéressé que par la messagerie, Mail Plus débloque plusieurs options et davantage de stockage. Sinon, il y a Proton Unlimited. Voyons ce que cette offre propose réellement pour la messagerie.

En termes de stockage, Proton Unlimited démarre à 500 Go, un quota divisé avec le Drive. Tous les ans, Proton remercie gracieusement la fidélité des abonnés avec 10 Go supplémentaires, généralement aux alentours de la nouvelle année. À titre de comparaison, Proton Mail Plus se calque sur Google avec 15 Go d'espace. Ne serait-ce que pour le stockage, le coût de Proton Unlimited devient tout de suite plus intéressant. Mais bien entendu, on ne s'arrête pas là.

L'interface de Proton Mail

Des alias à la pelle

L'utilisateur de Proton Unlimited est en mesure de créer 15 adresses email basées sur les domaines @protonmail.com, @proton.me ou @pm.me (contre 10 pour Proton Mail Plus). Il s'agit d'une approche relativement classique permettant de classer ensuite ses messages par destinataires selon l'adresse communiquée. Honnêtement, c'est un bon point, mais on apprécie surtout l'intégration de la version premium de Simple Login.

Cette entreprise française rachetée en avril 2022 propose de générer des alias "à la volée" redirigeant vers l'adresse email de votre choix. Et l'outil est remarquable. L'internaute est en mesure de choisir un sous-domaine prédéfini par Simple Login ou de greffer un nom de domaine spécifiquement dédié à cet usage. Il devient ainsi possible de s'inscrire à n'importe quel site en inventant une adresse email, et surtout sans devoir se rendre systématiquement au sein de l'interface d'administration du service. Vous souhaitez créer un compte sur Vinted ? Saisissez simplement [email protected]. Un commerçant vous demande un email pour créer une carte de fidélité ? Communiquez-lui un nouvel alias. Par la suite, depuis la console d'administration de Simple Login, chaque alias peut être désactivé ou redirigé vers une autre adresse email. Adepte du système, je multiplie ces alias à tout-va depuis près de deux ans et il faut bien dire que cela facilite la vie au quotidien. Incluse dans Proton Unlimited, la version premium de Simple Login est normalement facturée à 30€/an.

L'interface d'administration de Simple Login

Des noms de domaine

Pour vos 15 adresses, Proton propose de les associer au choix à trois domaines : protonmail.com, proton.me ou, à partir de l'option Mail Plus, pm.me (ce dernier étant limité à la réception des messages dans la version gratuite). Une adresse de type [email protected], c'est pas mal, c'est simple, mais si vous n'êtes pas fan de cette extension un brin auto-centrée, il est aussi possible de greffer jusqu'à trois noms de domaine distincts.

Peut-être auriez-vous la chance de trouver votre nom de famille sur une TDL .fr, .com ou .net. Proton cible également les auto-entrepreneurs envisageant de développer leur marque, les utilisateurs souhaitant pouvoir éventuellement changer de système messagerie à l'avenir sans perdre leur adresse, ou encore simplement les personnes soucieuses de masquer leur identité avec un domaine quelconque.

Proton ne commercialise pas directement les noms de domaine, il faudra passer par un bureau d'enregistrement que l'on retrouve chez la plupart des hébergeurs Web. Je me dirige en général chez LWS, dont des tarifs sont assez intéressants. En revanche, Proton accompagne plutôt bien la configuration au travers des paramètres et donne les informations nécessaires à modifier au sein de la zone DNS rattachée au domaine.

Notons toutefois que les adresses email que vous générerez avec ces nouveaux domaines configurés compteront dans votre quota limité à 15 au total – comprenant donc les adresses des domaines de Proton. En revanche, il est possible d'activer une option catch-all pour ce domaine sur Proton. Celle-ci laquelle fonctionnera comme Simple Login. Vous recevrez ainsi tous les messages envoyés à n'importe quelle adresse basée sur ce nom de domaine.

Certains internautes utilisent le domaine principal sur Proton puis configurent un sous-domaine sur Simple Login. Par exemple, [email protected] sur Proton et, pour reprendre notre exemple, [email protected]. D'autres préfèrent marquer une vraie distinction. À vous de trouver la configuration qui vous convient.

Configuration d'un nom de domaine

Une messagerie plus complète et plus puissante

La version Unlimited du webmail offre une gestion relativement souple à l'utilisateur avec des libellés illimités, des dossiers illimités et des filtres, eux aussi, illimités. Ces filtres peuvent être particulièrement avancés si vous maîtrisez la syntaxe de Sieve. C'est probablement un comportement hérité de Gmail, mais après avoir testé les dossiers, je les trouve un peu limitants. Une vue globale avec des filtres ainsi qu'une archive pour les messages des années passées fonctionnent très bien.

Si vous ne jurez que par les logiciels natifs, l'abonnement Unlimited inclut Bridge, une passerelle compatible avec les principaux clients mail. Concrètement, Proton estime que les protocoles standard IMAP, POP et SMTP affaiblissent la sécurité de son infrastructure sécurisée et peuvent, tels quels, être exploités par un hacker bien documenté. Proton Bridge crée un serveur de messagerie local sur votre machine, lequel gère le chiffrement et le déchiffrement des emails entrants et sortants, tout en implémentant les protocoles. Testé quelques fois, principalement pour effectuer des sauvegardes de messages, le dispositif fonctionne bien. Il s'adresse en revanche probablement plus aux entreprises utilisant Microsoft Outlook.

Le Bridge de Proton ©Proton

Proton Calendar : l'agenda sécurisé

Quitter Google, ne signifie pas simplement quitter Gmail, mais tout un écosystème dont l'agenda reste primordial. Initialement, on peut se dire qu'un rendez-vous chez le dentiste figurant dans son planning n'intéresse pas grand monde. Mais à y réfléchir, ce n'est pas aussi anodin.

Un service complémentaire bienvenu

En dévoilant son calendrier sécurisé, le PDG de Proton Andy Yen expliquait à juste titre que le calendrier constitue un journal de plusieurs événements rythmant la vie d'un individu. Il contient des occurrences, quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles. Il regroupe parfois des calendriers personnels, familiaux et même professionnels. Il peut donc, dans son ensemble, servir à profiler de manière assez pertinente la vie d'un utilisateur.

L'infrastructure d'un calendrier est plus complexe qu'il n'y paraît, notamment lorsque l'on envisage de le sécuriser. C'est sans doute la raison pour laquelle, l'entreprise avait initialement sous-estimé la charge de travail pour le développer. Car au-delà d'un ensemble de données à chiffrer au repos, il est également nécessaire de sécuriser les invitations elles-mêmes contenant le titre de l'événement, l'heure, la date ainsi que les informations du destinataire. Il faut en outre considérer tous les cas de figure, notamment si celui-ci souhaite lui aussi partager ce même événement avec un troisième individu.

Proton Unlimited autorise la création de 25 calendriers et permet de s'abonner à des flux externes. Les événements de ces derniers seront, eux aussi, chiffrés au repos, même s'il s'agit d'un calendrier Google.

Vue hebdomaire de Proton Calendar ©Proton

Des lacunes qui persistent

Mais honnêtement, Proton Calendar, aussi complexe puisse être son architecture, (et aussi réussie puisse être son interface Web) n'est pas encore au même niveau que Proton Mail.

À l'heure actuelle, les calendriers externes ne sont disponibles qu'en lecture seule. Dans notre cas, un calendrier Google. Proton aurait pu implémenter une connexion OAuth avec Google Calendar et proposer ainsi une enclave sécurisée permettant à l'utilisateur de modifier ou de créer des événements sur ce calendrier directement au sein de Proton Calendar. De toute évidence, cela ne doit pas être aussi simple.

Par ailleurs, une fois de plus, l'architecture sécurisée n'autorise pas le protocole standard CalDAV. Il n'est alors pas possible de configurer un agenda Proton sur un logiciel natif. Et la société ne semble pas avoir dans ses cartons une évolution du Bridge répondant à ce besoin.

Aussi, l'application mobile de Proton Calendar fait le job. Même si elle reste sommaire. On apprécierait quelques efforts sur les différentes vues proposées : agenda, jour, semaine.

Enfin, pour un calendrier premium, on attend aussi des fonctionnalités un peu avancées. Ainsi, certains auto-entrepreneurs apprécieraient certainement de pouvoir afficher leurs disponibilités sur un site Web avec une option permettant à leurs clients de réserver des rendez-vous de prestation par exemple. Mais nous en sommes encore très loin.

Proton Calendar n'est véritablement fonctionnel qu'entre utilisateurs du service. Sorti en bêta en avril 2021 et en version finale en janvier 2022, l'agenda n'a quasiment pas évolué depuis près de deux années alors qu'il reste une pierre angulaire pour les utilisateurs souhaitant migrer depuis un GAFAM. La dernière évolution un peu majeure date de mai 2023 avec l'intégration d'un moteur de recherche.

Il est clair que le service ne bénéficie pas du même rythme de développement que Proton Mail.

Proton Drive

L'espace de stockage sécurisé a vu le jour en septembre 2022. Chose inconcevable dans un domaine aussi dynamique : il aura fallu attendre six mois pour obtenir des applications de synchronisation. Autant dire que le lancement de Drive n'a de toute évidence pas fait trembler Dropbox, pCloud et cie.

Un service qui revient de loin

Le service est aujourd'hui fonctionnel sur l'ensemble des plateformes et après quelques bugs de démarrage, le voici aujourd'hui finalisé. Sur macOS, la synchronisation est rapide. Proton Drive s'intègre bien à l'explorateur de fichiers. On retrouve le concept de smart files, sans doute la meilleure idée popularisée par OneDrive. Celle-ci consiste à retrouver l'intégralité de ses fichiers et dossiers sans pour autant que ces derniers ne soient stockés sur l'ordinateur, mais disponibles au téléchargement à la demande.

Tous les documents stockés sur les serveurs sont chiffrés. On y retrouve des options de partage plutôt bien pensées et l'équipe s'attelle à le rendre un peu moins brut, avec, par exemple, un lecteur intégré pour les fichiers audio et les vidéos, ou la synchronisation des photos du smartphone.

L'interface de Proton Drive

Un pas vers des outils bureautiques

Pour mieux concurrencer Google, l'entreprise a racheté le service de notes sécurisées Standard Notes afin de l'intégrer au sein de Drive. C'est ainsi que Proton Docs a vu le jour. On y retrouve un éditeur de documents complet avec des options d'export aux formats courants, des fonctions de partage et, depuis peu, des outils de collaboration. Il semblerait donc que Proton souhaite développer sa suite bureautique en interne plutôt que d'opter pour une solution tierce comme OnlyOffice au sein de kDrive.

Alors que la web app de Standard Notes centralise l'ensemble de ses documents au sein d'une interface relativement classique en trois volets, depuis Proton Drive, il est possible de créer un nouveau document au sein d'un dossier spécifique. Ces derniers sont donc éparpillés dans un comportement plus proche de celui de Microsoft Word. Il s'agit donc plus d'un outil bureautique plutôt que d'un utilitaire de notes.

Sur son site officiel, Standard Notes est affiché au tarif de 81 dollars par an. En revanche, contrairement à Simple Login, qui bénéficie d'une intégration quasi complète (mis à part le tableau de gestion des alias) le service de notes sécurisées propose également de concevoir des feuilles de calcul et rajoute plusieurs options. Ces fonctions n'ont pas encore été intégrées à Proton. On nous souffle que les feuilles de calcul sont particulièrement difficiles à implémenter au sein de Drive. Leur arrivée ne fait toutefois aucun doute sur le long terme, ne serait-ce que pour les formules Business de l'entreprise.

Plutôt qu'une alternative à Microsoft Word, dont l'usage est pour ma part plutôt restreint – voire inexistant – sur le plan personnel, on aurait apprécié un gestionnaire de notes s'intégrant au sein de l'écosystème de Proton pour y rassembler divers types d'informations (clés Wi-Fi, licences logiciel, recettes de cuisine ou mémos importants). Mais nous y reviendrons.

L'interface de Proton Docs, basé sur Standard Notes

Une gestion des photos très sommaire

Dans Drive, la couche de chiffrement ralentit inévitablement le chargement des photos depuis un smartphone. D'ailleurs, l'affichage de la section dédiée sur l'application Web prend un certain temps et n'offre qu'une visionneuse. Pas de filtres, pas d'options de tri. On apprécie la compatibilité avec le format HEIC d'Apple mais on ne peut s'empêcher de rechercher des outils d'édition. Au passage, Proton Drive convertit les Live photos en clip vidéo de deux secondes et leur agencement chronologique n'est pas respecté. Finalement, si vous aviez espoir de voir un concurrent à Google Photos, nous n'y sommes pas encore et il s'agit donc très simplement d'une sauvegarde. En attendant, ente.io est plus avancé et on anticiperait presque un rachat par Proton, mais là… on s'égare.

Nous l'évoquions un peu haut, dans l'offre Unlimited, Proton Drive dispose de 500 Go d'espace partagé avec Proton Mail. À titre de comparaison, Proton Drive Plus, avec 200 Go est facturé à 3,99€ sur an.

Proton VPN

Fuites DNS, fuites de l'adresse IP, tests de débit, prise en main du split tunneling... si le VPN a certes le vent en poupe chez tous les médias, chez Clubic, on teste minutieusement les services, un travail soigneusement effectué par Chloé qui nous explique en détail son protocole.

Pour les usagers occasionnels, l'intégration de Proton VPN à l'offre Unlimited incite à connecter le service en permanence. On pourrait redouter des latences fréquentes. Cela peut arriver, mais c'est rare. La gestion des profils est particulièrement pratique, par exemple, pour rejoindre en un clic le serveur français le plus rapide à l'instant T.

L'interface de Proton VPN

L'intégration de Netshield promet de bloquer non seulement les malwares mais aussi les publicités lors de vos sessions de surf. Ça fonctionne, en quelque sorte. Disons que les sources des publicités sont bloquées, mais les encarts dédiés restent affichés. Il faut donc reconnaître que le bloqueur intégré au navigateur Brave est plus puissant en la matière. Je n'utilise pas spécialement le service pour accéder à des plateformes streaming étrangères. Rendez-vous donc plutôt sur notre avis de Proton VPN pour en savoir plus à ce sujet.

La politique de confidentialité stricte de Proton est rassurante et l'activation transparente du VPN se fait oublier. Et finalement, c'est son rôle : tourner en tâche de fond, masquer son adresse IP et protéger la connexion via un tunnel sécurisé. En achat séparé, Proton VPN est proposé au meilleur prix à 4,49€/mois sur deux années.

Proton Pass

Une entreprise spécialisée dans la cyber sécurité se devait de proposer un gestionnaire de mots de passe. Eux-aussi font de plus en plus parler d'eux.

Un service qui s'enrichit rapidement

Proton Pass propose de centraliser tous vos identifiants pour les stocker de manière sécurisée. Le service est disponible sous la forme de diverses applications, mais c'est certainement l'extension de navigateur que vous utiliserez le plus. Outre la sécurité, l'avantage de passer par un service tiers, c'est la portabilité de vos données. Vous pourrez ainsi retrouver vos informations au sein de n'importe quel navigateur Web compatible avec cette extension, mais aussi sur vos smartphones et tablettes.

Le premier paramétrage est un peu fastidieux, surtout si vous aviez l'habitude d'avoir votre navigateur web retenir tous vos mots de passe. Il sera nécessaire de les exporter, les importer dans Proton Pass, les effacer du navigateur et enfin désactiver la collecte de ces identifiants intégrée au navigateur.

Création d'un compte
avec Proton Pass

Proton Pass permet également de créer de nouveaux comptes et intègre parfaitement la plateforme de Simple Login pour vous proposer un alias basé soit sur un sous-domaine du service, soit sur votre nom de domaine configuré à cet effet. Quant au mot de passe, vous serez en mesure d'en choisir la complexité (avec le nombre de caractères et la nature de ces derniers).

Il est aussi possible de gérer les codes OTP des authentifications à deux facteurs. À l'activation, plutôt que de scanner un code QR, comme sur votre application mobile, il sera nécessaire de copier-coller la clé de caractères associée à ce dernier. Par la suite, Proton Pass générera ces codes à usage unique directement accessibles en un clic.

Il faut reconnaître que le service a évolué rapidement et dans le bon sens.

Des coffres-forts multi-usage

Mais au-delà du gestionnaire d'identifiants, Pass autorise la création de différents coffres-forts et ces derniers peuvent accueillir des notes. Parce que l'application Web est plus légère que Proton Docs et permet de classer chacun de ces mémos, il est facilement possible de créer des carnets, voire des journaux.

Du moins, c'est la théorie, car il y a des limites. Il est possible de rédiger et de classer des notes dans un coffre-fort de Proton Pass. Mais le service n'a pas été pensé pour cet usage. Nous ne retrouvons aucun outil de formatage de texte. Il est également impossible d'ajouter un média à vos notes. Si vous souhaitez donc stocker vos clichés de tickets de caisse ou la photo d'une clé WEP, votre seule option consiste à les ranger sur le Drive. L'interface optimisée de Standard Notes n'est pas (encore ?) accessible aux utilisateurs de Proton. La bonne nouvelle, c'est que Proton annonce la prise en charge prochaine des images et des fichiers à Pass qui pourront être en pièces jointes des notes. Je vais peut-être finalement trouver un remplaçant à Apple Notes…

L'interface Web de Proton Pass

Proton Unlimited intègre l'ensemble des fonctionnalités de Proton Pass Plus commercialisé au meilleur prix à 2,99€/mois sur un an.

Alors est-ce que Proton Unlimited vaut le coup ?

D'un point vue purement tarifaire, Proton Unlimited revient à 7,99 euros/mois sur deux ans et la souscription inclut donc :

  • Une version boostée de Proton Mail Plus avec 30 fois plus de stockage, Simple Login, 3 noms de domaine contre un seul pour Mail Plus et 15 adresses email contre 10. Mail Plus est facturé à 3,99€/mois sur un an.
  • Une version boostée de Drive Plus avec donc 500 Go au lieu de 200 Go. Drive Plus est commercialisé à 3,99€/mois sur un an.
  • Proton VPN Plus à 4,49€ pour deux ans.
  • Proton Pass Plus à 2,99/an.
    Le calcul est vite fait pour s'apercevoir que l'offre Unlimited est bien plus avantageuse, et c'est donc sans surprise que Proton pousse cette dernière pour lui assurer des revenus réguliers.

Qu'en est-il des offres concurrentes ?

A l'heure actuelle, Proton occupe seul le terrain avec son offre Unlimited. Il existe bien entendu des messageries chiffrées, des services de cloud sécurisés, des VPN ou des gestionnaires de mots de passe indépendants. Cela nécessite toutefois de jongler entre plusieurs comptes. Ce n'est probablement pas une mauvaise idée de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, mais cela complexifie aussi une éventuelle migration depuis des écosystèmes aussi bien ficelés que ceux de Google, Microsoft ou Apple. Et puis, cela reviendra aussi bien plus cher.

En conclusion

Certains services inclus dans l'offre Unlimited reviennent de loin et n'ont pas à rougir face à la concurrence. C'est notamment le cas de Mail, de Drive et de Pass.

On regrette cependant les limites du calendrier, un produit clairement inachevé qui semble presque avoir été oublié par l'entreprise alors qu'il se place au cœur de la migration. La transformation de Standard Notes en outil bureautique parait cibler davantage les usagers professionnels. On aurait apprécié voir un véritable service de notes sécurisées. Proton a donc de la marge pour continuer son évolution, c'est également le cas concernant la gestion des photos.

Malgré ces manques, la société continue d'introduire de nouveaux produits. C'est, par exemple, le cas du portefeuille crypto Wallet, actuellement en bêta et disponible également au sein de l'offre Unlimited pour sécuriser vos cryptos. L'assistant IA Scribe a aussi fait son apparition cet été au sein de Proton Mail moyennant une nouvelle souscription.

Les versions premium de Mail, VPN et Pass sont les plus abouties et, si vous comptez les utiliser plusieurs fois par jour sur l'ensemble de vos appareils, elles valent bien 7,99€/mois à nos yeux. Cela dépendra bien entendu des priorités de chacun. Le stockage cloud (notamment pour la partie photo) et le calendrier affichent des lacunes, mais sont fonctionnels pour les tâches élémentaires. Considérons-les comme des bonus appréciables.

Pour certains, les développements s'éparpillent, pour d'autres, l'entreprise se dynamise. La bonne nouvelle, c'est que la communauté est très engagée sur Reddit et les équipes sont à l'écoute pour concilier les priorités de développement avec leurs objectifs internes.

Proton Unlimited
  • storageStockage de 500 Go
  • securityChiffrement natif par défaut
  • alternate_emailSupport nom de domaine
  • push_pinJurisdiction Suisse
8.8 / 10

En proposant de centraliser les versions premium de Proton Mail, Proton VPN, Proton Calendar, Proton Drive et Proton Pass, l'offre Unlimited s'avère particulièrement intéressante au niveau du tarif. On note quelques lacunes concernant le calendrier et le Drive, mais le Mail, le VPN ou le gestionnaire de mots de passe sont plutôt réussis. Après une décennie à plancher sur Mail, l'équipe propose une messagerie solide et moderne. Au travers de nos tests poussés le VPN a fait ses preuves, tandis que Pass évolue très rapidement et c'est plutôt bon signe. On regrette simplement que Proton semble avoir mis le calendrier aux oubliettes et que le Drive accuse encore plusieurs lacunes de jeunesse.

Les plus
  • Infrastructure robuste et sécurisée
  • Simplification extrême du cryptage
  • Localisé en Suisse
  • Tarifs avantageux
Les moins
  • Le calendrier n'est pas abouti
  • Le Drive accuse des faiblesses de jeunesse