Le leader du covoiturage BlaBlaCar vient de faire une offre pour l'acquisition de la compagnie de cars longue distance Ouibus, qui n'a jamais encore réellement passé la seconde sur le plan économique.
Pour définitivement acter sa volonté d'étendre son offre de mobilité au-delà du covoiturage, Blablacar a annoncé être entré en négociations exclusives avec la SNCF en vue du rachat plein et entier de la filiale de la compagnie ferroviaire, Ouibus.
Ouibus n'a connu que le déficit
Le leader mondial du covoiturage a par ailleurs annoncé une levée de fonds de 101 millions d'euros, impliquant la SNCF (dont la part au capital devrait être « très minoritaires », comme a pu l'indiquer Roland de Barbentane le DG de BlaBlaCar au journal Le Monde) et d'autres investisseurs.Le rachat programmé de Ouibus est une suite logique pour la filiale de la SNCF. Déficitaire depuis sa création il y a presque neuf ans, la société a perdu 35 millions d'euros en 2017, et devrait accuser des pertes qui pourraient tourner autour des 25 millions d'euros en 2018. Le rythme était tout simplement intenable pour la compagnie alors que de son côté, BlaBlaCar va renforcer sa communauté déjà composée de quelques 65 millions de membres réparti dans 22 pays. En 2018, la société de covoiturage estime que plus de 50 millions de passagers voyageront dans le monde, une croissance de 40% de son activité par rapport à 2017.
Ça coince du côté des salariés
Si pour BlaBlaCar il s'agit d'une bonne nouvelle, permettant son offensive, les salariés de Ouibus ne vont pas voir les choses de la même manière. En effet, l'annonce de cette offre d'acquisition a été accompagnée de celle d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Des 230 employés de la filiale de la SNCF, 102 pourraient perdre leur poste. Le DG de BlaBlaCar assure cependant que ces personnels (des conducteurs pour la majorité) seront reclassés à l'intérieur de l'entreprise ferroviaire publique.Un représentant des salariés de Ouibus ne peut néanmoins pas s'empêcher de faire part de ses craintes : « On nous explique que nous serons tous reclassés mais si on regarde les emplois possibles on passe de 2 200, et même plus, à 1 500 euros de salaire. Des gens ont fait des emprunts, acheté des maisons... Tout le monde est écœuré. »