Boeing va déployer une constellation de 147 satellites afin de fournir un accès à Internet haut débit. La plupart de ces satellites seront positionnés à une altitude d'environ 1 000 km.
Place à la constellation Boeing
La Commission fédérale des communications (FCC) a finalement donné son accord à Boeing et validé une licence « pour construire, déployer et opérer une constellation de satellites ». L’entreprise américaine va ainsi pouvoir déployer 147 satellites dans les prochaines années en vue de fournir un accès à Internet.
Bien sûr, le plan de Boeing, proposé pour la première fois en 2017, n’a rien d’inédit aujourd’hui. Il s’inscrit dans la lignée de Starlink de SpaceX, Kuiper d’Amazon ou de OneWeb. D’ailleurs, en 2019, Elon Musk aurait exprimé ses inquiétudes auprès de la FCC à propos du projet de Boeing qui, selon lui, menaçait d’accroître les risques de collisions entre satellites et causer des interférences – plutôt ironique quand on sait que son propre réseau Starlink pourrait causer à l'avenir de nombreux risques de collisions.
132 satellites placés à 1 000 km d’altitude, 15 entre 27 000 et 44 000 km
En pratique, la plupart des satellites de Boeing évolueront à une altitude différente de ceux de SpaceX (lesquels orbitent à environ 550 km). En effet, sur les 147 satellites de Boeing, 132 se positionneront à une altitude d’environ 1 000 kilomètres (1 056 km précisément) ; les 15 autres seront situés bien plus haut, à des altitudes comprises entre 27 355 et 44 221 km.
Concernant la bande de fréquences, le communiqué de la FCC indique que « l'ordonnance d'aujourd'hui approuve la demande de Boeing pour un système de service fixe par satellite en orbite non géostationnaire utilisant des fréquences dans des parties de la bande V (les bandes 37,5-40, 40-42, 47,2-50,2 et 50,4-51,4 GHz), et pour exploiter des liaisons intersatellites (ISL) utilisant des fréquences dans des parties de la bande V (bande 65-71 GHz) ». La bande V permet des vitesses de transfert plus rapides que les bandes Ka et Ku. Cependant, les ondes ont plus de difficulté à pénétrer les objets solides à ces fréquences et se montrent donc plus sujettes aux interférences.
Toute la flotte déployée d’ici 2030
En tout cas, Boeing ambitionne d’offrir « des services de communication et d'Internet haut débit aux utilisateurs résidentiels, aux administrations et aux entreprises » situés aux États-Unis, à Porto Rico et dans les îles Vierges américaines lors du déploiement du réseau, puis à l’échelle mondiale ensuite.
Enfin, en matière de temporalité, la FFC a donné six ans à Boeing pour lancer la moitié de sa constellation de satellites et neuf ans pour déployer l'ensemble du réseau. L'entreprise américaine souhaitait une fenêtre de 12 ans pour lancer l'ensemble de la constellation ; demande rejetée par la FCC.