Décollage de Falcon 9 depuis le site LC-40 à Cape Canaveral. © SpaceX
Décollage de Falcon 9 depuis le site LC-40 à Cape Canaveral. © SpaceX

Avec un septième décollage dédié à Starlink, sa constellation de communication géante, SpaceX conforte son avance pour établir un maillage en orbite et fournir un service dès la fin de l’année.

Mais en coulisses, l’opérateur change de cap…

Il n'y a que maille qui m'aille…

Ce soir, SpaceX pourrait devenir le premier opérateur à avoir envoyé 420 satellites en orbite en moins d'un an. Un chiffre qui continue de faire polémique auprès de la communauté astronomique, et qui ne suffira pas encore à assurer une connectivité minimale au sein de la grande constellation Starlink…

Environ 140 unités sont aujourd'hui en place dans le complexe maillage de couverture de la Terre, à 550 kilomètres d'altitude. Un deuxième tiers est en cours de transfert, tandis que les autres sont en cours de test et de positionnement, à environ 350 kilomètres d'altitude. Un processus qui prend plusieurs mois.

La constellation évolue

Les demandes de changements répétées de SpaceX à l'agence des télécommunications américaines (la puissante mais laxiste FCC) ont un peu brouillé les cartes ces derniers mois. La constellation de 12 000, et éventuellement 42 000 satellites est donc encore amenée à évoluer.

L'opérateur américain a souhaité ces derniers temps abaisser la trajectoire de plusieurs couches de son maillage planétaire : 2 825 satellites Starlink, initialement prévus à 1 110 km et 1 325 km d'altitude (et selon différentes inclinaisons) seront finalement localisés à 540 et 570 kilomètres d'altitude. SpaceX affirme que cela permettra de réduire la latence des communications ; toutefois, plusieurs observateurs soupçonnent cette décision d'être liée à un futur abandon des liens inter-satellites à très haut-débit, qui ne sont actuellement pas installés sur les Starlink.

L'entreprise, qui continue d'affirmer qu'elle sera en mesure d'offrir ses premiers services cette année, prévoit déjà le prochain tir en Floride au début du mois prochain. Les antennes et terminaux n'ont toujours pas été dévoilés.

Décollage express

Le lancement d'aujourd'hui, depuis le Kennedy Space Center, est prévu à 21h30 (heure de Paris), et c'est à nouveau une fusée Falcon 9 utilisant un maximum d'éléments récupérés qui aura la charge d'emmener 60 satellites Starlink en orbite basse ce mercredi soir.

La mission, diffusée en direct, ne durera en tout que 14 minutes : pour permettre à ses équipes de maximiser les chances de récupérer le premier étage (c'est son 3ème vol) et les coiffes (c'est leur 2ème utilisation), la trajectoire visée n'excède pas 280 kilomètres d'altitude… Ce sont donc les 60 satellites qui auront pour mission de gagner d'eux-même les différents « paliers », grâce à leur propulsion embarquée.

Les efforts de SpaceX pour récupérer le premier étage et les coiffes seront toutefois sous le feu des projecteurs, car les deux dernières tentatives pour se poser sur la barge « Of Course I Still Love You », positionnée à plus de 400 km des côtes, ont échoué.