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Après plusieurs mois d’attente, SpaceX a reçu l’autorisation de la FCC (Federal Communications Commission) d'abaisser l’orbite de plusieurs milliers de satellites de la constellation Starlink. Cela devrait permettre d’améliorer la qualité de connexion et de réduire la latence du réseau internet satellitaire de SpaceX.

En opérant à seulement quelques kilomètres de la future constellation Kuiper d’Amazon, Starlink pourrait augmenter les risques d’interférence radio et de collision spatiale.

Abaisser l’orbite d'environ 1 200 km à 540 km

En 2018, SpaceX obtenait de la FCC l’autorisation de déployer jusqu’à 4 425 satellites de communication sur des orbites comprises entre 1 110 km et 1 325 km. Environ 7 500 autres satellites étaient approuvés pour un déploiement vers 350 km. À l’heure actuelle, environ 1 500 satellites Starlink sont en orbite, offrant une première capacité opérationnelle au réseau internet satellitaire de SpaceX.

Dès 2019, toutefois, SpaceX évoquait publiquement une volonté de déployer le reste de son réseau sur des orbites plus basses. Alors que l’objectif final de SpaceX était d’appuyer Starlink sur près de 30 000 satellites, l’entreprise d’Elon Musk a demandé cette année-là à ce que ses futurs satellites soient tous déployés entre 328 et 580 km d’altitude.

En attendant l’approbation pour ces dizaines de milliers de nouveaux objets spatiaux, SpaceX a demandé en janvier dernier à ce que les conditions de déploiement obtenues en 2018 soient révisées. L’enjeu ? Permettre au reste des 4 425 premiers satellites d’être déployés entre 540 et 570 km, et non plus autour de 1 200 km, tel que c'est le cas actuellement.

Et cette demande vient juste d’être approuvée. En réduisant l’altitude de sa constellation, et donc la distance avec les stations relais et les utilisateurs de Starlink au sol, SpaceX devrait améliorer significativement la qualité de son réseau satellitaire. La latence et la vitesse de connexion seront améliorées, et la connexion dans les zones polaires sera bien meilleure.

Une décision qui soulève les critiques de la concurrence

La décision de la FCC ne plaît cependant pas à tout le monde. D’autres entreprises de télécommunication satellitaires, telles que Viasat ou Kuiper Systems, une filiale d’Amazon, avaient exprimé très en amont leur mécontentement. En réduisant considérablement son altitude opérationnelle, SpaceX va en effet surcharger l’orbite basse d’ondes électromagnétiques, qui pourraient créer de nombreuses interférences avec les réseaux concurrents.

Comme les responsables de Kuiper ne cessent de le répéter, le réseau d’Amazon a été conçu pour opérer vers 580 km d’altitude justement pour éviter les interférences avec les constellations Starlink situées bien plus haut ou bien plus bas. Le repositionnement de la constellation de SpaceX est alors vu comme un coup bas vis-à-vis de la concurrence.

Pour rassurer Viasat, Kuiper et les autres plaignants, la FCC a cependant soumis son approbation à conditions. D’une part, la FCC impose à Starlink de ne pas dépasser 580 km d’altitude pour éviter toute collision, ce qui obligera SpaceX à améliorer sa marge d’erreur, actuellement de 30 km. D’autre part, il est spécifié qu’en cas d’interférence, c’est SpaceX qui devra réduire la qualité de son service, et non ses concurrents.

Source : Ars Technica