Test ASRock Z690 Phantom Gaming-ITX/TB4 : la mini-ITX qui n'a rien à envier aux plus grandes

Si le format ATX est indiscutablement le standard actuel en matière de PC, à fortiori de machines plutôt musclées, tous les constructeurs y vont aujourd’hui de leur produit micro-ATX ou mini-ITX afin de convaincre un plus large public. Nous nous sommes penchés sur la seconde option.

En l’occurrence, nous avons jeté notre dévolu sur un modèle ASRock qui propose toujours un large choix de cartes mères à chaque nouvelle génération. Il y a quelques semaines, la Z690 PRO RS nous permettait de voir que le Z690 savait être abordable, cette fois nous nous penchons sur les questions de taille, car la Z690 Phantom Gaming-ITX/TB4 ambitionne d’intégrer l’essentiel d’une machine moderne en seulement 17 x 17 cm.

« Chéri, j’ai rétréci la carte mère »

Comme son nom l’indique sans trop d’ambiguïté, cette Phantom Gaming-ITX/TB4 est conçue autour du couple LGA1700 / chipset Z690, ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle chez Intel. Le socket occupe une bonne place au cœur de cette petite carte mère, mais ASRock est tout de même parvenu à intégrer la plupart des fonctionnalités auxquelles on s’attend sur un produit résolument haut de gamme. En toute logique, les choses débutent par les deux emplacements de mémoire vive, de la DDR5.

Les deux ports DIMM DDR5 et le port PCIe Gen 5 sont renforcés © Nerces

« Seulement » deux emplacements puisque ASRock a tenu à garder des ports DIMM 288 broches alors que l’on trouve assez souvent des ports SO-DIMM 260 (DDR4) ou 262 (DDR5) broches en mini-ITX. Notons que les deux ports sont renforcés et qu’ils acceptent chacun jusqu’à 32 Go de DDR5-6400, excusez du peu. Bien sûr, ASRock a aussi été en mesure de proposer un port PCI Express. Il est renforcé également et peut accepter n’importe quelle carte 16x sachant que le PCIe Gen 5 est au menu : rien d’étonnant à cela, nous parlons d’une plateforme Alder Lake.

Un peu plus surprenant, ASRock intègre deux emplacements M.2 au format 2280 capables d’embarquer un SSD NVMe PCIe Gen 4 x4. Le premier se trouve entre le socket et le PCIe – il est associé à un très bon dissipateur thermique double face – tandis que le second, au dos de la carte mère, devra se contente d'un SSD moins calorifère : il ne sera pas évident d’en dissiper la chaleur. Notons que ce second M.2 est compatible SATA3 6 Gbps et gère la technologie Intel Optane. Trois ports SATA plus classiques complètent les choses, le RAID (0, 1, 5, 10) étant au menu.

Le premier M.2 est doté d'un solide dissipateur quand le second, nu, est au dos de la carte © Nerces

Malgré le faible espace disponible, ASRock intègre de nombreux USB que ce soit au travers de headers sur la carte elle-même ou de prises sur l’I/O shield : de l’USB 2.0, du 3.2 Gen 1, du 3.2 Gen 2 et même du 3.2 Gen 2x2 sachant qu’ASRock est parvenu à proposer un port Thunderbolt 4 au format Type-C. Pour ne rien gâcher un port HDMI et un DisplayPort sont présents sur l’I/O shield qui renferme aussi les boutons bien pratiques de Clear CMOS et de mise à jour du BIOS à côté, bien sûr, de l’inévitable port Ethernet, à la norme 2,5 GbE tout de même.

La partie audio est dévolue à la puce Realtek ALC1220, un classique, qui propose un total de huit canaux. ASRock l’a autant que possible isolée du reste de la carte mère et lui associe deux condensateurs Nichicon Gold. Enfin, notons les efforts du fabricant sur l’étage d’alimentation. D’emblée, on remarque qu’ASRock ne plaisante pas côté refroidissement, mais on préfère souligner le système 11 phases Dr. MOS avec 10 phases associées au Vcore et une phase pour le VCCGT : on devrait en toute logique profiter d’un haut niveau de stabilité.

Un classique Realtek ALC1220 pour le son et un étage d'alimentation 11 phases © Nerces

À gauche, l'interface en mode « easy » et, à droite, la version « advanced » : du très classique © Nerces

BIOS et accompagnement logiciel

ASRock reste fidèle à ses habitudes et les usagers d’autres cartes mères de la marque ne seront pas dépaysés. Bien sûr, le BIOS UEFI fonctionne au travers d’une double interface destinée à satisfaire les néophytes comme les experts. La partie « débutants » pourrait sans doute être améliorée : elle manque d'un peu de clarté par rapport à ce que peuvent proposer certains concurrents. Elle rassemble cependant toutes les informations les plus importantes et on peut donc dire qu’elle fait le job.

Très complet, le BIOS regorge d'options pour gérer, entre autres, CPU et DDR5 © Nerces

La bascule vers le mode expert est toujours aussi simple et, là, de multiples options sont évidemment accessibles pour s’amuser avec les réglages de son processeur Alder Lake autant qu’avec les timings des barrettes de DDR5. Si tout n’est pas parfait et que les plus exigeants des overclockers en voudront toujours plus, nous sommes tout de même très satisfaits et du nombre d’options disponibles et de leur intégration, de la clarté de la mise en page. On ne peut pas nécessairement en dire autant de l’accompagnement logiciel.

L'ASRock Polychrome Sync et l'ASRock Live Update sont pour le moins dispensables © Nerces

Ce n’est pas une surprise, toutes les cartes mères ASRock testées dans nos colonnes souffraient du même défaut, mais les rares softs fournis par le fabricant ne resteront pas dans les annales. L’ASRock Motherboard Utility résume les caractéristiques de la carte, mais sa partie overclocking simplifié n’est guère convaincante. Le Live Update simplifie les mises à jour logicielles sans que ce soit indispensable alors que Polychrome Sync gère les éclairages connectés à la carte mère… et fait regretter que celle-ci soit particulièrement dépouillée à ce niveau.

Sans que ce soit une merveille, l'ASRock Motherboard Utility est un peu plus intéressant © Nerces

Performances générales

Pour évaluer les performances de notre cobaye du jour, nous l’avons bien sûr comparé aux précédentes cartes mères Z690 passées entre nos mains. Nous avons aussi cherché à conserver une configuration matérielle et logicielle aussi proche que possible. En voici le détail.

• Carte mère : ASRock Z690 Phantom Gaming-ITX/TB4
• Processeur : Intel Core i9-12900K
• Mémoire : Kingston Fury DDR5-4800 CL38 (2x 16 Go)
• Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
• SSD : Sabrent Rocket 4.0 2 To
• Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
• Alimentation : be quiet! Straight Power 11 ASUS ROG Strix 850 W

Si nous avons bien sûr comparé la Phantom Gaming-ITX/TB4 à la PRO RS du même fabricant, nous voulions surtout l’opposer aux ASUS ROG Maximus Z690 HERO et MSI MPG Z690 Carbon WiFi, deux cartes mères bien plus onéreuses – plus haut de gamme – qui se caractérisent par un sous-système mémoire à base de DDR5.

ASRock étant resté fidèle à la DDR5, il est logique que sur notre premier test, le mode d’AIDA64 dédié à la mémoire vive, la Phantom Gaming-ITX/TB4 se situe au niveau des deux monstres Z690 déjà passés entre nos mains. Logique également que la mini-ITX se paie aisément sa grande sœur PRO RS à base de DDR4.

Des résultats conformes à ce que l’on est en droit d’attendre d’un sous-système DDR5 et d’autant moins surprenants que nous n’avions pas cherché à pousser chacune des cartes mères dans ses derniers retranchements : nos barrettes de Kingston Fury étaient toutes placées sur les mêmes réglages.

Nous enchainons avec Geekbench 5 dont l’objectif est de se focaliser sur la puissance processeur. Puisque nous conservions le Core i9-12900K sur toutes les cartes, il était logique de trouver des performances similaires. Notons toutefois que de manière « amusante » la plus performante en single-core est la moins performante en multi-core, l’ASRock PRO RS. La Phantom Gaming-ITX/TB4 est au niveau des ASUS / MSI.

Les conclusions auxquelles permet d’aboutir notre second test processeur, Cinebench R20, sont sensiblement les mêmes avec des écarts peut-être encore plus faibles entre nos prétendantes. On note tout de même un léger avantage pour l’ASUS ROG Maximus Z690 HERO, mais les écarts obtenus restent dans la marge d’erreur d’un tel logiciel. Difficile donc de conclure quoi que ce soit de nos tests processeurs.

Plus intéressant dans le cadre d’un test de carte mère, le logiciel PCMark 10 présente une utilisation plus « classique » du PC en simulant diverses activités usuelles depuis la navigation Web jusqu'à la visioconférence en passant par de la bureautique ou de l'édition photo / vidéo.

Une fois encore, les écarts entre nos différentes cartes sont très faibles. Au-delà des valeurs très précises, on note surtout que l’ASRock Z690 Phantom Gaming-ITX/TB4 n’a pas le moins du monde à rougir de la comparaison avec les cartes au format ATX. C’est bien là l’essentiel.

Notre test suivant se focalise sur la partie stockage et, en particulier, sur le port M.2 équipé de son dissipateur thermique. Nous l’avons peuplé avec un SSD NVMe Corsair MP600 Force, un modèle PCIe Gen 4.0 qui n’est pas le plus rapide du marché, mais donne malgré tout d’excellents résultats.

Mesurées avec CrystalDiskMark, les performances obtenues sont impressionnantes de régularités et nos différentes cartes mères se tiennent ici dans un mouchoir de poche. On flirte avec les 5 Go/s en lecture séquentielle et avec les 4,4 Go/s en écriture séquentielle. De très bons résultats pour ce SSD.

La très grande majorité des cartes mères intègre aujourd’hui un contrôleur Ethernet capable du 2,5 GbE. C’est évidemment le cas avec nos modèles à base de chipset Z690, mais l’ASRock Z690 Phantom Gaming-ITX/TB4 se repose sur un contrôleur Killler E3100G quand ASUS et MSI optent pour un composant signé Intel.

Il est possible que dans certaines situations la stabilité du contrôleur Intel soit un avantage, mais pour nos rapides tests de débits s’appuyant sur un switch 10 GbE, le Buffalo BS-MP2008, et une machine « source » dotée d'un contrôleur 10 GbE, les écarts de débits sont simplement inexistants.

Enfin, nous terminons comme toujours ces séries de mesures par un petit crochet vers la solution Wi-Fi. En l’occurrence, nos cartes adoptent toutes le Wi-Fi 6E, mais les contrôleurs diffèrent à nouveau puisque ASRock fait encore une fois confiance à un Killer (l’AX1675) quand ASUS et MSI penchent pour Intel.

Reste que comme pour les débits Ethernet, cela n’a pas d’incidence sur les performances observées au sein de notre réseau domestique. Peut-être qu’au sein d’un bureau plus encombré ou dans des conditions plus difficiles pour le signal, le contrôleur Killer serait-il moins à la fête.

Même avec l'imposant ASUS ROG Ryujin II, notre Core i9-12900K ne s'overclocke pas aisément © Nerces / Pierre Crochart

Avant de conclure, il nous faut évoquer le traditionnel point overclocking. Hélas, à ce niveau, on ne peut pas dire que notre Core i9-12900K soit le plus conciliant des processeurs. Pour tenter la chose, nous l’avons associé à un AiO musclé, l’ASUS ROG Ryujin II 360.

Même équipé de la sorte, l’Intel Extreme Tuning Utility est rapidement venu nous alerter d’une « chauffe excessive », nous atteignions alors les 100°C : côté fréquences, nous n’avions obtenu que les 5,1 GHz sur tous les cœurs. Correct, mais loin d’être une performance inoubliable ; cela dit, ce n'est donc pas la Phantom Gaming-ITX/TB4 qui est en cause.

ASRock Z690 Phantom Gaming-ITX, l’avis de Clubic